Ce livre est devenu un classique de la littérature jeunesse et c'est le premier roman sans images qui m'a été offert dans mon enfance. J'ai donc un attachement tout particulier pour la jeune héroïne de
Johanna Spyri. J'ai eu la chance de pouvoir partager ce sentiment avec ma fille qui l'a lu à son tour au début du 21e siècle.
En la regardant maintenant, je remarque à quel point l'histoire de Heïdi en est une de résilience, de force de l'enfance. Les parents de Heïdi sont décédés lorsqu'elle avait un an, elle est allée vivre chez sa tante dont la mère est morte aussi. La Tante Dette, qui ne semble n'avoir que peu affection pour la petite, l'avait mise en pension. Elle l'abandonne ensuite chez son grand-père qu'elle ne connaît pas et deux ans plus tard, la confie à une autre famille. Comme petite enfance, il y a mieux et pourtant, rien de tout cela ne semble affecter la joie de vivre de la fillette. La vitalité de la petite fille vaincra même la morosité du grand-père qui avait baissé les bras devant les tragédies de la vie!
Contrairement aux princesses de contes de fées qui attendent passivement leur prince, Heïdi est une héroïne active. Elle bouge, elle s'intéresse à ce qui l'entoure et prend des décisions pour changer les choses, que ce soit pour grimper au clocher pour aller voir le paysage ou pour conserver ses habits. Elle n'a peur de rien, l'enfermer dans la cave avec les souris ne serait pas une punition! C'est donc un modèle féminin peu conformiste, loin des stéréotypes habituels!
Ce livre est bien sûr une apologie des beautés de la nature et de la vie saine dans les montagnes. On n'y sent cependant pas de « message éducatif » comme dans bien des livres pour enfants. Pas de « morale de l'histoire » pour Heïdi, sauf celle de profiter de la vie. Pas mal pour une histoire du début du 20e siècle!