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Alain (Préfacier, etc.)Anne-Marie Meininger (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070409105
930 pages
Gallimard (30/06/2002)
3.81/5   301 notes
Résumé :
Quatrième de couverture - Bien que la rédaction de sa troisième partie n'ait pu être achevée par son auteur, « Lucien Leuwen » (publié en 1894) est l'un des meilleurs romans de Stendhal (1783-1842). Dans l'histoire de ce jeune républicain chassé de l'École polytechnique pour ses opinions, puis officier dans l'Est, âme noble aux prises avec une société avide et hypocrite, on retrouve la rigueur d'écriture, la limpidité du style et l'exactitude psychologique qui font ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Lucien Leuwen est considéré par les critiques littéraires ainsi que par nombreux de lecteurs, comme étant un des meilleurs roman de Standhal. Ce dernier a beaucoup mis de lui dans le personnage de Lucien .Ce dernier, jeune, étudiant à l' Ecole Polytechnique est renvoyé de celle-ci pour opinions républicaines .
Lucien est un jeune homme élégant et distingué. IL sera nommé sous-lieutenant à Nancy. Un jour, il tombe du cheval sous les fenêtres d' une jolie dame blonde
, Mme de Chasteller, dont il tombe amoureux. Son esprit sera toujours occupé par cette femme.Mme Chasteller va-t-elle céder ? Cet amour sera-t-il partagé ?
Ce roman aborde une période politique critique en France et où chacun doit se positionner selon les dividendes qu' il pense gagner .Lucien observe tout ce monde qui s' agite par opportunisme.
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Ce roman transgresse totalement l'adage stendhalien « La politique dans une oeuvre littéraire, c'est un coup de pistolet au milieu d'un concert ». L'adage est juste (parce qu'il y a des passages lourds) et faux à la fois car le roman donne un panorama saisissant du climat politique de l'époque. Tandis que le gouvernement fait tirer sur les ouvriers, ses préfets se sentent comme des intrus dans les villes les plus « ultra » monarchistes et les élections, avec leurs arrangements, donnent lieu à un vrai suspense. le siècle est en recomposition et personne n'a vraiment de vue sur ce qui va arriver.
Si le personnage de Lucien est agaçant au début, vaniteux, ayant comme vertu principale d'être bon cavalier, son caractère se forme peu à peu, les péripéties le mettent en valeur, et on s'y attache vraiment. Aucun personnage n'est réellement positif ou négatif, Stendhal est ironique pour tous. Mais plusieurs portraits sont très réussis. Plus encore, les rapports entre ces personnages sont finement analysés.
Le roman est inachevé. Il manque une 3e partie, qui se serait déroulée à Rome. On a surtout l'impression d'une coupure entre Nancy et Paris, et on quitte à regret des personnages auxquels on s'était attaché. Il y a surtout des longueurs, des coupures, que l'auteur n'a pas pu corriger.

Je suis donc ravie de ma lecture.
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Ayant beaucoup apprécié le style De Stendhal dans le Rouge et le Noir, et dans La Chartreuse de Parme, j'ai eu envie de lire Lucien Leuwen.
J'ai lu quelques pages et j'ai beaucoup hésité à poursuivre car le thème de la vie militaire m'intéressait peu et pourtant j'ai continué ; comme malgré moi, je revenais toujours vers ce livre.
Je l'ai globalement plutôt bien aimé. Je ne cache pas que dans le tome 1 comme dans le tome 2, il y a des passages que j'ai trouvé un peu long, mais d'autres au contraire m'ont totalement captivée.
J'ai retrouvé le style De Stendhal, cette façon de s'adresser au lecteur, de nous faire part avec ironie de son avis sur les agissements de son héros, pour mieux nous livrer une peinture acerbe de la société de son époque.
L'occasion aussi de découvrir des prénoms comme Théodelinde ou encore Bathilde.
