Le Consentement

Connaissant déjà l'histoire de Matzneff, le livre ne m'a rien appris de particulièrement nouveau en soit. La main mise d'un homme âgé sur une jeune femme beaucoup plus jeune, le silence du milieu – en particulier celui du Paris littéraire – et l'aveuglement de l'entourage sont des aspects bien étayés dans ce livre qui ne m'a cependant pas particulièrement transportée. J'avais par exemple préféré La Familia Grande dans un style similaire.

Ce livre est une autobiographie. Vanessa Springora , à l'âge de 13 ans, a été courtisée par un homme de 37 ans son aîné, écrivain reconnu, qu'elle appellera GM tout au long du récit.
Cet homme, à mon sens, est un prédateur: amateur de "chair fraîche" ( il se dit lui même ogre), il ne conçoit la sexualité qu'avec des très jeunes filles ou garçons, voire des enfants.
Vanessa, dont le père a abandonné son rôle, vit avec sa mère. Bonne élève, dès qu'elle débute sa relation avec cet homme, sèche les cours, ne pense qu'à rejoindre son amant, qu'elle vénère et dont elle attend l'admiration, l'amour, la tendresse. Ils échangent une copieuse correspondance.
On assiste à la transformation de la petite fille en femme, mais aussi et surtout à la lente dégradation de la relation entre l'autrice et GM. Pour moi, c'est une destruction!
Ce livre m'a semblé honnête, et je suis choquée de voir combien de nombreux écrivains reconnus ont salué les oeuvres de ce pervers!

Un roman qui dépeint toute la vie de Suzanne quatre ving quatorze ans qui termine ses vieux jours dans un ehpad. On se laisse porter par ce personnage à la fois attachant et avec un sacré caractère ! Un bon moment de lecture qui fait du bien ! On est triste de la quitter si vite car le roman est court mais bien écrit !

POIGNANT DE VERITE

Témoignage poignant sur l'emprise d'une "personnalité littéraire" envers des adolescents, et plus particulièrement ici sur l'auteure Vanessa Springora.
Elle nous raconte de façon détaillée et sincère quelle fut, d'abord l'attirance envers cet écrivain, puis la descente fracassante vers le dégoût.

Son manque de confiance en elle et son besoin d'amour, lié à l'absence de son père, l'amène à une dépendance dont elle aura des difficultés à se défaire.
Dans ce témoignage, elle décrit parfaitement l'emprise que cet individu exerce sur elle, mais aussi les incohérences de cette époque aux allures de liberté.

Et c'est là que ça me pose un problème.
Quelle est cette société qui ferme les yeux sur ce genre de crime ?
Comment l'écrivain a-t-il pu publier autant d'ouvrages sur SA pédophilie ?
Pourquoi n'a t'il pas été puni par la loi?
Et surtout, comment une mère peut laisser son enfant dans les griffes d'un pervers de près de 40 ans son aîné ?
La notoriété n'autorise pas tout !

L'auteure a eu raison de déverser tous les faits et toute la perversion de ce monstre qui lui a volé son adolescence et une partie de sa vie d'adulte. Car on ne se remet jamais totalement d'un traumatisme de cette ampleur.

Bravo Vanessa Springora d'avoir eu la force de tout révéler et d'avoir pu vous libérer de cette pression.

A LIRE ABSOLUMENT

Il est difficile de dire qu'on a aimé ou pas ce texte et tant a déjà été dit dessus.

J'ajouterai juste que j'ai aimé son écriture, classique mais pas précieuse. le texte semble très travaillé mais il a atteint une forme de simplicité qui ne cache pas la complexité de ce qui se déroule.

J'ai été bouleversée par les actes décrits mais surtout par le silence, l'assentiment même parfois, l'emprise et le mensonge, le système de prédation et la distorsion de la réalité. le sentiment qui règne à tous les niveaux, c'est la confusion.

J'ai aimé la reconquête que représente ce livre et que les mots, armes de l'ennemi, deviennent des paroles de liberté et d'affirmation.

Je n'en attendais pas tant de ce texte mais je l'ai trouvé nécessaire et courageux.

Avant tout, j'ai lu les critiques sur cette même place et je tiens à répondre à ceux que le livre a dérangé et qui l'ont sanctionné pour cette raison... leurs critiques m'ont dérangée et me questionnent sur qui ce cache derrière elles.

Bien évidemment je ne parle pas des critiques constructives.

Personnellement, je trouve courageux de la part de l'autrice d'avoir publié ce livre et si c'était pour elle le moyen "d'enfermer le chasseur" dans un livre et ainsi chasser de sa vie son démon de prédateur, elle a bien fait.

Je pense que ce livre pourra aider des victimes du pire fleau que l'on puisse concevoir quand il s'agit d'adultes profitant de la faiblesse, de la vulnérabilité de ceux qu'ils sont censés protéger. Il pourra leur permettre de comprendre que quoiqu'elles aient pu induire, innocemment ou inconsciemment, elles ne sont en rien coupables mais seulement des victimes... ce sont les prédateurs qui par leurs manipulations, flatteries, duperies... les entraînent dans les mailles du filet. C'est en connaissance de cela que juridiquement la notion de consentement n'est pas reconnue de la part des plus vulnérables.

