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Comment la grippe espagnole a changé le monde est le sous titre de cet essai qui décrit de façon détaillée et abondante cette pandémie survenue il y a un siècle. La documentation riche sur laquelle s'appuie cet ouvrage est intéressante, mais sa grande diversité noie un peu le béotien curieux moyen que je suis. le lecteur fera donc lui-même la synthèse des éléments essentiels qu'il pourra ou voudra retenir. Un parallèle avec la situation que nous vivons aujourd'hui est inévitable, et bien que l'ampleur actuelle de notre covid 19 soit bien moindre que celle de 1918, les ressorts de propagation, d'attitudes, de points de vues se ressemblent. Les moyens de comptage diffèrent considérablement, car les estimations des victimes de la grippe dite espagnole sont très vagues (entre 50 et 100 millions) et ont été établies à postériori au cours du 20 ème siècle et quand cette maladie est survenue, on ne connaissait pas encore les virus ! L'évolution des moyens d'information a réussi à installer au coeur de tous les foyers du monde, l'idée que 1,5 millions de victimes actuelles était dramatique au point de stresser de façon grave, les esprits et l'activité alors que l'impact est inférieur à 0,5 % de ce qu'il a été au siècle dernier , avec une population mondiale beaucoup plus importante !
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Ce livre a le mérite d'apporter une somme de données brutes sur un événement encore mal connu, malgré son importance, sans être pour autant le premier ouvrage sur l question
Mais il n'est pas exempt de défaut, ce qui est compréhensible, l'auteur n'étant ni scientifique ni historienne (malgré quelques articles sur l'Amérique pré-colombienne, où elle expose des conceptions, disons créatives, ce qu'on retrouve dans le présent ouvrage
Tout d'abord il se présente comme un catalogue d'informations, mais sans réelle synthèse, défaut fréquent dans les travaux historiques américains (de plus en plus chez nous aussi d'ailleurs) ; il est vrai qu'il existe aussi d'immenses historiens américains (Paxton, Danrton, Weber,,) qui ont apporté des contributions capitale à l'historiographie française ; mais on ne comptera pas Mme SPINNER parmi eux)
Ce qui entraîne des erreurs historiques flagrantes. Ainsi, l'auteur indique que des préfets français auraient refusé de fermer des salles de spectacles malgré les instructions du Ministre de l'Intérieur. C'est totalement invraisemblable dans notre système politique. Aucune source n'est d'ailleurs citée à l'appui de cette assertion. Visiblement l'auteur ignore ce qu'est un préfet, quelles sont ses attributions, et qu'il s'agit d'un fonctionnaire totalement subordonné au gouvernement, et qu'en cas de désobéissance il encourt des sanctions immédiates, et sans doute même la révocation à l'époque , En bonne Américaine, elle le confond peut-être avec un gouverneur
L'auteur se livre également à des interprétations très personnelles
Ainsi la peste noire du 14eme siècle aurait entraîné une baisse des surfaces cultivées et une hausse corrélative des surfaces boisées (ce qui est exact) Cette dernière hausse aurait entraîné une diminution du taux de gaz carbonique dans l'atmosphère et serait donc responsable du Petit Âge Glaciaire. Nous sommes en pleine fantaisie.
Tout d'abord, le refroidissement a débuté au début du quatorzième siècle, et la peste est survenu à partir de 1348, Bel exemple d'un effet antérieur à sa cause !
Au surplus, la Peste Noire a principalement concerné l'Europe qui représente sept pour cent ds terres émergées, dont au maximum à l'époque un tiers boisé ; en admettant que cette dernière surface ait doublé, cela ne représenterait encore que deux pour cent de la planète on voit le caractère fantaisiste de telles extrapolations,.
Il y a d'autres erreurs de ce genre,
En outre l'ouvrage, écrit avant la crise sanitaire, se livre à des spéculations sur une super-grippe à venir. Ces prédictions ont été très largement démenties et on trouve là aussi des chiffres fantaisistes.
Certains veulent y voir un caractère visionnaire, malgré la non-pertinence des prédictions de l'auteur, le plus dommage étant que certains covido-négationnistes en tirent argument, ce dont Mme SPINNER n'est évidemment pas responsable

Ce livre conserve cependant une valeur en tant que compilation de données brutes
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Il faut dire que cette épidémie de grippe dite espagnole (en fait elle ne venait pas d'Espagne) est tombée au mauvais moment pour laisser des traces prégnantes dans les mémoires. En 1918-1920, c'était la fin de la première guerre mondiale, meurtrière on le sait, mais moins, au niveau mondial, que cette terrible tueuse. En fait on ignore précisément combien sont morts.Entre 50 et 100 millions quand même!

Laura Spinney a su parcourir faire le monde à son lecteur pour évoquer cette pandémie, abordant à chaque chapitre un thème, par exemple, A la poursuite du patient zéro, Gare à la basse-cour! ou Les bons samaritains. Ce n'en est que plus passionnant. A l'époque on ignorait l'existence des virus, sans parler d'avoir un vaccin, et on continuait à se presser en foule, bref le virus H1N1 responsable a pu se propager sans gros problèmes. Pourquoi H et N? On l'apprend dans ce livre. Sachez d'ailleurs qu'on a retrouvé la souche sur des corps, après des décennies, et qu'elles sont dans un endroit à très haute sécurité.

