Traitez-moi d'irrécupérable gamin attardé, mais je continue à m'éclater avec ces anciens épisodes de Spider-Man.
Ce volume regroupe les épisodes 51 à 61 du magazine originel complété de l'Annual n°4 ; tout ceci étant paru en 1967-68.
Je ne reviendrai pas sur l'annual, qui m'a laissé plutôt de glace même si la Torche Humaine joue le rôle de co-star. En revanche les épisodes sont de la bombe.
Le tisseur fait face à deux monstres sacrés. C'est d'abord la première apparition du Caïd (Kingpin en anglais) qui explose littéralement avec son physique de faux-gras et de vrais muscles. Même si on est encore loin du personnage métamorphosé par
Frank Miller – à la base du caractère de la série
Daredevil – il est déjà à la tête de la pègre de New York, et pour une fois Spidey a du mal à tenir la route même en ne retenant pas ses coups. le deuxième ennemi héréditaire est Doc Octopus, bien décidé à s'emparer d'une nouvelle arme développée par les militaires.
Dans l'ensemble du volume, les péripéties du super-héros se trouvent étroitement mêlées à la vie de son alter-ego Peter Parker et de son entourage, ce qui en renforce l'aspect dramatique. Doc Octopus devient le locataire de Tante May, au grand effroi de Peter. Spider-Man devient amnésique et cela entraine la disparition de Peter qui inquiète profondément ses amis et sa Tante qui en fait une syncope. le père de Gwen Stacy – c'est l'entrée en scène du fameux policier à la retraite, capitaine Stacy – commet un vol sous l'influence hypnotique du Caïd. Peter le confronte chez lui et, dans un geste instinctif de défense, l'étale devant Gwen.
Car, enfin, Gwen et Peter se rapprochent. Gwen finit son évolution et devient la femme douce, sensible et toujours enjouée que je connais. Peter admet même qu'il a trouvé la femme de sa vie, et ce malgré la présence de Mary-Jane Watson qui ne cesse d'entrer en compétition avec Gwen. Mais la scène entre Peter et son père va peut-être étouffer dans l'oeuf un grand amour.
Les scénarios sont d'un
Stan Lee au meilleur de sa forme.
John Romita assure comme un chef au dessin, même si l'accumulation de travail l'oblige à se limiter aux esquisses, les finitions étant réalisées par un
Don Heck pour une fois inspiré (ou empêché de gâcher le dessin par la qualité des esquisses). La préface au volume laisse la parole à John, justement. Et il est très amusant de découvrir comment il travaillait avec Stan. Là où j'imaginais de longues heures de brainstorming, c'était plutôt trois mots échangés entre deux portes, et John a rapidement dû « deviner » les pensées d'un Stan archi-débordé.
Je vais devoir malheureusement arrêter la lecture de ces chouettes Marvel Masterworks. La rareté et la spéculation font monter les prix à des niveaux où je ne souhaite pas aller (150€ un volume, faut pas déconner). Heureusement, les Essential Spider-Man restent abordables. Je vais me rabattre sur ce format en noir et blanc.