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Bravo !

Sous couvert du déroulement d'une journée classique entre un père et sa fille, ce roman graphique traite de la pollution numérique de manière aussi passionnante qu'édifiante.

Il s'agit d'ailleurs plus d'un document avec du texte illustré qu'une BD avec des bulles. Les personnages n'échangent pas sur ce thème, ils passent une journée de confinement, loin de toutes préoccupations écologiques.

Mais les faits sont là, invisibles et pourtant bien réels. Ils sont égrainés, clairs et précis, comme dans un essai, avec des données sérieuses et documentées. le travail de synthèse est parfait, sans jamais être rébarbatif. L'évolution technologique va vers un besoin toujours croissant d'énergie, qui augmente de manière exponentielle. Les effets sont connus et désastreux sur les années à venir. On le sait.

Et la vie des personnages continue comme si de rien n'était.

Si le message passe par des informations brutes, il est également transmis par des dessins en noir et blanc splendides et une mise en scène recherchée qui touche juste. On est bien plus proche d'un ouvrage artistique que d'une dénonciation agacée ou polémique.

C'est beau, intéressant, un rien déroutant : c'est une très belle découverte !
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Un parfait résumé des ouvrages théoriques que cite Philippe Squarzoni dans sa bd, sur les enjeux écologiques et sociétaux liés au numérique et à ses usages.
Si vous ne vous êtes pas encore intéressés au sujet, c'est une bonne entrée en matière.
Après, le style de Squarzoni est toujours un peu "sec" en matière de narration, de par son découpage de cases ou ce noir te blanc très épuré et assez triste. On aime ou pas !
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Ce que je retiens de cette lecture c'est que pour sauver la planète il ne faut pas tant faire pipi sous la douche que lâcher son smartphone et l'éteindre !
Blague à part, la BD explore la face cachée de la dématérialisation, des clouds et consorts dont le mythe "c'est numérique donc c'est plus écologique" a encore la vie dure. Chiffres à l'appui on découvre à quel point les nouvelles technologies polluent : toujours plus, sans perspective de diminution... business oblige.
Intéressant, un poil dense, à ne pas lire un jour de déprime car l'avenir qui semble se dessiner n'apparaît pas comme très réjouissant.
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Ah cette lecture salvatrice, je me sens moins seul après l'avoir lue. Oui, le numérique tue, aliène, on veut y voir une solution alors que c'est un catalyseur du problème.

Comme dit Aurélien Barrau, nous ne sommes pas la solution, nous sommes le problème.

Cela posé, après un peu d'hésitation à ouvrir le bouquin, je l'ai dévoré d'une traite, toujours autant en phase avec les analyses terriblement justes de l'auteur. Un bémol, les longues pages sans texte, montrant si je l'ai bien compris, tout l'envahissement de ce monde numérique dans notre vie quotidienne et le paradoxe de ces deux mondes disjoints qui semblent ne faire qu'un, m'ont peu intéressé. Je me sens déjà assez alerté sur cette omniprésence hypnotique et ai une idée personnelle sur la manière dont ça impacte, souvent sous notre niveau de conscience, notre rapport au monde. Alors j'ai vu dans ces pages le procédé visant à faire émerger cette prise de conscience chez le lecteur, mais ça ne m'a rien procuré de plus. A voir comment ça fonctionne chez d'autres ?

Sinon, et notamment pour avoir travaillé dans ce domaine et compris que je devais mettre mon énergie ailleurs, je partage largement les informations assenées comme des coups de butoir, terriblement justes, je disais plus haut.

Alors qui osera le lire, l'intégrer dans ses tripes, en prendre conscience, regarder son mode de vie, en saisir tout le côté délétère ? Ceux qui sont déjà convaincus ? Peut-être. En tout cas, pour ceux-là et les autres, bon courage !
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Depuis le début de la crise du Covid-19 et du premier confinement, l'accès et la consommation du numérique est l'opium du peuple, sa bouée, ses outils du quotidiens. La dématérialisation semble rendre tout plus léger, moins impactant, nullement culpabilisant. Cependant, en plus de conduire à une société déshumanisée, nos activités via le numérique sont de plus en plus lourdes de conséquences. La course pousse les acteurs a avoir un coup d'avance en installant des infrastructures sur dimensionnées afin de combler nos appétits grandissants.

