Ce mardi 25 mai 2021, j'ai enfin lu pour la toute première fois le grand classique de
Robert Louis Stevenson : L'étrange cas du Dr Jekyll et de M. Hyde.
Mieux vaut tard que jamais, me direz-vous. Encore une fois, mon côté trouillarde m'a fait attendre la dernière minute acceptable pour se plonger dans ce chef-d'oeuvre.
Résultat : J'ai adoré! Tant l'histoire que la construction du récit. Et c'est étrange de l'avouer quand on connaît le sujet et qu'on sait que je ne suis pas friande de ce genre à la base.
Seulement ici, ce formidable roman - qui n'a plus besoin d'être présenté - m'a captivée parce qu'il dépasse de loin sa dimension fantastique pour explorer les tréfonds de l'âme humaine.
Eh oui mesdames et messieurs, nous devons tous admettre que nous avons en nous un M. ou une Mme Hyde qui sommeille, prêt(e) à envahir la nuit et laisser libre cours à ses pulsions les plus viles. Ceux qui sont assez fous pour laisser le mal en eux prendre le dessus inspirent des oeuvres fantastiques et les plus grands artistes. Des artistes qui, justement, ont trouvé une alternative pour conserver leur image fédératrice et bankable : se créer un alter ego qu'ils pourront blâmer en cas d'excès. C'est fun, c'est hype, ça crée le buzz et ça rapporte.
Quand aux plus prudents, dont j'espère que vous et moi faisons partie (hum,hum), ils se contenteront de laisser sortir M. ou Mme Hyde pour un petit tour de piste contrôlé un soir de beuverie entre amis ou - soyons couillus - lors d'un pétage de câble nécessaire de temps à autres pour rappeler que si nous nous évertuons à être bons, nous n'en sommes pas pour autant des saints ni des paillassons.
Car malheureusement, nous n'avons pas tous la liberté, l'indépendance financière et le talent des artistes stars pour agir à notre guise. Et beaucoup d'entre nous, une fois adultes, ont bien vite compris qu'être « dix fois plus pervers, dix fois plus méchant, dix fois plus esclave du péché originel » ne marche qu'un temps, ne vous en déplaise...