Excellent bouquin.
Je conseille vivement cet auteur pour celui qui aime les histoires très denses.
Tout repose sur la famille et sur le patrimoine. Ils sont ce que tu es et ce que tu seras. Ne l'’oublie pas, trésor. Promets-moi de ne jamais l’oublier.
Tout cela est ma faute. J’aurais dû te mettre en garde, t’expliquer ce que disent et font les garçons pour arriver à leurs fins. Certains sont prêts à tout pour… pour obtenir ce qu’ils veulent d’une jeune fille. Je suis désolé, trésor. Je sais combien tu souffres…
Il la dévisagea, stupéfait, incrédule. Lily et Hope… mère et fille ?
Le front plissé, il examina le visage de Lily en pensant à Hope. Oui, il y avait bien un air de famille, une similitude dans le teint et les traits. Cependant, cette ressemblance était occultée, et pas seulement par l’âge. Par quelque chose de plus profond qui n’avait rien de physique.
La bonté par opposition à la cruauté. La lumière par opposition aux ténèbres.
Le bien et le mal.
L’égalité des chances était un leurre. L’argent était synonyme de pouvoir, et tout pouvait s’acheter à condition d’y mettre le prix.
Elle méritait d’être punie. Elle était faible, mauvaise. Elle méritait d’être frappée par la main du Seigneur tout-puissant. Les textes des Ecritures lui trottaient dans la tête, l’implorant de se repentir, de revenir en arrière. Elle s’efforça de s’accrocher aux paroles sacrées, mais la voix du Mal était plus puissante. Le Mal insistait pour avoir son dû, exigeait d’être nourri.
Pour l’amour du ciel, elle n’avait que seize ans ! C’était un danger public, une menace, une fleur aguichante à ne pas cueillir sous peine de prison.
Le prestige des vilaines filles. Personnellement, je pense que les gens ont besoin de scandale pour que ça bouge un peu. Sans scandale, on s’ennuierait.
Aujourd’hui, demain et tous les jours qui suivraient, il lui faudrait pourvoir à ses propres besoins, se battre pour survivre. Il ne pouvait se permettre de s’attarder sur son passé, sur tout ce qui aurait pu être. L’avenir était devant, pas derrière. Pour le moment, il était en sécurité. Et libre.
Elle le comprenait parce qu’elle savait ce que c’était d’être au ban de la société, exclu, rejeté. Elle savait ce que c’était que d’être seule.