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Steinfest Heinrich - "Requins d'eau douce" – éd. Carnets Nord, 2011 (ISBN 978-2355360473) (titre original en allemand "Nervöse Fische", cop. 2004)

Une intrigue menée de manière légèrement déjantée, servant surtout à exposer ce que le philosophe Wittgenstein aurait probablement dit de cette histoire improbable, en y adjoignant un zeste de musique dodéca(co)phonique, une querelle au sujet de l'Hyperion de Hölderlin avec sa dédicace "Wem sonst als dir", des exposés sur la vie des requins (allusion indirecte à Moby Dick ?), dont une espèce finit par s'acclimater dans les égouts de Vienne, un coiffeur rare en sagesse, et l'inspecteur principal Lukastik avec sa Ford Mustang jaune d'or pour résoudre une énigme sensée ne pas exister...

Ironique, quasiment élégant, distancié... bref, plaisant.
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Incroyable roman dont l'intrigue policière interroge et tient en haleine (une victime tuée par un requin, trouvée dans une piscine au sommet d'un immeuble viennois ce n'est pas si courant...), "Requin d'eau douce" tire surtout son charme indéniable de l'intelligence de la psychologie des personnages et de la profondeur de certaines réflexions des protagonistes sur l'affaire autant que sur la vie elle-même. C'est un régal que de suivre le caustique et désarçonnant inspecteur Lukastik dans son enquête et dans les méandres de ses pensées. Adepte de Wittgenstein, exaspérant toqué, incestueux et d'une intelligence hors norme, notre héros nous mène dans cette enquête farfelue comme dans un nébuleux labyrinthe où il fait bon se perdre! Drôle, intelligent, complexe et riche, ce polar décalé est à découvrir absolument!
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Le roman policier par l'absurde. Ou comment l'auteur va tenter de retomber sur ses pattes quand l'intrigue démarre par un corps qui flotte dans une piscine au vingt-huitième étage d'un immeuble viennois. La victime aurait été tuée par un requin.
Roulement de tambour … C'est raté.
Sauf rares romanciers de génie, impossible de pondre une intrigue policière digne de ce nom avec un tel départ. C'est pourquoi tout part de travers. Jusqu'à l'enquêteur chargé du dossier, plein de tics et de toc. le final souterrain est ahurissant...
Lecture évitable...
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Franchement? Eh bien, la jaquette disait que l'auteur avait déjà été primé à 4 reprises. Et cela m'avait fait saliver comme le chien de Pavlov. J'ai saisi le bouquin sans trop me poser de question.

Le fait de démarrer tambour battant par un cadavre dans une piscine sur le toit d'un immeuble viennois, lequel cadavre est mutilé suite à des morsures de requin... c'était une entrée en matières des plus alléchantes. Ensuite, le roman s'est installé dans un petit confort bonhomme, la psychologie des personnages (en tout cas de 2 ou 3 personnages) a été très approfondie. C'est un des points forts du livre (ce côté psy et l'atmosphère décalée qui en découle).

Mais l'auteur va sans doute trop loin, creuse tro pronfond et perd le fil de l'intrigue, ce fil se détend quelque peu, et cela se fait au détriment de l'intrigue et des rebondissements. Ceux-ci sont présents, certes, mais amenés sans réel suspense. Comme un tapis qu'on déroule et qui fait flop à la fin, un tout petit flop quand le dernier coin du tapis clapote sur le parquet.

Je ne dévoilerai pas la fin, mais s'il ne fallait lire qu'un seul chapitre de ce livre, il suffirait de s'arrêter au premier car il laisse planer toute l'intrigue et l'imagination peut s'enflammer. Au final, rien de bien folichon, à mon avis.
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Dans une piscine sur le toit d'un immeuble de grand standing de Vienne, un homme est retrouvé mort et mutilé. Les analyses montrent qu'il s'agit de morsures de requin... Mais des requins à Vienne sur le toit d'un immeuble, c'est tout ce qu'il y a de plus improbable !
L'inspecteur Lukastik, ancien musicologue, philosophe et bourré de manies, mène l'enquête.

Je m'attendais à quelque chose de drôle et décalé, vu la nature du meurtre et la personnalité particulière du flic qui mène l'enquête. Alors certes il y a de l'humour, des réflexions philosophiques, c'est bien écrit et l'auteur fait preuve d'une certaine érudition. Mais c'est aussi passionnant qu'un épisode de Derrick :mouais: Il ne se passe rien, aucun suspense, on se perd dans les réflexions philosopiques qui pourraient être sympas et intéressantes si elles venaient en plus, pour égayer le polar. A la place, on est noyé dedans et on perd le fil de l'histoire. de même que l'apesantissement inutile sur plein de détails. du coup, on a plus tendance à sauter des pages et à lire en diagonale qu'à rentrer dans l'histoire et finalement il ne tarde qu'une chose : que ça se termine ! Et pas parce qu'on est pressé de connaître la fin, juste pour passer à autre chose
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après un début très prometteur j'ai sombré hélas très vite dans l'ennui, perdu entre les descriptions inutiles et les citations incompréhensibles...dommage
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L'intrigue de « Requins d'eau douce » démarre très fort, avec ce cadavre déchiqueté par un requin retrouvé dans une piscine sur le toit d'un immeuble de Vienne.

