Ce livre a tellement fait parler de lui que je passerai sur sa présentation.
L'un des points les plus intéressants à mon sens, c'est que son intérêt dépasse très largement ce qui est consigné dans ces pages dont l'écriture n'est ni remarquable ni affligeante. Pourtant on est au-delà du "simple" témoignage.
En effet, ce livre est un héritier direct de #MeToo et du J'Accuse d'
Emile Zola.
le consentement, c'est bien plus que le récit d'une emprise perverse et une dénonciation des libérations débridées prônées par la gauche après 1968 et durant toute la décennie qui suit (et jusqu'aux années 1980). "Interdit d'interdire", s'affranchir de la morale, fin des tabous, des intellos avec pignons sur rue pour promouvoir la perversion et nous expliquer en quoi c'est génial.
Oui la France des années 1970 c'est ça aussi. Des psychanalystes et des écrivains qui nous expliquent que les enfants et les nourrissons connaissent le plaisir sexuel et qu'il faut donc les initier pour maximiser leur expérience du plaisir.
Jouir sans contrainte, pas même pénale. le rêve de toute puissance des enfants qui n'ont pas bien digéré leur Oedipe. Si en plus c'est dit avec une plume littéraire élégante, alors là...
Résultat : on obtient des pédophiles qu'on admire comme le Veau d'Or. Et pour les "dégâts collatéraux" comme
Vanessa Springora, dommage ! Il faut bien que le génie puisse s'exercer. Si jamais on s'aperçoit que c'était une connerie, on pourra toujours compter sur les copains du milieu pour étouffer les affaires.
Je ne sais pas ce qui m'a le plus écoeuré finalement , le fameux "G.M" ou la complicité de tous les individus autour (les parents de "V.", la police, le monde de l'édition, l'intelligentsia de l'époque). Ce roman invite à une réflexion qui le dépasse sur le Mal et la participation/complicité de tous ces "passifs" autour des deux principaux protagonistes.
C'est aussi, à mon sens, un témoignage sur l'échec cuisant des idéologie de gauche de l'époque et leur échec à le reconnaître aujourd'hui.
Si nous avions un minimum d'honnêteté intellectuelle, ce livre serait étudié à l'école.
Conclusion : non seulement il faut effectivement un "cadre" qui défini qu'on ne peut pas faire n'importe quoi n'importe comment avec n'importe qui, et oui,
Martin Luther King avait raison lorsqu'il déclarait que le Mal gagnerait non pas à cause de ceux qui le faisaient mais par l'inaction des personnes de "Bien".