Il y a toujours une chose qu'un Français respecte plus que sa maîtresse, c'est sa vanité.
Le grand homme est comme l’aigle ; plus il s’élève, moins il est visible, et il est puni de sa grandeur par la solitude de l’âme.
Tout grand poète ayant une vive imagination est timide, c'est-à-dire qu'il craint les hommes pour les interruptions et les troubles qu'ils peuvent apporter à ses délicieuses rêveries. C'est pour son attention qu'il tremble. Les hommes, avec leurs intérêts grossiers, viennent le tirer des jardins d'Armide, pour le pousser dans un bourbier fétide, et ils ne peuvent guère le rendre attentif à eux qu'en l'irritant. C'est par l'habitude de nourrir son âme de rêveries touchantes, et par son horreur pour le vulgaire, qu'un grand artiste est si près de l'amour.
Je viens de voir, cette après-midi, 17 février 1790, (...), une cérémonie de famille, comme on dit, c'est-à-dire des hommes réputés honnêtes, une société respectable, applaudir au bonheur de Mlle de Marille, jeune personne belle, spirituelle, vertueuse, qui obtient l'avantage de devenir l'épouse de M. R., vieillard malsain, repoussant, malhonnête, imbécile, mais riche, et qu'elle a vu pour la troisième fois aujourd'hui en signant le contrat.
Si quelque chose caractérise un siècle infâme, c'est un pareil sujet de triomphe, c'est le ridicule d'une telle joie, et, dans la perspective, la cruauté prude avec laquelle la même société versera le mépris à pleines mains sur la moindre imprudence d'une pauvre jeune femme amoureuse.
La beauté n'est que la promesse du bonheur.
Plus on plaît généralement, moins on plaît profondément.
L'amour de deux personnes qui s'aiment n'est presque jamais le même.
On a le sentiment d'avoir deux âmes; l'une pour faire, et l'autre pour blâmer ce qu’on fait.
Ce qu'il y a peut-être de plus sage, c'est de se faire soi-même son propre confident.
La peur n'est jamais dans le danger, elle est dans nous.