Mais, au-delà de l'intrigue, le plaisir vient du texte lui-même, jubilatoire, drôle, érudit et décadent – comme un viennois ? Et des personnages, et en premier lieu de Lukastik, héros incongru, inspecteur de police dont le nom sonne comme Béla Bartók, qui a abandonné une carrière de musicologue pour devenir inspecteur, qui conduit une Ford Mustang dorée, qui se déplace toujours avec un ouvrage de Wittgenstein dans sa poche dans lequel il pioche une phrase, un passage pour le guider dans les moments difficiles, et qui habite chez ses parents avec sa soeur.

« C'était justement cette phrase qui depuis longtemps avait inspire a Lukastik l'idée que, fondamentalement, c'était la vie non vécue qui importait, qui constituait la véritable vie. Que chaque être se distinguait par les choses qu'il ne faisait pas. Et que donc la valeur de l'individualité, son caractère, sa personnalité, ne s'exprimaient que dans l'abstention. Par exemple, Lukastik n'accordait aucune importance au fait de skier bien ou mal, vite ou lentement. Seul comptait le fait de ne pas skier. de renoncer en bonne logique a cette idiotie qui consiste a évoluer sur la neige en dehors de toute nécessité.»

J'espère retrouver bientôt l'inspecteur Lukastik dans une autre enquête.
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Un surprenant et wittgensteinien inspecteur autrichien qui réjouira amateurs de Vargas et autres !

Publication de 2004 d'un auteur autrichien jusqu'ici fort peu connu en France, alors qu'il compte une bonne douzaine de romans à son actif, traduit en français en 2011 et paraissant prochainement en Folio Policier, ces "Requins d'eau douce" (auxquels on préférait toutefois le titre allemand, "Nervöse Fische", beaucoup plus en phase avec le final du livre) frapperont d'abord par la sauvage incongruité de leurs prémisses : dans une piscine au sommet d'un immeuble viennois, un cadavre est retrouvé déchiqueté... par un requin, évidemment absent !

Au-delà d'une enquête étonnante, c'est la force du personnage de l'inspecteur Lukastik qui réjouira le lecteur, et tout particulièrement l'amateur de commissaires rêveurs et déroutants à l'image de l'Adamsberg de Vargas, dont Lukastik pourrait constituer une sorte de double désenchanté et wittgensteinien. Bourré de secrets inavouables, de lubies surprenantes et irrespectueuses de la hiérarchie, d'intuitions parfois justes, de marottes plus ou moins mystiques, d'accès intempestifs de contemplation, ce policier sort de l'ordinaire pour nous emmener dans de bizarres marges, où l'irrationnel s'immisce - non sans que l'enquêteur autrichien, haïssant pourtant aimablement la littérature policière, n'y fasse régulièrement référence.

Le final de l'enquête mérite certes le détour, mais là n'est pas vraiment le propos : une riche galerie de personnages que l'on hésite à qualifier de secondaires, et un inspecteur totalement hors normes, voilà qui fait ici notre bonheur car, comme le répète souvent Wittgenstein à l'oreille du héros : "Il n'y a pas d'énigme".
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Ah, voilà un moment qu'on attendait une bonne surprise au rayon polar.
Merci donc à Mr. Heinrich Steinfest pour son roman étrange : Requins d'eau douce.
Et si le roman relève du décalé, Heinrich Steinfest ne l'est pas moins : le bonhomme est d'origine autrichienne (son roman se passe à Vienne) mais il est né en Australie (d'où sont les requins) et il vit désormais en Allemagne...
Jugez un peu : l'histoire commence avec la découverte d'un cadavre à moitié bouffé par un requin, un cadavre qui flotte dans une piscine sur le toit d'une résidence du centre de Vienne ... un requin égaré loin de la Gold Coast ?
Le reste du bouquin et toute sa cohorte de personnages sont à la hauteur de cette entrée en matière un peu déjantée, en équilibre instable (mais parfaitement maîtrisé) sur la frontière ténue entre réalisme cru, insolite déluré et nonsense so british so germanique.
Quel plaisir que cette lecture où la kulture est évidente sans se prendre au sérieux, portée par l'humour pince sans rire et les associations d'idées, où le sel de l'esprit est si savoureux et si impertinent qu'on se dépêche de passer les détails de l'intrigue policière dans la hâte de se perdre dans une nouvelle digression à demi philosophique.
Une lecture où l'on retrouve un peu d'une ambiance entre l'inspecteur Derrick et Fred Vargas.
L'inspecteur Lukastik est misanthrope, obsessionnel, impertinent, prétentieux et arrogant, un vrai parisien.
Accessoirement il mange la soupe tous les soirs avec ses père et mère et il a couché avec sa soeur. Vraiment un personnage ambigu. Et passionnant. Une sorte de dandy-policier.
Délicieux, savoureux. Epicé et relevé, salé comme la soupe du père.
Pour finir on citera l'un des aphorismes du Tractatus Logico-philosophicus du penseur et logicien autrichien Ludwig Wittgenstein, abondamment utilisé par l'inspecteur Lukastik au fil de son enquête :
Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence.
Alors taisons nous et découvrez vite ce nouvel inspecteur venu d'Autriche !
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Un livre très bien écrit, remplis de phrase que l'on souhaiterait avoir écrit sois même. Un personnage principal froid et pas attachant du tout et des chapitres longs ont rendu cette lecture très longue et ennuyante. Bien écrit mais pas génial
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