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sur 4185 notes
Vanessa Springora retourne l'arme littéraire contre son bourreau, Gabriel Matzneff. L'éphébophile [sic] l'a faite sa prisonnière, et il a fallu des années pour que ce témoignage parachève — c'est du moins tout ce qu'on peut souhaiter — le travail de reconstruction et de libération de l'écrivaine. Plus qu'un témoignage sur un pervers pédophile, ce court roman témoigne surtout d'une époque où un écrivain pouvait se rendre dans une célèbre émission de télévision, puis, l'enregistrement terminé, présenter sa compagne de 14 ans aux participants du plateau sans que quiconque trouve à redire.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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Le livre "Le consentement" de Vanessa Springora est une lecture puissante et bouleversante. À travers son témoignage courageux, elle dénonce la manipulation et la pédophilie, mettant en lumière une réalité difficile à affronter. La force de sa voix et son honnêteté font de ce livre une lecture essentielle pour sensibiliser et ouvrir les yeux sur ces questions sensibles.

Terminer le 10 • 05 • 2023
(Lu en 1 jours)
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Un témoignage particulièrement dur à lire, mais qui au-delà de l'histoire qu'il raconte cherche à développer une réflexion sur les notions de consentement, sur les différents mécanismes d'emprise qui peuvent être mis en place dans une relation, sur la dichotomie qui peut exister entre un homme artiste ou sur la place de la société dans les relations interpersonnelles.
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Je pense à la force et au courage dont Vanessa Springora a dû faire preuve pour écrire, et ensuite faire publier ce témoignage absolument nécessaire, pour elle mais aussi pour toutes ces filles victimes de Gabriel Matzneff.
Aujourd'hui, deux ans seulement après sa publication, tout le monde sans doute la soutient - à part quelques fidèles irréductibles de ce pervers - mais au moment de son écriture, elle ne savait pas ce qui l'attendrait, à quelles attaques elle ferait face ni si elle serait salie et humiliée une nouvelle fois.
Ce témoignage relate les étapes de l'emprise que l'écrivain pédophile - éphébophile pour être plus exact, comme elle le dit elle-même - a eu sur elle de ses treize à quinze ans, et dont les traces sont encore ancrées en elle aujourd'hui, plus de trente ans plus tard. Elle retrace, avec le recul de ces trente ans qui la séparent de cette période et celui des thérapies qu'elle a suivies, ce processus qui a fait d'elle une victime qui se croyait consentante et amoureuse de cet homme plus âgé que son propre père.
Elle décrit la personnalité de l'homme, son narcissisme, sa perversité, ses manipulations pour jouir d'elle non seulement physiquement mais aussi psychiquement, totalement en fait, l'enfermant dans cette relation malsaine, l'isolant et utilisant cette relation dans ses écrits - journal et romans - pour s'encenser.
Difficile de croire que cette relation ait pu se vivre au grand jour, sous les yeux d'une mère consentante et d'adultes connaissant très bien la nature de l'homme sans qu'il n'en soit jamais inquiété. Quelques personnes s'insurgent, des passants, des parents, et notamment la québécoise Denise Bombardier sur le plateau d'Apostrophes, qui a dû se sentir bien seule dans sa grande indignation.
Oui tout cela est incroyable et nous ramène à une époque où la libération sexuelle n'a pas fait que du bien...
Vanessa Springora parvient à décrire la manière dont elle a vécu cette emprise, l'amour qu'elle pensait ressentir alors, tout en ayant conscience, au fond d'elle que le comportement complaisant des adultes autour d'elle n'était pas normal. Et puis les années qui ont suivi, sa difficulté à se construire, se forger une identité, à s'accepter comme une victime et non comme une complice.
C'est dur, ça donne la nausée - heureusement ça se lit vite - car il parle de toutes ces conquêtes de jeunes filles vierges mais aussi de ses relations avec de tous jeunes garçons de 11-12 ans parti cueillir aux Philippines. Mais il m'a permis de mieux comprendre comment cette emprise se met en place et, aussi, que les paroles des écrivains ne sont pas paroles d'évangile, que la réalité peut être salement transformé tout comme les portraits des protagonistes, comme l'a fait Matzneff avec Vanessa Springora qu'il a continué de harceler toutes ces années durant, se présentant lui-même comme la victime d'une rupture amoureuse incompréhensible.
J'espère que ce témoignage aura apporté un peu de réconfort à Vanessa Springora par les soutiens qu'elle a obtenu.
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Un petit livre ayant défrayé la chronique à sa sortie en 2020, et on comprend pourquoi.
Tant d'années à assurer la primauté de l'intellect face à la morale, le choix de l'élite face aux histoires simples même si anormales.

Vanessa Spingora a mis du temps à mettre son histoire par écrit. Une parution qui a déclenché la vague d'indignation nécessaire tant à la société qu'à la réhabilitation de son histoire. Cette réhabilitation passant par une reconstruction si difficile due au consentement d'une jeune fille -que dis-je, d'une très jeune ado- éplorée d'amour et de figure paternelle envers cet homme de plus de trois fois son âge.
Heureusement elle a en elle la qualité d'écriture et l'intelligence de se raconter sans filtre mais sans pour autant tomber dans le voyeurisme vulgaire. Tout est dit. Chronologiquement, avec clairvoyance et sincérité. C'est remarquable.

Il ne s'agit pas ici d'un livre évoquant un viol ou un inceste comme on l'imagine communément, mais un témoignage glaçant sur la manipulation d'un adulte envers un enfant dont il aurait pourtant dû assurer la protection. C'est surtout l'histoire d'un abus psychologique, d'une emprise totale à un âge où on est censé construire son moi-adulte en devenir.