Finalement à la "fin" de ce roman inachevé, il me semble pouvoir dire que Lucien perd tout au long de ces 2 tomes toutes ses illusions sur le monde, cela m'a fait penser à un autre Lucien qui perd peu à peu toutes ses illusions, Lucien de Rubempré dans Illusions perduesDe Balzac !
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En lisant le manuscrit d'une amie, Stendhal lui emprunta sans vergogne l'idée de ce roman inachevé. Les trois-cent-vingt-cinq pages des Editions du Rocher, collationnées par Henri Martineau, content les aventures d'un fils de famille chassé de l'Ecole Polytechnique pour républicanisme et devenu sous-lieutenant, puis secrétaire d'un ministre. Elles ne représentent qu'une partie d'un ensemble qui aurait dû comporter un volume supplémentaire. Tels quels, les deux premiers cahiers furent rédigés d'un seul trait en dix-huit mois. Craignant pour sa position au service de l'Etat, Stendhal abandonna Lucien Leuwen pour rédiger la Vie de Henry Brulard.

L'amour et l'ambition animent ce récit auquel la vie politique de la monarchie de Juillet sert de toile de fond. Au conflit de ces deux démons familiers se superpose l'opposition Paris/province, centrale chez l'auteur né à Grenoble et « monté à Paris » pour obtenir un poste dans l'administration des guerres.

Affecté au régiment de lanciers de Nancy – ville où Stendhal n'a jamais mis les pieds, mais qui sert d'exutoire à son mépris du provincialisme – Lucien Leuwen cavalcade sous les fenêtres de sa maîtresse, tombe de cheval, fait le joli coeur, se bat en duel et fuit la ville trompé par un docteur intrigant et politicien. Il débute alors dans la haute administration, patronné par un père banquier qui fait et défait les ministères corrompus. Celui-ci le sauve de la disgrâce par un tour de comédie qui oblige Lucien à courtiser la femme la plus en vue de la capitale. Propulsé sur le devant de la scène parisienne mais simulateur peu convaincu, carriériste sans ambition, le jeune homme court derechef à Nancy où il se marie. Son père meurt, laissant le héros ruiné, sans protection, mais si honnête qu'il paie tous ses créanciers puis rejoint l'Italie où il a obtenu, par son seul mérite cette fois, un poste de diplomate. le roman s'arrête là…Et encore les derniers développements sont à peine esquissés. Pas de frustration cependant : le lecteur aura parcouru dans les amours et la carrière mouvementées de Lucien un étonnant panorama historique et sentimental.

Lucien, double de Stendhal? Sa projection, indubitablement. Comme le romancier, le héros éprouve les tiraillements d'un double désir, érotique et mondain, auquel il croit échapper en se jetant dans la carrière des armes, en se dissipant dans des soirées avec les danseuses de l'Opéra. Comme Stendhal, Lucien est naïf et rusé, idéaliste, intéressé, avide de plaire. Sa sensibilité, son imagination le rendent déplacé, souvent ridicule, dans les salons louis-philippards. Les péripéties militaires, l'Italie rêvée reflètent le monde romantique stendhalien. Mais au contraire de celui de l'auteur, le père de Lucien est bienveillant et tout puissant. Revanche oedipienne? Oui, ou projection inversée peut-être.
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La plupart des romans d'apprentissage décrivent l'ascension sociale du jeune héros, souvent issu d'un milieu modeste, comme Julien Sorel dans "Le rouge et le noir". Mais la problématique de Lucien est inverse: il possède déjà l'argent, symbole de pouvoir et n'aura pas non plus de mal à se faire aimer. Pourquoi, dans ce cas, n'atteint-il pas le bonheur? Parce qu'il ne parvient pas à surmonter des obstacles essentiellement intérieurs, contrairement aux autres héros de romans qui se battent contre des obstacles extérieurs.