Scénariste et dessinateur, Philippe Squarzoni avait fait très forte impression il y a 10 ans avec Saison brune, 480 pages édifiantes sur l'impact carbone de nos déplacements, de nos quotidiens, et sur le changement radical nécessaire de nos comportements afin de préserver le climat. Avec ce souvenir toujours à l'esprit, j'ai lu le deuxième tome avec quelque déception. Si le propos est pertinent, si la forme est soignée et parfois originale, il n'en reste pas moins que le périmètre du récit est bien réduit : la longueur de l'album déjà, mais surtout la fenêtre exploitée - celle "uniquement" de nos activités numériques.

Les planches quasi muettes autour de nos sociétés contemporaines et la course aux équipements, alternent avec les cases qui sont accompagnées de textes sur les faits scientifiques qui mesurent l'impact environnemental. Parfois, l'auteur se représente avec sa fille, témoignant ainsi de sa préoccupation pour les générations futures. Souvent, ses cases sont graphiquement très soignées, épurées, géométriques, ne laissant plus de place à l'impertinence de la nature. le texte n'est pas toujours en rapport avec l'image, et deux pensées peuvent coexister pendant notre lecture.

Un récit graphique qui veut alerter sur nos nouvelles boulimies, sur nos nouvelles sobriétés à penser, à tous les niveaux. Doit-on privilégier les flux de data pour les hôpitaux ou tous regarder des vidéos en 5G ?...

Des questions intéressantes soulevées, mais au final un ouvrage qui ne me marquera pas.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Excellente BD traitant du poids environnemental du numérique. le contenu est dense et bien illustré par des graphismes très inspirés, mélangeant les sigles des GAFA avec de multiples références aux événements de ces derniers mois de confinement sanitaire, arrosé de fake news, de binge watching, ...
Les illustrations prennent souvent le contrepieds du propos et tendent à mettre en évidence la futilité de nos consommations numériques face aux conséquences écologiques et climatiques.
L'auteur s'attache à rétablir la matérialité de ce monde virtuel (infrastructures colossales, exploitation industrielle débridée et pollution délirante, ...). Il s'interroge sur la réalité de nos prétendus besoins et conteste l'idée que le numérique puisse suffire à répondre aux défis environnementaux.
Le propos ne me semble pas excessivement moralisateur; l'auteur avoue d'ailleurs ses faiblesses et concède que tendre vers la sobriété numérique entraine quelques sacrifices : sacrifice de performances des objets dont l'obsolescence est programmée, isolement dû à l'absence des réseaux sociaux, boycott d'activités virtuelles aussi futiles que populaires ... Ce livre fait partie de ceux qui changent votre perception du monde : vous ne regarderez plus du même oeil ces vidéos de "chatons trop mignons" sur FB ! J'ai juste un petit regret sur le format du livre : je le trouve un poil trop petit et certains mots ou images disparaissent dans la reliure.
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Philippe Squarzoni signe et persiste avec ce nouvel opus de "Saison brune", célèbres reportages sous forme de bande dessinée consacrés au changement climatique. Près de 10 ans après le premier tome, l'auteur actualise les faits liés au réchauffement climatique et s'intéresse aux impacts environnementaux des nouvelles technologies. Sous couvert de green washing, les grandes entreprises du numérique s'évertuent à présenter leurs innovations comme le grand rempart contre le réchauffement climatique. Dans cette synthèse de travaux d'auteurs spécialistes de la question, Squarzoni tord le cou à cette idée. Non seulement, les technologies du numérique ne sauveront pas la planète mais, au contraire, elles accentuent la pollution, la consommation d'énergie et la production de gaz à effet de serre. La solution, la sobriété énergétique et numérique
Encore une fois, l'auteur propose une enquête passionnante, salutaire, parfois déprimante mais utile parce qu'elle nous fait ouvrir les yeux sur nos contradictions (notre utilisation massive de smartphones, streaming et réseaux sociaux notamment) mais aussi sur ce que l'on tente de nous faire croire. Essentiel !
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Dans cet album l'auteur aborde la question Ô combien importante de la révolution mais aussi (et surtout) de la pollution numérique (ironique quand on pense que l'ouvrage a été lu sur smartphone et la chronique postée sur le net). La place important que le numérique a pris ces derniers années mais encore plus avec la période du confinement.

