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Citations sur Delphine (152)

Nous avons tant de besoin d'être heureux que nous perdons toute justice quand tout espoir nous est ôté. (Folio, p.978)
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Le cœur a besoin de quelque idée merveilleuse qui le calme et le délivre des incertitudes et des terreurs sans nombre que l’imagination fait naître ; je trouve ce repos nécessaire, dans la conviction où je suis que mon père porte bonheur à ma destinée. Quand je dors sous son toit, je ne crains point d’être réveillée par quelques nouvelles funestes ; quand l’orage descend des montagnes et gronde sur notre maison, je mène mes enfants dans la chambre de mon père, et, réunis autour de lui, nous nous croyons sûrs de vivre, ou nous ne craignons plus la mort qui nous frapperait tous ensemble.

La puissance que la religion catholique a voulu donner aux prêtres convient véritablement à l’autorité paternelle : c’est votre père qui, connaissant toute votre vie, peut être votre interprète auprès du ciel ; c’est lui dont le pardon vous annonce celui d’un Dieu de bonté ; c’est sur lui que vos regards reposent avant de s’élever plus haut ; c’est lui qui sera votre médiateur auprès de l’Être suprême, si, dans les jours de votre jeunesse, les passions véhémentes ont trop entraîné votre cœur. (Folio, p.796-797)
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Une incertitude presque habituelle, une réserve fière, se mêlent à l’amour que vous inspirent vos enfants. Ils s’élancent vers tant de plaisirs qui doivent les séparer de vous, ils sont appelés à tant de vie après votre mort, qu’une timidité délicate vous commande de ne pas trop vous livrer, en leur présence, à vos sentiments pour eux. Vous voulez attendre au lieu de prévenir, et conserver envers cette jeunesse resplendissante la dignité que l’on doit garder avec les puissants, alors même qu’on a pour eux la plus sincère amitié. Mais il n’en est pas ainsi de la tendresse filiale, elle peut s’exprimer sans crainte ; elle est si sûre de l’impression qu’elle produit !

Je ne suis pas personnelle, je crois que ma vie l’a prouvé ; mais si vous saviez comme il m’est doux de me sentir environnée de l’intérêt de mon père ! de ne jamais souffrir sans qu’il s’en occupe, de ne courir aucun danger sans me dire qu’il faut que je vive pour lui, moi qui suis le terme de son avenir ! L’on nous assure souvent qu’on nous aime ; mais peut-être est-il vrai que l’on n’est nécessaire qu’à son père. Les espérances de la vie sont prêtes à consoler tous nos contemporains de route ; mais le charme enchanteur de la vieillesse qu’on aime, c’est qu’elle vous dit, c’est que l’on sait que le vide qu’elle éprouverait en vous perdant ne pourrait plus se combler. (Folio, p.795-796)
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La vieillesse est rarement aimable, parce que c’est l’époque de la vie où il n’est plus possible de cacher aucun défaut ; toutes les ressources pour faire illusion ont disparu ; il ne reste que la réalité des sentiments et des vertus. La plupart des caractères font naufrage avant d’arriver à la fin de la vie ; et l’on ne voit souvent dans les hommes âgés que des âmes avilies et troublées, habitant encore, comme des fantômes menaçants, des corps à demi ruinés ; mais quand une noble vie a préparé la vieillesse, ce n’est plus la décadence qu’elle rappelle, ce sont les premiers jours de l’immortalité.

L’homme que le temps n’a point abattu en a reçu des présents que lui seul peut faire, une sagacité presque infaillible, une indulgence inépuisable, une sensibilité désintéressée. La tendresse que vous inspire un tel père est la plus profonde de toutes ; l’affection qu’il a pour vous est d’une nature tout à fait divine. Il réunit sur vous seul tous les genres de sentiments ; il vous protège comme si vous étiez un enfant ; vous lui plaisez comme si vous étiez toujours jeune ; il se confie à vous comme si vous aviez atteint l’âge de la maturité. (Folio, p.795)
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Je n’étais cependant alors qu’à la moitié de la carrière que la nature nous destine, et je ne voyais plus un avenir, ni une espérance, ni un but qui pût me concerner moi-même. Un homme, à l’âge que j’avais alors, aurait pu commencer une carrière nouvelle ; jusqu’à la dernière année de la plus longue vie, un homme peut espérer une occasion de gloire ; et la gloire, c’est, comme l’amour, une illusion délicieuse, un bonheur qui ne se compose pas, comme tous ceux que la simple raison nous offre, de sacrifices et d’efforts. Mais les femmes, grand Dieu ! les femmes ! que leur destinée est triste ! à la moitié de leur vie, il ne leur reste plus que des jours insipides, pâlissant d’année en année ; des jours aussi monotones que la vie matérielle, aussi douloureux que l’existence morale. (Folio, p.773)
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Les souvenirs de la vertu font jouir encore le cœur qui se les retrace ; les souvenirs des passions ne renouvellent que la douleur. (Folio, p.727)
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La nature nous a donné un immense pouvoir de souffrir. Où s’arrête ce pouvoir ? pourquoi ne connaissons-nous pas le degré de douleur que l’homme n’a jamais passé ? L’imagination verrait un terme à son effroi… Que d’idées, que de regrets, que de combats, que de remords ont occupé mon cœur depuis quelques jours ! Le génie de la douleur est le plus fécond de tous. (Folio, p.725-726)
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Souffrez que je vous le dise, mon amie, la parfaite vertu préserve toujours de l’incertitude ; mais quand on s’est permis quelques fautes, les devoirs se compliquent, les relations ne sont plus aussi simples, et il ne faut pas imaginer de tout expier par un sacrifice inconsidéré, qui déchirerait le cœur dont vous avez accepté l’amour. Si vous vous sépariez de Léonce avant d’avoir, s’il est possible, affaibli la douleur que cette idée lui cause, vous ne feriez qu’une action barbare autant qu’inconséquente, et vous le livreriez à un désespoir dont la cause serait la passion même que vous avez excitée. (Folio, p.593-594)
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Quand les principes rigoureux du catholicisme s’emparent d’un caractère qui n’est pas naturellement très-sensible, ils régularisent tout, décident de tout, et ne laissent ni assez de loisir ni assez de connaissance du monde pour être susceptible de jalousie. (Folio, p.456)
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Ne savez-vous donc pas que les défauts qui tiennent à nôtre nature ou aux habitudes de toute notre vie renaissent toujours dès qu’il existe une circonstance qui les blesse ? (Folio, p.449)
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