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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lisa Stromme est anglaise, elle vit en Norvège avec son mari et est fascinée par l'oeuvre du peintre Edvard Munch.
Le projet initial qu'elle s'était donnée pour cet ouvrage était celui d'une biographie de Munch, sa peinture et sa vie. Mais au cours de ses recherches, elle est amenée à visiter le petit village côtier d'Åsgardstrånd où Munch avait l'habitude de passer ses étés.
Le coup de foudre qu'elle ressent pour cet endroit et sa lumière si particulière l'amène à changer ses plans : il s'agira finalement d'un roman qui se déroulera à Åsgardstrånd l'espace d'un été. Et puisque son idée est de réinventer la genèse du "Cri", le plus célèbre tableau du peintre, il s'agira donc de l'été 1893.
L'auteur nous conte avec les mots de Joanne, sa servante, la passion qui dévore une jeune femme, Tullik, pour le scandaleux Munch.
C'est un très beau livre, qui est bien plus qu'un roman d'amour se révèle être un roman d'amour pour la peinture. Car au-delà des trois personnages principaux : le peintre, sa muse et la servante, s'invite un quatrième personnage plus essentiel encore : la peinture.

Au cours de la rencontre avec l'auteur, dont je remercie Harper Collins et Babelio, un échange vif entre les participants a eu lieu, à propos d'un meilleur titre à trouver pour le roman. Chacun y allant de sa proposition portant : qui sur les personnages ; qui sur les sentiments ; qui sur la peinture... Ce débat était intéressant, car il a montré, au-delà du choix d'un titre, comment les lecteurs se sont appropriés le livre, chacun avec ses raisons et son angle de lecture propre. Plus qu'un débat sur le titre, il était question d'un débat sur l'appropriation du livre par ses lecteurs.
Je vous engage à lire ce livre et à entrer dans le débat...
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Le beau défi que voilà ! Lisa Stromme ,norvégienne de coeur et d'adoption, nous entraîne dans le sillage du plus grand artiste peintre norvégien Edvard Munch. Pour cela elle a choisi l'année 1893 et un petit village de pêcheurs , Asgardstrand, lieu de prédilection de la Bohème de Kristiania- Oslo depuis 1924-. Y séjournent, entre autres familles, en ce bel été, la famille Ihlen, le père amiral, son épouse Julie et ses deux dernières filles Caroline et Régine dite Tullik. Johanne Lien, fille d'une modeste famille locale , est placée comme servante dans cette famille. Très vite Tullik s'attache à elle et l'emmène avec elle vagabonder... La rencontre avec Edvard Munch était inévitable , le choc a lieu sous nos yeux . ...
Amour , passion, folie, qu'en dira t'on, rumeurs et ragots , tout est dit. Mais surtout et avant tout c'est Munch, l'homme, son oeuvre, ses tableaux que Lisa Stromme met en mots. Un roman avant tout mais avec en arrière plan une très grande richesse d'informations qui valent sans aucun doute le détour.
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Jolie histoire d'art-mour entre Munch et sa muse flamboyante Tullik.
C'est un peu romancé par rapport à la réalité, mais cela n'enlève rien au charme du récit.
Les grands spécialistes en histoire de l'art vont rester un peu sur leur faim, car il est peu fait cas de ses oeuvres.

Alors pourquoi le lire ? Pour la fraîcheur et la pureté des bords de mer norvégiens. Pour ceux qui ont aimé la Jeune fille à la perle. Pour la beauté envoûtante de Tullik. Et surtout pour apercevoir l'univers à la tristesse tragique de Munch.
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(Cette critique sera peut-être modifiée après coup)

C'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée. D'emblée, quelque chose m'a interpellée : le titre a été modifié ; originellement, il s'appelle The Strawberry Girl. Chose que l'on comprend aisément, car c'est une étiquette qui poursuit l'héroïne : Johanne, dévolue à la cueillette des fruits – dont les fraises – a été peinte par Heyerdahl dans un tableau du même nom lorsqu'elle était plus jeune.

On comprend le titre français (Car si l'on nous sépare) vers la fin du livre ; cela le justifie, et je dois dire qu'il est accrocheur. Plus accrocheur que le titre original ? C'est une vraie question que je me pose là.

Il faut aussi se dire que ce roman raconte l'évolution (entre autres) de Johanne, qui n'est plus la cueilleuse de fraises. Disons que, d'un côté, elle aimerait le rester, d'un autre, elle souhaite changer. La peinture comme expression des sentiments, voilà ce qui la touche, voilà ce à quoi elle aimerait toucher surtout !

Car si l'on nous sépare est un roman qui nous permet, en tout cas, de traverser la peinture d'Edvard Munch. Je suis bien loin de connaître tous ses tableaux, mais j'ai apprécié de pouvoir les imaginer, de leur donner corps avant qu'ils soient créés, en quelque sorte. Là est tout le plaisir du lecteur.

Si je devais « résumer » certains personnages, ...
- Johanne serait « colorée » : elle a une manière de voir, d'entendre, de ressentir les choses, qui nous font voyager dans le prisme des couleurs.