Ce livre évoque aussi, surtout?, une époque révolue de complaisance envers un certain milieu intellectuel aux noms du talent et de la révolution sexuelle. Les temps ont changé, pas forcément en bien, mais au-moins certaines « pratiques » sont aujourd'hui jugées comme criminelles. Les vieux cochons n'ont plus qu'à bien se tenir!
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Un livre utile pour comprendre les mécanismes du phénomène d'emprise que les hommes célèbres peuvent exercer sur les jeunes adolescentes. Après les années de libération sexuelle qui ne voyaient rien de grave dans les relations entre les hommes mûrs et les collégiennes, on assiste de nos jours à une prise de conscience des conséquences subies par les femmes pour la suite de leur développement.
Les yeux s'ouvrent sur une triste réalité : il ne s'agit pas d'histoires d'amour mais d'abus de pouvoir par des prédateurs habiles et pervers sur de jeunes personnes fragilisées par un manque dans leur éducation, leurs parents étant déficients, n'ayant pas joué leur rôle de protection à leur égard.
Le film tiré du livre a récemment eu un grand s succès auprès de la jeunesse si j'en juge aux files d'attente devant le cinéma de ma ville.
Témoignage de qualité, sans voyeurisme, riche d'analyses et de contexte, il apporte sa pierre à un problème de société qui s'étend sans doute aux milieux des élites intellectuelles, politiques, sportives, médiatiques...
Plus sournois que le viol car il n'use pas de violence, il se nommerait abus de faiblesse et verserait vers la pédophilie
en tenant compte du critère d'âge donné à 15 ans.
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Il n'y a pas de mots pour décrire l'impact de l'ignominie et de l'abomination  de la domination masculine et de sa perversion sur la vie des "moins de seize ans". En clair, on parle bien de pédophilie.

Vanessa Springora nous livre son histoire, son vécu, son fardeau. Ce qu'était le politiquement correct des années 68 ou, sous couvert de liberté sexuelle des adolescents, on donnait les pleins pouvoirs à des adultes tout puissants et inattaquables.
Quand la rencontre entre la jeunesse et l'abject ne laisse plus de place à la liberté. Une vie sous emprise, sous le joug masculin, patriarcal de cette société déviante, ou le processus artistique prime sur la vie humaine. La vie de nos enfants.
Denoncer.
Dénoncer la manipulation, la naïveté de la jeunesse, et l'ignorance volontaire des adultes, des parents. Parce que fermer les yeux et bien plus simple que de se battre.
Puis la prise de conscience, la destruction, la decompensation. Pour se protéger, s'évader, oublier. Ne plus être.
Renier son existence. Disparaître.
Et essayer de se relever.
D'accepter, de se pardonner. Et avancer. Un pas après l'autre.
Vers la résilience. La réhabilitation.
Seule. Au milieu de tous.
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Ce livre nous décrit l'histoire d'une jeune adolescente sous l'emprise d'un prédateur sexuel. L'autrice nous explique son point de vue, le regard de sa mère, de la société sur ces pratiques.
Un livre qui fait réfléchir de cette emprise et des conséquences désastreuses.
Une lecture rapide qui permet d'en comprendre un peu plus sur les victimes
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Première fois, que je lis un ouvrage comme celui-ci, mais aller savoir pourquoi, ce livre n'a pas quitter mon esprit.
Le livre est bouleversant on s'inquiète dès le début pour ce petit bout de femme, on passe de l'exaspération à la colère, face à l'inaction de son entourage.
Il est impossible de comprendre entièrement cette femme, puisqu'on ne lit que certain passage de sa vie et non tout, de plus, on a pas vécu, ce qu'elle a vécus. Mais je ne peux que vouloir aider cette personne.
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Ce roman m'avait interpellée à sa parution mais c'est la sortie du film qui m'a poussée à le lire. Un roman nécessaire, pour son autrice, pour tous les enfants abusés par des pervers, et pour l'ensemble de la société qui se tait et se rend complice de ces violences infligées aux plus vulnérables. Plus de 30 ans après les faits, Vanessa Springora ose enfin prendre la plume pour donner sa version de l'histoire et ne plus laisser le bourreau fanfaronner en racontant ses agissements, détruisant ses victimes en les réduisant à des objets littéraires après avoir été des objets sexuels propres à assouvir ses fantasmes pédophiles. Vanessa Springora réalise qu'elle a été une victime et revient sur la « méthode » de ce prédateur qui avait soin de s'attaquer à des jeunes filles un peu paumées en leur faisant croire au grand amour pour que jamais elles ne puissent nier leur consentement. Engrenage affreux, d'autant que l'entourage laisse faire, voir cautionne, cette relation au prétexte il s'agit d'un écrivain célèbre et charismatique, admiré par les milieux littéraires de l'époque, l'aura de l'artiste autorisant ces « lubies » (!). La dernière partie, très intéressante, prend du recul pour analyser les mécanismes de prédation et tout ce qui était à l'oeuvre à l'époque : liberté sexuelle post soixante-huitarde, notoriété de l'écrivain qui faisait l'apologie de la pédophilie dans ses essais et ses journaux, etc. Un livre révoltant mais utile, d'autant que le sujet hélas reste d'une triste actualité. La notion de consentement est bien analysée avec un rappel de la loi et une réflexion pertinente sur le rôle des éditeurs.
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