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Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Je ne puis vivre avec des hommes incapables d'idées fines, si vertueux qu'ils soient, je préfèrerais cent fois les mœurs élégantes d'une cour corrompue. Washington m'eût ennuyé à la mort, et j'aime mieux me trouver dans le même salon que Mr de Talleyrand. Donc, la sensation de l'estime n'est pas tout pour moi ; j'ai besoin des plaisirs donnés par une ancienne civilisation.
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Voici le principe : tout gouvernement, même celui des États-Unis, ment toujours et en tout ; quand il ne peut pas mentir au fond, il ment sur les détails. Ensuite, il y a les bons mensonges et les mauvais ; les /bons/ sont ceux que croit le petit public de cinquante louis de rente à
douze ou quinze mille francs, les /excellents/ attrapent quelques gens à voiture, les /exécrables/ sont ceux que personne ne croit et qui ne sont répétés que par les ministériels éhontés. Ceci est entendu. Voilà une première /maxime d’État/ ; cela ne doit jamais sortir de votre mémoire ni de votre bouche.
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- La grande affaire, [dit le ministre à Lucien], c'est Caen, dans le Calvados... Il faut à tout prix que M. Mairobert ne soit pas élu. C'est un homme de tête et d'esprit; avec douze ou quinze têtes comme cela, la Chambre serait ingouvernable. Je vous donne à peu près carte blanche en argent, places à accorder et destitutions... Faites tout au monde pour empêcher l'élection de M. Mairobert. Écrivez-moi deux fois par jour...
- Je compte agir prudemment, mais enfin puis-je correspondre par le télégraphe avec Votre Excellence sans communiquer mon dire au préfet ?
- Oui, j'y consens, mais ne vous brouillez pas avec les préfets. Je voudrais que vous eussiez cinquante ans au lieu de vingt-six.
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« Savez-vous un ridicule affreux dans lequel je suis tombé ? dit M. Leuwen avec humeur.
– Et lequel, mon père ? Je ne m’en serais jamais douté.
– Je vous aime, et par conséquent, vous me rendez malheureux ; car la première des duperies, c’est d’aimer, ajouta-t-il en s’animant de plus en plus et prenant un ton sérieux que son fils ne lui avait jamais vu. Dans ma longue carrière je n’ai connu qu’une exception, mais aussi elle est unique. J’aime votre mère, elle est nécessaire à ma vie, et elle ne m’a jamais donné un grain de malheur. Au lieu de vous regarder comme mon rival dans son cœur, je me suis avisé de vous aimer, c’est un ridicule dans lequel je m’étais bien promis de ne jamais tomber, et vous m’empêchez de dormir. »
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Le voilà qui souffre de son absurdité : il prétend réunir les profits du ministériel avec la susceptibilité délicate de l’homme d’honneur. Quoi de plus sot ! Eh ! mon ami, avec l’habit brodé prenez la peau dure aux outrages... Cependant, l’on peut dire à sa décharge qu’il n’y a peut-être pas un de ces coquins d’agents du ministre qui souffre par ce mécanisme. Cela
fait son éloge... Les autres savent bien à quelles missions ils s’exposent en demandant des places... Il serait bien qu’il trouvât le remède tout seul... L’orgueil, la joie de la découverte diminueraient la douleur que fait le tranchant acéré du conseil en pénétrant dans le cœur... Mais ça est riche, ça est gâté par toutes les joies d’une belle position... Jamais il n’accouchera tout seul du remède, si toutefois il y en a un.
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Videos de Stendhal (64) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Stendhal
Portrait de Napoléon par Stendhal, un fervent admirateur.
Comme l'a si bien résumé Jean Tulard : « Pour Stendhal, le génie de Napoléon, c'est d'avoir été Bonaparte; l'échec de Bonaparte, c'est d'être devenu Napoléon. Quant au drame d'Henri Beyle, c'est d'avoir boudé Bonaparte et servi Napoléon. »
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