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Citations sur Les archives des sentiments (19)

Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours douté de mes sentiments, et même dans les plus grands moments d’effervescence affective, j’ai toujours été un peu à distance de moi-même, en train de m’observer. Je me souviens que, quand j’étais enfant, je pouvais me mettre dans des rages folles et en même temps regarder l’effet que ma colère faisait sur les autres.
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Je passe en revue les différents rayonnages, les fais avancer et reculer, sors des dossiers, les remets. Je m’arrête à la Science politique et aux Idéologies politiques. J’élimine le fascisme et le national-socialisme et, après un bref moment d’hésitation, le communisme aussi. Le socialisme et l’anarchisme ont le droit de rester, les idéologies à tendance religieuse doivent dégager. Je trouve Mussolini, Hitler et Staline dans la partie Histoire européenne, XXe siècle, eux aussi doivent dégager. En fait j’aimerais bien détruire ces dossiers sur-le-champ, les brûler, pour ne plus jamais être obligé de les revoir, mais je n’ai pas de cheminée et je n’ose pas faire un feu dans le jardin. Il y a toujours un voisin pour se plaindre ou même appeler directement la police. En même temps, il y a quelque chose de réconfortant à imaginer que même ces horreurs vont rester dans le circuit, seront effacées, recyclées et serviront de base à des choses nouvelles, des idées nouvelles, des individus nouveaux, une histoire nouvelle.
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Ces gens n'ont jamais compris le véritable but des archives, ils n'ont vu que les coûts que cela entraînait et les ont divisés par le nombre de recherches effectuées pour en conclure que ça n'était pas rentable. Mais qu'est ce qui est rentable ? Les archives ne renvoient pas au monde, elles sont une copie du monde, un monde en soi. A la différence du monde réel, elles ont un ordre, tout y a une place déterminée, et avec un peu d'entraînement on peut facilement tout retrouver très vite. Voilà la véritable finalité des archives. Etre là et créer un ordre.
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J'aime la lente décrépitude de la maison, la peinture des volets qui s'écaille, les joints des fenêtres qui s'effritent. J'aime les toiles d'araignée dans les coins des pièces, la poussière sur les livres dont la plupart appartenaient à mes parents. J'aime l'odeur des vieilles reliures en tissu et d'une façon générale l'odeur indéfinissable de la maison, qui ne change que lentement avec les saisons. Les odeurs des saisons, encore un dossier qu'il faudrait faire.
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Mes sentiments étaient beaucoup plus grands, plus troublants que ces ridicules amourettes qui s'arrêtaient aussi vite qu'elles avaient commencé. Les sentiments que j'éprouvais pour Franziska me submergeaient ; quand j'étais avec elle, j'avais l'impression d'être au centre du monde, comme s'il n'y avait que nous deux à ce moment-là et rien d'autre, pas de collège, pas de parents, pas de camarades. Mais Franziska ne m'aimait pas.
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Dans l'ensemble, je n'étais donc pas très différent des autres enfants, car nous sommes tous bizarres pour peu qu'on se mette à y réfléchir assez longtemps.
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J'habitais maintenant dans la maison depuis un moment. J’allais mieux mais je me repliais de plus en plus sur moi-même. Je ne me souciais plus guère de mes rares amis, sortais encore plus rarement que d'habitude, m'occupais, quand j'avais du temps libre, du jardin où j'avais toujours quelque chose à faire sans que pourtant rien ne change. J'avais quarante-cinq ans, mais je m'étais accommodé du fait que la vie n’allait plus rien me proposer de nouveau. Autour de moi je voyais des hommes de mon âge s'entraîner pour le marathon, s'acheter des voitures chics ou se montrer avec de jeunes femmes, et je les trouvais pitoyables pour ne pas dire méprisables. p. 130
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Si j'ai jamais cru à quelque chose dans ma vie, c'est bien au fait que tout a une raison d'être, même si nous ne nous en rendons compte que très rarement, et que tout ce que nous faisons a son importance, même si nous ne sommes pas capables d'en soupçonner les conséquences.
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Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours douté de mes sentiments, et même dans les plus grands moments d’effervescence affective, j’ai toujours été un peu à distance de moi-même, en train de m’observer.
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Aujourd'hui, au bord de la rivière, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que, dans les moments les plus heureux de ma vie, j'étais toujours seul. C'est en fait une pensée triste. Mais pourquoi ? Parce que je me suffis à moi-même ? Autrefois j'ai beaucoup lu, vivant davantage dans des mondes inventés que dans le monde réel. Maintenant je crée moi-même mon monde. (page 164)
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