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Citations sur La Gorge (17)

A la lumière qui flamboyait au bord du rideau je sus que la journée allait être chaude.
Nous allions avoir un de ces insupportables étés new-yorkais où les crottes de chien fument comme des beignets sur les trottoirs.
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- Je ne fais pas d'excès de boisson, déclara Alan Brookner. Je bois exactement la quantité dont j'ai envie.
C'est différent. Les ivrognes, eux, boivent trop.
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Une rangée de crânes servait de presse-livres et de décoration sur une longue étagère du salon. On les avait méticuleusement nettoyés et peints avec une laque grise qui leur donnait un air artificiel, comme des masques de Halloween. (Les livres entre les crânes étaient surtout des livres de cuisine et des manuels de savoir-vivre ayant appartenu à Florence Dragonette.)
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" Vingt jours. Tu ne sais pas ce que c'est là-bas, hein, Miteux ?"
Pirate cracha par terre un épais jet de salive jaunâtre.
" C'est comme quarante jours en enfer. En enfer, tu es déjà mort, dans la jungle, tout le monde essaie de te tuer. ça veut dire que tu ne dors jamais vraiment. Que tu VOIS des choses."
Pirate ricana et lança sur le plateau un autre cadavre.
" C'est foutrement vrai".
- Tu vois ta petite amie s'envoyer un connard, tu vois tes copains se faire bousiller, tu vois les arbres bouger, tu vois des trucs qui ne sont jamais arrivés et qui n'arriveront jamais, mon vieux.
- Sauf ici, dit Pirate.
- Vingt jours", répéta Ratman.
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Il quitta l'allée à une dizaine de mètres avant la rangée de tombes où j'étais venu précédemment et m'entraîna dans une autre allée avec de petites stèles blanches, certaines décorées de roses et de lis fanés.
Il s'arrêta devant une plaque blanche et nue. Je m'approchais de lui et je lus ce qui était gravé dans la pierre.
Robert C.Bandolier, 21 Septembre 1919 - 22 Mars 1972.
- "Vous avez quelque chose à dire ?
- Il était Vierge. Cela explique tout."
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Mes parents l'ignoraient - ou plutôt ils refusaient de le croire malgré un énorme scandale survenu l'année précédente - mais moi, je savais qu'il y avait deux Mr. Stenmitz. L'un était le boucher teuton, sans humour mais efficace qui leur vendait des côtelettes et des saucisses. Grand, blond, barbu, les yeux bleus, il affichait une vertu agressive qui faisait l'admiration de mes parents.
Il avait une attitude militaire comme ce personnage joué cent fois par C.Aubrey Smith dans les films hollywoodiens des années trente et quarante.
L'autre Mr.Stenmitz était celui que je voyais quand mes parents me confiaient deux dollars et m'envoyaient chez le boucher acheter de la viande hachée.
Mes parents ne croyaient pas à l'existence de cet autre facette de Mr.Stenmitz. Si j'avais insisté sur la réalité de sa présence, leur incrédulité aurait cédé la place à la colère.
Le Mr.Stenmitz que je voyais quand j'étais seul, sortait toujours de derrière le comptoir. Il se penchait, me frictionnait la tête, les bras, la poitrine. Sa grande tête blonde et barbue s'approchait bien trop. Des relents de viande crue et de sang, qui flottaient toujours dans la boutique, semblaient s'intensifier, comme si c'était ce que le boucher mangeait et buvait. - "Alors, on est venu voir son ami Heinz ?" Une petite tape sur la joue : " On ne peut pas se passer de son ami Heinz, n'est-ce pas ?"
Une petite tape sèche, presque douloureuse sur les fesses. Ses gros doigts rouges trouvaient mes poches et commençaient à s'y glisser. Il avait les yeux du bleu le plus clair et le plus pâle que j'ai jamais vu : les yeux d'un chien de traîneau finnois. - " tu as deux dollars ? Pour quoi faire, ces deux dollars ? Pour que ton ami Heinz te montre une jolie surprise, peut-être ?
- "je voudrais un steak haché", disais-je.
Les doigts pinçaient et exploraient le contenu de ma poche.
- "Pas de lettre d'amour là-dedans ? Pas de photo de jeunes filles ?"
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Nous atterrîmes à Tan Son Nhut par un soleil dont la lumière semblait presque avoir une épaisseur. Quand les hôtesses ouvrirent la porte du jet, une chaleur stupéfiante s'y engouffra : j'eus le sentiment que ma vie d'autrefois avait à jamais disparu. Je décidai alors de n'avoir peur de rien jusqu'au moment où il le faudrait vraiment : j'avais l'impression qu'il était possible d'échapper à mon enfance. Ce fut le premier de ces étranges sentiments d'exaltation – cette brusque conscience d'une liberté toute neuve – qui parfois me visitait au Viêt-nam et que je n'ai jamais ressenti ailleurs.
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Le fond du camion était maintenant bourré de corps dans leurs sacs . Ratman releva le hayon et le bloqua . Il s'y adossa en secouant la tête .
Il avait l'extrémité des doigts gros comme des balles de golf. J'appris plus tard qu'il avait mérité son surnom en mangeant deux rats vivants dans un tunnel où sa section avait découvert une tonne de riz .
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J'essayai d'imaginer ses rencontres avec Walter Dragonette :
Mueller pérorant à propos d'obligations.
Walter assis en face de lui, hébété, se demandant quel effet ferait cette grosse tête de professeur sur une clayette de son réfrigérateur.
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Première Partie : Tim Underhill
J'ai utilisé deux fois la phrase : '' le bout de l'enfer '' et c'est deux fois de trop. Ni moi, ni John Ransown, ni personne à en être revenu n'a jamais vu le vrai bout de l'enfer. Ceux qui l'ont vu ne pourront jamais en parler. Élie Wiesel utilise l'expression ''Enfants de la nuit'' pour décrire les survivants de l'Holocauste : des enfants sont sortis de cette nuit-là et d'autres pas, mais ceux qui sont revenus ont été changés à jamais. Sur un décor de nuit et de ténèbres se dresse un enfant. L'enfant qui tend la main vers nous, qui a un sourire énigmatique, est sorti tout droit de ces ténèbres. L'enfant peut parler ou doit garder le silence à jamais, selon les circonstances.
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