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Citations sur Où les roses ne meurent jamais (35)

Le café était le raccourci universel dans ce pays. Sans café, quelle que soit la quantité, la Norvège ne tournerait plus; C'est aussi pour cette raison que la plupart des Norvégiens posaient régulièrement une main sur leur ventre, où u petit ulcère couvait en permanence.
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Je croisai le regard de Maja Misvaer et confirmai d'un hochement de tête et d'un sourire. Sa rose n'était pas morte finalement. Quelqu'un l'avait simplement cueillie. Mais elle avait été là tout le temps, à un endroit où les roses ne meurent jamais.
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« – Oui! Je n’arrivais pas à me tenir tranquille, le soir, il fallait que je sorte chercher, même si c’était insensé, évidemment. Comme si elle s’était égarée, sans retrouver son chemin depuis deux ou trois ans. Mais je n’y pouvais rien. C’était un deuil si énorme, une agitation inexorable qui a marqué le reste de ma vie, chaque jour et chaque nuit sans exception. »

Je l’observai. La sincérité sur ses traits était désarmante, elle reflétait plus nettement que n’importe quel mot ce qu’elle m’avait expliqué: l’expérience monstrueuse qu’avait dû représenter la disparition d’un petit enfant…qu’on ne retrouvait pas.

Je réfléchis.

« Vous croyez que ça vaudrait le coup que j’aille interroger certaines des personnes qui habitaient là-bas quand Mette a disparu?

– La police l’a fait en long, en large et en travers, à ce moment-là, répondit-elle avec un regard mort. Aucune raison de croire que… »

Elle leva soudain une main à sa gorge et toussa, comme si elle avait avalé de travers.

« Je veux dire… Que l’un d’entre eux puisse… Nous étions très soudés, tous.

-Çà vous convient si je passe demain matin? »

Elle hocha la tête.

« Vous pourriez me faire une liste des habitants de l’époque? Je veux dire… Puisqu’il y a eu des ruptures dans certaines familles… Si je dois leur poser des questions, je veux essayer d’en retrouver le plus possible.

_ Oui, je vais essayer. Enfin… Oui, vous l’aurez. Ce n’est pas si compliqué.