Dans cet album pas de bulle de dialogue comme on y est habitué mais des dessins étayés de texte, l'auteur nous énonce des faits, des chiffres, il y a un gros travail de recherches, de sources à la base même de ce projet. La question de fond est de savoir quel avenir on laisse aux futures générations, car l'avenir de notre Monde tend plus à tout rendre numérique, électronique... et à créer alors une pollution toujours plus importante mais aussi toujours plus invisible.

Ici le message prime sur le dessin, les s'enchaînent, peut-être un peu trop : unes de journaux, représentation de faits divers, d'émission tv. Si le fond est percutant la forme est peut-être parfois un peu lourde car manquant de fluidité.

Cet album documentaire est riches d'informations, mais n'est peut-être pas accessible à tous. le message est important il est donc plus que jamais tout aussi important de s'impliquer à 100% afin de ne pas passer à côté.
Très instructif, je pourrais être amener à l'acheter et l'offrir à des proches que je sais sensibles et intéressés par ce sujet.
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Saison brune est une BD documentaire datant de 2012 qui aborde la crise environnementale, avec beaucoup de données scientifiques et un regard précis et très documenté sur les enjeux auxquels nous sommes confrontés, l'immobilisme des pouvoirs politiques, la difficulté à affronter tous les aspects de cette crise aux répercutions mondiales. Lue récemment, la BD n'a rien perdu de son intérêt et le contenu y est toujours cruellement d'actualité.

Ce tome 2 peut se lire indépendamment, il aborde quant à lui la crise environnementale du point de vue du numérique, en dénonçant l'invisibilisation des conséquences climatiques liéesà notre usage grandissant du numérique.
On y va sans trop d'enthousiasme, pensant être plombé par le sujet mais on apprend énormément, il y a des pages avec un contenu documentaire et d'autres avec des planches sans textes qui dénoncent les choses d'une autre manière, presque comme des respirations.
Pour moi, ce sont 2 ouvrages indispensables !
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À partir de quelques moments partagés par un père et sa fille pendant le confinement, Philippe Squarzoni montre comment le confinement a accéléré la transition vers le tout numérique. Mais il en révèle surtout l'envers du décor. Les GAFAM, absents en apparence de l'espace public, proposent (imposent ?) des services qui reposent en fait sur des infrastructures lourdes : câbles sous-marins, data center, consommation d'eau et d'énergie. S'y ajoutent les désastres écologiques et les drames humains liés à l'extraction de métaux pour fabriquer tous les terminaux nécessaires à leur utilisation. L'auteur représente ainsi en parallèle l'impact écologique du numérique et les occupations souvent futiles auxquelles il sert, dans un contraste que le noir et blanc n'en rend pas moins criant. La planète, la nature, des hommes meurent pendant que d'autres scrollent sur Tiktok. À travers le personnage du père, qui tend la main à sa fille et essaie à son échelle d'avoir un usage raisonné des nouvelles technologies, il nous interroge sur le monde que nous allons transmettre à nos enfants. Sans nier l'apport du numérique dans certains domaines, comme la santé, il nous incite à regarder d'un autre oeil nos équipements et à nous responsabiliser. La montée en puissance du numérique pourrait réduire sa consommation si elle n'engendrait pas de nouveaux usages. À nous de résister à ses sirènes, même si sans volonté politique ça ne servira pas à grand chose.
S'appuyant sur de nombreuses études, dont les références sont données en fin d'ouvrage, cette bande dessinée n'est guère optimiste, et même parfois franchement glaçante, quand elle évoque le travail des enfants et les populations intoxiquées par l'extraction des minerais. Mais il s'en dégage aussi une poésie lorsque le père et la fille se promènent dans la ville déserte ou se prennent la main parmi la foule des anonymes au regard braqué sur leur portable.
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