Ne craignez pas de lire cette étude, agréable à lire non par le sujet sans doute mais par l'écriture, et qui m'a beaucoup appris.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Ce livre (titre original Pale Rider) que j'ai découvert pendant le premier confinement de 2020 est probablement la meilleure introduction à la notion de pandémie. Laura Spinney effectue une analyse de la pandémie de grippe "espagnole" de 1918. Elle examine tous les travaux d'histoire et d'épidémiologie qui permettent de réévaluer les dégâts provoqués par cette épidémie mondiale. On est alors plus proche de 100 millions de morts, le double de ce qui est généralement admis. Mais au-delà des chiffres elle examine toutes les hypothèses de son origine, les mécanismes de sa diffusion rapide et le poids réel de l'épidémie. La première conséquence a été la fin de la guerre en novembre 2018, période de la seconde vague, la plus meurtrière en tout cas en Europe. Il y a eu cinq vagues qui sont allés de l'Ouest vers l'Est, la dernière vers les Philippines. Ce qui est passionnant dans le livre est la complexité des modes de diffusion. Très bien rédigé, ce livre est une lecture obligatoire pour comprendre notre épidémie de COVID-19 et peut-être aussi pour quelle raison nous en aurons d'autres aussi mortelles, tant que nous ne changerons pas nos comportements et que nous détruirons nos environnements naturels. (Traduit en français sous le titre La Grande Tueuse).
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où l'on apprend que la grippe espagnole fit plus de victimes que la guerre de 14-18 ( 17 millions) et la 2e guerre ( 60 millions) puisqu'on estime ses victimes entre 50 et 100 millions. Cette pandémie a été révélatrice des rivalités entre pays et ethnies, des mauvaises connaissances scientifiques...
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Les historiens estiment aujourd'hui que la grippe espagnole qui a frappé le monde en 1918-1919 aurait fait 50 à 100 millions de morts. A l'occasion du centième anniversaire de cette pandémie la journaliste britannique Laura Spinney a étudié ses différents aspects à travers la planète.

Cette grippe est une grippe aviaire (H1N1). Malgré son nom elle n'est pas originaire d'Espagne. le patient le plus ancien connu était cuisinier dans une base militaire du Kansas. Avant lui la grippe vient peut-être des Etats-Unis, ou de Chine, ou d'ailleurs, on ne sait pas, seulement au moment où elle éclate c'est encore la première guerre mondiale, la presse est censurée dans les pays belligérants et l'épidémie est passée sous silence. L'Espagne est neutre et de plus le roi Alphonse 13 est touché, la presse en parle.Les mouvements et la concentration des troupes expliquent aussi l'expansion de la maladie : la grippe aurait eu lieu même sans la guerre mais la guerre l'a rendue plus virulente.

Les victimes sont pus souvent des hommes que des femmes, sauf les femmes enceintes. Trois tranches d'âge sont frappées plus sévèrement : les jeunes enfants, les personnes âgées et les 20-30 ans. Dans cette dernière tranche d'âge le pic de mortalité se situe à 28 ans. L'autrice nous rapporte ainsi la triste histoire du peintre Egon Schiele qui "a laissé un témoignage de cette cruauté dans un tableau inachevé qu'il intitula La Famille. La toile représente le peintre, sa femme Edith et leur bébé; or, cette famille n'a jamais existé car Edith mourut en octobre 1918, enceinte de six mois de ce premier enfant. Schiele s'éteignit trois jours plus tard, ayant juste eu le temps de peindre le tableau. Il avait vingt-huit ans".

J'ai trouvé intéressant de découvrir des points communs entre la grippe espagnole et le Covid-19. Les femmes moins touchées que les hommes, je l'ai déjà dit, mais aussi des personnes qui souffrent d'un syndrome de fatigue chronique de longs mois après leur "guérison". Certaines réactions des contemporains aussi sont comparables. Au Brésil le magazine satirique Careta déplore qu'un simple "tueur de vieillards" ne serve de prétexte aux autorités pour imposer une "dictature scientifique" et limiter les droits civils des citoyens. le maire de San Francisco est vu son masque pendouillant à son cou alors qu'il assiste à une manifestation. L'expérience montre, dit l'autrice, que le public accepte mal les mesures sanitaires imposées. Lors d'une prochaine pandémie qui ne manquera pas de se produire au 21° siècle il serait plus efficace de s'appuyer sur la responsabilité individuelle des citoyens...

Ce que j'ai particulièrement apprécié dans cette étude c'est son étendue : Laura Spinney s'est documentée sur de très nombreuses régions du monde, elle n'a pas réduit ses recherches aux seuls pays occidentaux. Je regrette un peu des tendances à la digression, pas toujours dans le sujet, il me semble. J'aurais parfois aimé un peu plus de rigueur. Mais le récit est vivant et facile d'accès, les sources nombreuses sont citées.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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