– Parfait. » Je me levai.
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A cette heure-là, la circulation faisait penser à une occlusion intestinale pour laquelle aucun spécialiste n'avait prescrit de remède adapté.
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J’avais du mal à comprendre qu’on puisse vouloir nuire à un si petit être, encore moins qu’on y arrive. Je connaissais cette sensation pour l’avoir éprouvée pendant mes années passées à la protection de l’enfance. S’en prendre à un enfant, le tuer… je ne voyais toujours pas crime plus infâme, un acte pour lequel on ne trouvait que très difficilement le pardon, un écrit si sombre dans un livre si triste que personne ne souhaiterait l’ouvrir. Je sentis un frisson me parcourir, glacial. Et je sus de quoi il s’agissait. Ce n’était pas la première fois. C’était le froid de l’incompréhensible, d’une existence écourtée.
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« V…Vous vous souvenez d’une petite fille qui s’appelle Mette ? »
Je ne compris pas tout de suite de quoi elle parlait.
« Mette ? Je ne vois pas bien…
– Elle a disparu en septembre 1977. »
La lumière se fit en moi.
« Ah, vous parlez de… cette Mette-là. »
Deux enfants avaient disparu dans la région de Bergen dans les années 1970. Ces deux événements avaient ébranlé la population et occupé beaucoup de place dans les médias, les premiers temps, avant de sombrer petit à petit dans l’oubli. J’avais participé à l’élucidation de celle de 1979, huit ans après les faits. À ma connaissance, la seconde n’avait jamais connu d’issue. C’était celle-là qu’on avait surnommée l’affaire Mette.
Elle hocha la tête.
« Mais je ne me rappelle pas très bien… Quand était-ce, dites-vous ?
– Le 17 septembre 1977. »
Je fis un rapide calcul mental : 1987, 1997, 2002. Encore six mois et il y aurait prescription, si tant est que quelqu’un l’ait assassinée à l’époque, et on pouvait difficilement imaginer autre chose, compte tenu de la rigueur avec laquelle cette enquête avait dû être menée.
« Et Mette, c’était…
– Oui. C’est ma fille. »
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En attendant la police, elles firent le tour du secteur au pas de course, en appelant Mette. Plusieurs voisins sortirent les assister dans leur battue. Certains allèrent voir les visiteurs du chantier, mais aucun d’entre eux n’avait remarqué de petite fille.
On avait pu prévenir le père de Mette, Truls Misvær, qui avait accompagné à son entraînement de football l’aîné de leurs enfants, Håkon, six ans. Il revint sur-le-champ en voiture et se joignit bientôt à ceux qui cherchaient en cercles toujours plus grands, dans un paysage légèrement accidenté, une fillette introuvable.
À l’arrivée des forces de l’ordre, des recherches organisées furent très vite lancées. Un message circula sur les ondes, d’abord de la police, puis relayé par les médias : Une petite fille a disparu de son domicile, dans Solstølvegen, à Nordås.
En vain. On ne retrouva jamais Mette Misvær.
Les premiers jours, l’enquête prit rapidement de l’ampleur. De disparition assez banale, l’affaire fut bientôt requalifiée en crime potentiel. Les avis de recherche n’ayant rien donné et Mette Misvær n’ayant pas refait surface le lendemain, l’alerte générale fut déclenchée.
Tous les voisins furent appelés à témoigner. Personne n’avait rien remarqué, hormis Randi Hagenberg, qui confirma avoir vu Mette jouer dans le bac à sable juste avant qu’elle se volatilise.
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– C’est fait.
– Super. »
Le braqueur à l’entrée de l’horlogerie posa la main sur la poignée et jeta un coup d’œil interrogateur par-dessus son épaule. Son acolyte devant le bureau hocha la tête, la porte du magasin s’ouvrit et ils quittèrent les lieux, l’arme encore brandie.
Alors l’événement se produisit.
Aucune des quatre femmes ne vit ce qui avait mal tourné. Quelques témoins, sur le trottoir ou sur le quai de l’autre côté de la rue, ne furent capables de proposer que des fragments de ce qu’ils croyaient avoir observé. Un automobiliste qui passait par là pensait avoir tout vu, « du coin de l’œil », comme il le formula par la suite.
Au moment où les voleurs évacuaient l’horlogerie, ils durent heurter un homme juste devant la porte. L’individu poussa un cri, il y eut une ou deux secondes de silence, puis un échange verbal, et un coup de feu claqua. Le piéton fut projeté vers l’arrière et s’écroula sur le trottoir, tandis que du sang jaillissait de sa poitrine, tout près du cœur.
Les trois malfaiteurs traversèrent la rue en courant et poursuivirent sur le port, jetèrent les sacs dans un petit bateau blanc qui les attendait à quai et sautèrent à bord. Le moteur rugit et, dans une gerbe d’écume, la frêle embarcation mit le cap sur Vågen, où des témoins la virent disparaître quelques minutes plus tard après avoir contourné la pointe de la péninsule de Nordnes.
Dans le magasin, l’horloger apparut à la porte de son bureau. « J’ai donné l’alerte », déclara-t-il, abattu.
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« Mais je ne me rappelle pas très bien… Quand était-ce, dites-vous ?
– Le 17 septembre 1977. »
Je fis un rapide calcul mental : 1987, 1997, 2002. Encore six mois et il y aurait prescription, si tant est que quelqu’un l’ait assassinée à l’époque, et on pouvait difficilement imaginer autre chose, compte tenu de la rigueur avec laquelle cette enquête avait dû être menée.
« Et Mette, c’était…
– Oui. C’est ma fille. »
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Deux enfants avaient disparu dans la région de Bergen dans les années 1970. Ces deux événements avaient ébranlé la population et occupé beaucoup de place dans les médias, les premiers temps, avant de sombrer petit à petit dans l’oubli. J’avais participé à l’élucidation de celle de 1979, huit ans après les faits. À ma connaissance, la seconde n’avait jamais connu d’issue. C’était celle-là qu’on avait surnommée l’affaire Mette.
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