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Critique de ValentinMo


« Une allure folle », ce court roman gratifié du prix littéraire Simone Veil en 2016, qui au surplus bénéficie d'une prestigieuse critique de la journaliste Olivia de Lamberterie en couverture, avait tout pour plaire. Cette allure folle, c'est celle de Mathilde, une femme aussi mondaine que moderne qui filait sur les routes d'Europe dans sa Delage rutilante. C'est cette folle passion qui pousse Mathilde dans les bras d'un homme marié, grand armateur italien dont le nom ronfle comme le moteur arrière d'une Ferrari, Armando Farina. Un nom qu'il ne transmettra pas à Anny, la fille illégitime qu'il aura de Mathilde, la mère de la romancière Isabelle Spaak. C'est donc un roman particulier, où elle évoque deux figures familiales.

Suite à une lettre voulant rendre hommage à sa mère Annie. L'auteure, à travers les lettres d'une correspondance retrouvées, retrace le destin de celle-ci et de sa grand-mère, Mathilde.

Pour comprendre leurs parcours respectifs, l'auteur replonge dans sa tragédie familiale mais décide, malgré tout, de la regarder sous un jour nouveau. En relisant leurs correspondances, en observant à la loupe les photos de sa mère et de sa grand-mère, en allant sur les lieux où elles vécurent, l'auteure entend dépasser le mythe qui entoure son ascendance pour naviguer au plus près de la réalité. Un voyage des années 1920 à 1981 en Belgique mais aussi en Italie en passant par Paris.

Le point de départ est finalement assez anecdotique : Mathilde aura sa mère Annie hors mariage et la haute société Bruxelloise devra faire avec. On admet bien volontiers qu'il s'agit de deux femmes libres, courageuses et peu conventionnelles dans le Bruxelles de l'entre-deux guerres, mais la narration de cette vie insouciante, aisée, protégée par un amant généreux, n'est guère captivante. On comprend qu'Isabelle Spaak essaye de prendre du recul par rapport à la vie de ses génitrices, mais l'écriture offre parfois un style très journalistique, dénué de toute tendresse ou autres sentiments, qui ne semble pas adapté à ce récit intimiste.

Ce n'est qu'à travers des lettres qu'elle retrouve qu'elle comprend que ces deux femmes sous leurs vernis pailletés ont fait parties de la résistance...une nouvelle qui lui permettra de renouer le lien, de rejoindre mentalement sa mère, d'adoucir son souvenir d'elle et le roman prend alors une toute autre envergure.

Dans cette deuxième partie du livre, le lecteur est intrigué par la personnalité de cette femme, capable du meilleur comme du pire. Celle qui fut à la fois résistante et qui au péril de sa vie a caché des enfants juifs pendant la seconde guerre et celle-là même qui, désespérée par les frasques de son mari, tua ce dernier avant de se donner la mort et laisser six orphelins.

Un bel hommage à deux femmes fortes et libres mais qui souffre d'une écriture un peu convenue et dénuée de tendresse, mais aussi et surtout de la comparaison avec son précédent ouvrage « Ça ne se fait pas » ou avec d'autres livres du même genre comme « Looping » d' Alexia Stresi, hautement plus captivant !
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