Dégoûtée, scandalisée, horrifiée !
- Par le comportement de cet écrivain connu qui abuse de la faiblesse d'une jeune fille de quatorze ans, l'auteure, pour lui – soi-disant – révéler l'amour avec un grand A ;
- mais aussi par le comportement de la maman de cette jeune fille qui accepte cette situation parce que – soi-disant – elle est mûre pour son âge (« Quand j'annonce à ma mère que j'ai quitté G., elle reste d'abord sans voix, puis me lance d'un air attristé : ‘Le pauvre, tu es sûre ? Il t'adore !') ;
- et enfin par le comportement de ceux qui savent et ne disent rien, parce Monsieur est un artiste…
Quelle abomination !
Cet écrivain, c'est
Gabriel Matzneff, français d'origine russe, ayant écrit une multitude d'ouvrages dont un : «
Les Moins de seize ans » où il avoue sans aucune gêne son goût pour les très jeunes filles, ayant reçu le prix Renaudot en 2013 pour un autre ouvrage, et pédophile accompli, se rendant régulièrement à Manille pour …se cultiver ?
Vanessa Springora raconte son cheminement depuis le tout début de leur relation jusqu'à l'heure où elle écrit son histoire, trente ans après. Et c'est effarant. Heureusement, elle a pu mettre un nom sur ce qu'elle a vécu et analyser tout ce qu'il y a autour. C'est fort bien dit, sans exhibitionnisme, avec pudeur et vérité.
« L'abus sexuel se présente de façon insidieuse et détournée, sans qu'on en ait clairement conscience. On ne parle d'ailleurs jamais d'abus sexuel entre adultes. D'abus de faiblesse, oui, envers une personne âgée, par exemple, une personne dite vulnérable. La vulnérabilité, c'est précisément cet infime interstice par lequel des profils psychologiques tels que celui de G. peuvent s'immiscer. C'est l'élément qui rend la notion de consentement si tangente. »
Et cette vulnérabilité est bien là dans le cas de
Vanessa Springora :
« Un père aux abonnés absents qui a laissé dans mon existence un vide insondable. Un goût prononcé pour la lecture. Une certaine précocité sexuelle. Et, surtout, un immense besoin d'être regardée. Toutes les conditions sont maintenant réunies. »
Puisse notre société reconnaitre enfin l'abus de ces jeunes filles qui croient aimer mais qui ne servent que d'instruments de plaisir sous couvert d'amour pur et désintéressé de la part de ces pédophiles encensés pour leur art. Pensons à
David Hamilton…