J'ai lu dans les critiques que l'autrice avait exagéré les faits quant aux réactions ou à la passivité des adultes de son entourage. Il n'en est rien, je suis à peu de chose près de même génération que l'autrice, enfants du baby boom, enfants de soixantehuittards... j'en ai connu plein d'adolescents encore très jeunes et livrés à eux mêmes car la devise des parents était : "il est interdit d'interdire".

Enfin, je recommande ce livre dont j'ai également aimé le style et la plume de l'autrice

Bonjour à toutes et à tous👋

On se retrouve aujourd'hui pour une nouvelle chronique. J'ai retrouvé l'envie de lire, j'ai enfin repris ma liseuse (malgré mon amour pour le papier🥲)

Je voudrais vous parler d'un livre que j'ai tout simplement dévoré : le consentement de @vanessa.springora

📚Résumé raccourci : Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses oeillades énamourées et l'attention qu'il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin « impérieux » de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l'aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu'elle vient d'avoir quatorze ans, V. s'offre à lui corps et âme.

📚D'une simplicité d'écriture incroyable, d'une narration qui nous laisse sans voix, on se retrouve embarqué au fur et à mesure des chapitres et pages qui défilent dans l'histoire de V. Et G., et nous sommes obligés de comprendre son ressenti, sa vie, le pourquoi de cette histoire « d'amour ».
On se retrouve dans sa tête d'enfant, en recherche de reconnaissance pour se construire après un début de vie trop chaotique. Et c'est là qu'elle tombe sur ce prédateur, cet homme qui sait trop bien manier les mots, manipuler les esprits.
Ce qui fait peur, c'est de ce dire qu'a cette époque, le consentement n'avait pas du tout le même poids qu'actuellement, et qu'en définitive, on avait le droit de faire un peu tout et n'importe quoi. Ce genre de comportement qui semble d'un siècle passé, n'est au final pas si vieux que ça, et c'est tout simplement effroyable…
Plusieurs fois, je me suis retrouvée le coeur au bout des lèvres, car oui, la véritable horreur, c'est celle qui se passe dans le monde réelle, et qui pourrait arriver à n'importe qui…

Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir le film au cinéma, j'avoue que je reste encore assez indécise quant au fait d'y aller.

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Voilà plus de trois mois que j'ai lu ce livre et je voulais laisser passer du temps avant de rédiger une critique sur un sujet aussi dérangeant. Entre-temps, j'ai visionné l'adaptation au cinéma de cette histoire à laquelle a collaboré l'autrice.
Ce que j'en garde surtout c'est la pudeur du propos. Je suis allé vers cette histoire un peu à reculons pour comprendre un peu ce que cela fait pour une jeune fille de vivre cela, comment on se répare après cela. Je trouve que le ton et les ellipses pour éviter d'entrer dans les détails en disent beaucoup. On mesure les effets sur une personnalité d'une telle sensibilité et l'empreinte sur une vie entière de ce qui a été subi si jeune. Ce témoignage est important par sa mesure justement et cette réserve honore aussi ses lecteurs. C'est par ce qui nous manque dans cette histoire que l'on conçoit un peu ce qui lui a été enlevé et la part d'amnésie qu'il lui a fallu pour avancer vers une vie adulte. On devine la difficulté pour l'autrice de se replonger dans ce passé pour le raconter. Elle n'abaissera pas son art et se distingue tellement de celui qui a voulu se prétendre son maître en littérature.

Vanessa Springora dans ce récit qui s'apparente à un témoignage bouleversant et révoltant se délivre d'un passé douloureux causé par un monstre que la société n'a à l'époque pas condamné !

Il s'agit bien ici d'un prédateur sexuel attiré sans retenue par les jeunes enfants.

Sans la moindre honte, ce prédateur écrit des oeuvres publiées sur cette effroyable déviance qui fait de lui un criminel au vu de tous et en toute liberté. Certains l'adulent et respectent son oeuvre d'écrivain talentueux. Les victimes ne sont que des dommages sans importance.

Quel courage d'avoir réussi à mettre sur papier ce passé traumatisant.

Un témoignage à lire et absolument.

Glaçant récit des "amours" de V. Avec G.M, écrivain renommé... une lecture dérangeante, où la petite V., en cruel manque d'amour, succombe au charisme de G.M, homme de 36 ans son aîné, qui manipule et brise la jeune adolescente. La construction du roman m'a plue, démarrant sur toutes les conditions et faits qui ont amené V. à avoir cette soif d'amour, narrant ensuite l'emprise puis la déprise. Roman d'une époque aussi, où au nom de la liberté revendiquée par les 68ards, on n'ose plus rien interdire. Mise en lumière des parents totalement perdus et/ou démissionnaires, qui au nom de cette liberté laissent cette jeune adolescente se brûler les ailes.
J'aurais aimé que les débuts de l'histoire soient davantage détaillés (la séduction).
Comment un homme de si peu de moralité a pu être encensé? "Amours" auprès de jeunes garçons de 11 ans, d'adolescentes .. écriture d'une lettre revendiquant le droit à l'amour des le plus jeune âge, tout semblait permis à cette époque!