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Citations sur Les archives des sentiments (13)

Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours douté de mes sentiments, et même dans les plus grands moments d’effervescence affective, j’ai toujours été un peu à distance de moi-même, en train de m’observer. Je me souviens que, quand j’étais enfant, je pouvais me mettre dans des rages folles et en même temps regarder l’effet que ma colère faisait sur les autres.
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Je passe en revue les différents rayonnages, les fais avancer et reculer, sors des dossiers, les remets. Je m’arrête à la Science politique et aux Idéologies politiques. J’élimine le fascisme et le national-socialisme et, après un bref moment d’hésitation, le communisme aussi. Le socialisme et l’anarchisme ont le droit de rester, les idéologies à tendance religieuse doivent dégager. Je trouve Mussolini, Hitler et Staline dans la partie Histoire européenne, XXe siècle, eux aussi doivent dégager. En fait j’aimerais bien détruire ces dossiers sur-le-champ, les brûler, pour ne plus jamais être obligé de les revoir, mais je n’ai pas de cheminée et je n’ose pas faire un feu dans le jardin. Il y a toujours un voisin pour se plaindre ou même appeler directement la police. En même temps, il y a quelque chose de réconfortant à imaginer que même ces horreurs vont rester dans le circuit, seront effacées, recyclées et serviront de base à des choses nouvelles, des idées nouvelles, des individus nouveaux, une histoire nouvelle.
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J'aime la lente décrépitude de la maison, la peinture des volets qui s'écaille, les joints des fenêtres qui s'effritent. J'aime les toiles d'araignée dans les coins des pièces, la poussière sur les livres dont la plupart appartenaient à mes parents. J'aime l'odeur des vieilles reliures en tissu et d'une façon générale l'odeur indéfinissable de la maison, qui ne change que lentement avec les saisons. Les odeurs des saisons, encore un dossier qu'il faudrait faire.
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J'habitais maintenant dans la maison depuis un moment. J’allais mieux mais je me repliais de plus en plus sur moi-même. Je ne me souciais plus guère de mes rares amis, sortais encore plus rarement que d'habitude, m'occupais, quand j'avais du temps libre, du jardin où j'avais toujours quelque chose à faire sans que pourtant rien ne change. J'avais quarante-cinq ans, mais je m'étais accommodé du fait que la vie n’allait plus rien me proposer de nouveau. Autour de moi je voyais des hommes de mon âge s'entraîner pour le marathon, s'acheter des voitures chics ou se montrer avec de jeunes femmes, et je les trouvais pitoyables pour ne pas dire méprisables. p. 130
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Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours douté de mes sentiments, et même dans les plus grands moments d’effervescence affective, j’ai toujours été un peu à distance de moi-même, en train de m’observer.
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Aujourd'hui, au bord de la rivière, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que, dans les moments les plus heureux de ma vie, j'étais toujours seul. C'est en fait une pensée triste. Mais pourquoi ? Parce que je me suffis à moi-même ? Autrefois j'ai beaucoup lu, vivant davantage dans des mondes inventés que dans le monde réel. Maintenant je crée moi-même mon monde. (page 164)
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Mais qui fait encore attention aux textes des chansons ? Si l'on aimait et souffrait autant dans le monde que dans les chansons, il serait différent de ce qu'il est. Ce qui me préoccupe beaucoup plus, c'est une autre question. Toute ma vie, j'ai été convaincu que Franziska ne m'aimait pas, que je n'avais jamais été autre chose pour elle qu'un bon ami, peut-être même son meilleur ami pendant un certain temps et que c'était la raison pour laquelle je n'avais aucune chance de devenir son amant. Maintenant je vois tout d'un coup partout des signaux qu'elle me donnait, des possibilités qu'elle créait, des invitations à aller vers elle, à lui déclarer mon amour, à l'embrasser, à l'aimer. Avais-je été à ce point aveugle pour ne pas m'en être rendu compte à l'époque ou étais-je trop timide, ou bien ne voulais-je secrètement pas être avec elle?
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J'aimerais bien lui parler de l'Être au monde, de Dieu comme grand archiviste qui enregistre nos actions non pour nous juger mais pour que rien de se perde. L'univers comme de gigantesques archives n'ayant d'autre but que de se refléter elles-mêmes, réseau infini de choses, d'êtres et d'évènements tous reliés les uns aux autres et au milieu nous deux, complètement insignifiants mais pas seuls.
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p. 164 Aujourd’hui, au bord de la rivière, je n’ai pu m’empêcher de penser que, dans les moments les plus heureux de ma vie, j’étais toujours seul.
C’est en fait une pensée triste. Mais, pourquoi ? Parce que je me suffis à moi-même ? Autrefois, j’ai beaucoup li, vivant davantage dans des mondes inventés que dans le monde réel. Maintenant je me crée moi-même mon monde. Mon imagination m’a donnée tout ce que je pouvais désirer. La réalité ne pouvait jamais tenir le rythme.
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p.104 Tout ma vie me semble brusquement misérable, j’ai l’impression de ne jamais avoir vraiment vécu, comme si je n’avais fait que regarder les autres vivre en attendant que quelque chose arrive. Et rien ne m’est arrivé.
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