Quand le comte nous vit , il ricana hideusement, découvrant ainsi des canines longues et pointues ; mais aussitôt l'affreux sourire fit place à un froid regard empli d'un dédain suprême.
Je veux rester prosaïque, aussi longtemps que les faits me le permettent. Peut-être, de la sorte, mon imagination ne me jouera-t-elle pas de tours pendables. Sinon, je suis perdu. Laissez moi vous confier ce que j'ai vécu ou, du moins, ce que je crois avoir vécu.
Nous apprenons de nos échecs et non de nos succès !
[Renfield] Eh bien, je suis, il faut le reconnaître, un homme aux idées étranges. Il ne faut pas s'étonner que mes amis en aient conçu de la crainte et aient insisté pour me placer sous surveillance. Je m'imaginais que la vie était une entité positive et infinie et qu'en consommant une multitude d'êtres vivants, même le plus bas sur l’échelle de la création, il serait possible de prolonger indéfiniment l'existence [...] Le docteur ici présent témoignera qu'à une occasion j'ai tenter de l'assassiner dans le but d'accroître mes puissances vitales grâce à l'assimilation, par mon propre corps, d'un autre principe vital transmis par le biais du sang - théorie déjà défendue dans les Écritures qui disent que le sang est la vie.
Si je dois mourir de la main de quelqu'un, que ce soit de la main de celui qui m'aime le plus.
Mais voilà qu'insensiblement se manifesta la métamorphose déjà remarquée la nuit précédente. La respiration se fit stertoreuse, la bouche s'ouvrit davantage et les gencives, pâles, retirées, mettaient en évidence des dents plus longues et plus aiguës que d'ordinaire. Bien que manifestement endormie, elle ouvrit des yeux qui, maintenant, paraissaient durs et triste. Pourtant, ce fut d'une voix tendre, d'une voix que je n'avais jamais entendue chez elle, qu"elle demanda :
-Arthur, mon amour ! Je suis si heureuse que vous soyez venu. Embrassez-moi !
Elle essaya de me rassurer, et j'avoue qu'elle y réussit dans une certaine mesure, car si la sympathie de nos amis ne change évidemment rien aux faits tels qu'ils sont, elle nous les rend tout de même plus supportables.
Mais comme je tendais l'oreille j'entendis du bas de la vallée le hurlement d'une meute de loups. Les yeux du Comte s'allumèrent comme des braises et il dit : "Ecoutez-les donc, ces enfants de la nuit. N'est-ce pas la plus belle des musiques ... ?"
Une des parties de l'Europe les moins connues, et les plus sauvages. Mais aucun livre, aucune carte ne put me renseigner sur l'endroit exact où se trouvait le comte Dracula, car il n'existe aucune carte détaillée de ce pays.
[Bram STOKER, "Dracula", 1897 - traduit de l'anglais par Lucienne Molitor - éditions J'ai Lu, coll. "Fantastique", chap. I : "Journal de Jonathan Harker sténographié", page 6]
Ce sont les erreurs qui nous permettent d'apprendre, non les succès.