Quelque part dans un pays d'Afrique, Chanda une jeune fille de seize ans rêve de s'en sortir et de faire des études. Elle continue à croire à un avenir meilleur en dépit de tout ce que sa famille a déjà endurer : le deuil, la pauvreté, la maladie, les bassesses des hommes, la haine, les coups du sort. Chanda rêve, même si elle voit bien que le monde qui l'entoure ne va pas bien. Sa meilleure amie Esther qui se retrouve quasi à la rue et traitée comme une pestiférée car ses parents sont morts honteusement, sa mère qui trime et dépérit de chagrin, la peur qui plane, celle de la honte, celle de la maladie innommable, « le SIDA » qui fait des malades des doubles victimes : condamnés à une mort certaine et parias au sein de leur propre famille, de leur communauté, obligés de mourir dans la solitude. En secret, pour ne pas heurter, déranger.
Oui , Chanda rêve en dépit des coups du sort. Car il y a une constante dans la vie de Chanda : la mort. Celle de son père et ses frères, celle de son beau-père, de sa soeur et d'autres encore à venir. Mais elle, ce qu'elle nous conte ici, c'est un message de vie, un combat, un message qui rappelle à ceux qui l'ont oublié que vivre c'est marcher la tête haute quoi qu'il arrive, aller de l'avant et combattre. Et surtout aimer. Des fois, il est bon d'attendre un peu avant de faire la critique d'un livre. Si le roman ne n'avait pas plus marqué que ça en le lisant, une semaine après je dois dire qu'il est encore très présent dans ma mémoire. Il me reste des images, des flashs, des impressions. C'est un récit remunant où l'air de rien on en vous épargne pas grand-chose : la mort, les viols, la prostitution. Tous les maux de l'Afrique. Alors on digère. Et après on réfléchit. On peut retrouver Chanda et sa famille dans un second roman :
les guerres de Chanda qui traite cette fois-ci des enfants soldats.