Jerry Reed est américain, et fier de l'être. Ou du moins, il est fier d'une amérique, celle qui a gagné la seconde guerre mondiale, et qui a posé le pied sur la Lune. Il est beaucoup moins fier de cette amérique qui a laissé la NASA aux mains du complexe militaro-industriel, de cette amérique qui s'isole du reste du monde en voulant jouer les flics.
Depuis l'enfance, il rêve de participer à la conquête spatiale, tout comme son oncle. Lui n'a pas réussi, mais Jerry en aura l'opportunité. le problème c'est que l'exploration du système solaire n'est pas la plus grande priorité du gouvernement.
Lorsqu'un chasseur de têtes français lui propose de passer quinze jours au Ritz à Paris tout frais payés en échange d'un rendez vous avec les patrons de l'Agence Spatiale Européenne pour un éventuel emploi, Jerry est très tenté de passer des vacances chez les mangeurs de grenouilles… ça n'engage à rien après tout. Paris est une belle ville, presqu'autant que les femmes qui y vivent… mais il parlent tous français !
Sonia Ivanovna Gagarine est une fille du printemps russe, cette génération modèle de l'Europe, ces jeunes qui ont tout pour réussir : le physique, l'intelligence, et surtout le prestige apporté par la nationalité Russe. Bureaucrate ambitieuse, elle n'a pas hésité à sacrifier son premier amour pour travailler en Europe.
Comme ses collègues, son temps libre est consacré à la recherche d'hommes, de préférence de nationalité qu'elle n'a pas encore eu dans son lit. Pour l'instant elle en est à 22, mais il lui manque environ 150 nationalités, elle profite de ses congés à Paris pour parcourir les soirées mondaines avec son ami Pierre Glautier. Mais les résultats ne sont pas très enthousiasmants. Jusqu'au soir ou elle remarque cet homme près du bar, qui à l'air de s'ennuyer à mourir tout comme elle. En engageant la conversation, elle n'en revient pas quand elle apprend qu'il est Américain ! L'anti-américanisme fait rage en Europe, et il est rare de croiser des Américains à Paris.
Seulement, Sonia Ivanovna Gagarine, ça fait un peu trop russe pour espérer finir la soirée avec un américain… elle se fait donc passer pour une star du cinema porno anglais…
Au petit matin, après une nuit d'amour et des confidences émouvantes sur l'oreiller, elle se rend compte que cette homme passionné n'est pas comme les autres… elle tombe amoureuse, ce qui implique qu'elle va devoir avouer sa vraie nationalité à Jerry Reed.
Le fait que Jerry Reed puisse passer à l'annemi et qu'il est l'amant d'une russe ne laisse pas la CIA indifférente.
Le Congrès va jusqu'à voter une loi pour retirer le passeport de Jerry s'il décide de rester en France. Il a donc le choix entre poursuivre son rêve et travailler sur le projet de cargo stellaire en Europe, vivre à Paris avec la femme qu'il aime, mais renoncer à la nationalité Américaine, ou rentrer aux USA, et ne plus pouvoir travailler dans l'aérospatiale à cause de sa loyauté douteuse.
Le KGB et le CIA vont se livrer une joute par l'intermédiaire de ce couple, et c'est 40 années d'un futur qui aurait pu être notre présent que nous allons voir à travers les yeux de Jerry, Sonia et leurs enfants…
Norman Spinrad est américain, mais vit depuis de nombreuses années à Paris. On ressent tout de suite l'amour qu'il porte à cette ville, les 100 premières pages du roman sont un guide touristique version 5 étoiles de la capitale…
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Le Printemps Russe” est plutôt sombre, Spinrad ayant apparement quelques compte à rendre avec les USA, son cynisme et son pessimisme sont transposés sur Jerry Reed.
Lorsque j'ai lu ce livre pour la pemiere fois, c'etait en 2000. Une deuxième lecture aujourd'hui révèle certaines choses qui ont eu lieu depuis:
- USA policier du monde.
- le déclin des USA.
- montée des puissances de l'Est.
- les lois liberticides de Bush.
Tout ceci se retrouve dans le roman, pourtant écrit en 1989.
On pourra reprocher à Spinrad de s'attarder un peu trop sur la sexualité de ses personnages, même si l'idée que le vaccin du SIDA se tranmettant par la même voie que le virus déclenche une seconde révolution sexuelle est intéressante…
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