- Tillek « s'est oubliée quelque part », s'est perdue en bord de route, quand on pensait la voir se trouver. Lorsqu'elle rencontre Munch, elle était déjà au bord de l'implosion, mais une implosion continue : la vie. Elle se sent enfermée dans une vie qui ne lui convient pas, dans le carcan d'une bienséance assommante. Elle a grandi.
Alors, quand elle trouve Munch (porte de sortie ?), on ressent une bouffée d'enthousiasme, d'espoir… ! Alors qu'en fait, c'est comme si elle achevait de se mettre à l'écart de tous, et que son seul point d'attache dérivait à son tour… Mais Tillek ne s'en aperçoit pas ou ne veut pas le voir ; ses inquiétudes convergent et trouvent un point d'orgue dans l'existence de sa soeur, Milly, qui a autrefois eu une liaison avec Munch, et qui refait surface - ce qui achève de la plonger dans le délire.

- Milly serait « prétexte ». Elle ne semble apparaître que pour faire du mal à sa soeur. Il est dit une fois ou plus que Tillek n'a « pas autant de force » que Milly. Cela présuppose, à mon sens, que Milly aurait, tout comme elle, essuyé l'affront d'être délaissée (c'est ainsi que Tillek le ressent). Or, il n'en est rien, puisque c'est Milly qui clairement s'est débarrassée de Munch. Elle fait preuve d'un certain dédain envers ce peintre, ce soupirant accroché à ses basques (selon ses dires – en d'autres termes, évidemment). Dès lors, j'ai du mal à comprendre la comparaison.

- Munch serait « évanescent ». Personne n'a pu le saisir (moi la première), sinon Johanne je trouve, qui l'a compris.

- Ragna serait « acariâtre ». Pourquoi aussi acariâtre, Ragna ? Pourquoi tant de hargne ? Il me semble que rien ne le justifie, d'autant plus que sa haine ne gagne pas en intensité : elle est, voilà tout.

- Je ne sais trop quoi penser de Thomas. Je n'arrive pas encore à me prononcer.

Lorsque j'ai lu l'épilogue, je me suis demandé à quoi il servait. (C'est aussi à cause de lui que je ne sais que penser de Thomas. Disons que je l'ai moins aimé, en ayant su ce qu'il était devenu.) Un peu blasée donc, j'ai continué ma lecture, jusqu'à cet endroit :

« Elle le déroule délicatement car les bords en sont déchirés et le papier, un parchemin froissé, est vieilli et fragile.
- Ils l'ont trouvé dans le mur de l'atelier quand ils l'ont rénové, m'explique-t-elle.
Je le regarde et je vois […] »

Et c'est alors que je me suis pris dans la figure une énorme comète d'émotions entremêlées. Un tableau pour un roman.
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Lisa Stromme prend comme narratrice la fillette qui a posé dans le tableau "the stawberry girl" du peintre scandinave Hans Heyerdahl. L'histoire se déroule en 1893 dans un petit village au bord de la mer ou la bonne société de Kristiana et les artistes aiment se retrouver en été. Edouard Munch est un habitué (sa maison est d'ailleurs devenu un musée). L'amiral Ihlen et ses 3 filles y passent également l'été et l'on sait que l'ainée a eu une liaison tumultueuse avec Munch.
A partir de ces personnages réels et des tableaux de Munch Lisa Stromme nous tricote une passionnante histoire.
La jeune "strawberry girl", Johanne, qui est devenu une jeune fille, s'éveille à la vie et se retrouve domestique chez les Ilhen. La plus jeune des filles Ilhen, Tullik, l'entraine dans sa passion dévorante pour Munch. Tout se passe dans ce petit village ou Munch déchaine incompréhension et haine. Ces toiles sont jugées scandaleuses et heurtent la bonne société comme les villageois dans cette Norvège corsetée par la religion. Tullik est une jeune femme fragile que l'on voit sombrer dans une sorte de folie amplifiée par l'alcool. Munch lui, est tout à son oeuvre et ne pense qu'à dessiner, peindre.....jusqu'au fameux "cri".
Pendant toute la lecture de ce roman les couleurs éclatent sous nos yeux et nous sommes dans les tableaux de Munch. Difficile de ne pas adhérer à cette histoire.

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Lisa Stromme nous dépeint les travers de l'âme humaine avec sobriété, mais justesse.

Les travers, mais aussi la beauté des sentiments. Une écriture aux couleurs intenses.

En toile de fond, Edward Munch et son oeuvre. Quand un peintre est capable de faire hurler une toile et qu'on est apte à l'entendre c'est d'une beauté rare, même si le cri est douloureux.
Merci à Babelio de me permettre de rencontrer Lisa Stromme.
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La réécriture de la vie d'un peintre, y compris sous l'angle purement romanesque est un exercice malaisé .Lisa Stromme, auteure de Car si l'on nous sépare se sort avec brio de cette embûche .Nous sommes en 1893, en Norvège, patrie d'Edvard Munch, peintre le plus célèbre de ce pays, dans le petit village de pêcheurs d'Asgardstrand .Johanne Lien, fille d'un fabricant de voile, est embauchée le temps d'une saison chez Les Ihlen, famille bourgeoise .Elle se lie avec l'une des filles de la maison, Tullik Ihlen , qui va lui présenter bientôt Edvard Munch, et l'introduire dans le monde de la bohème et des artistes, univers inconnu de cette jeune fille promise à Thomas, un martin-pêcheur du village qui envisage de l'épouser.
Le roman de Lisa Stromme est articulé par chapitres, chacun traitant d'une couleur ou d'une technique de l'art pictural .Ces titres de chapitres sont inspirés de l'oeuvre de Goethe « Traité des couleurs ». Au-delà de ce découpage, c'est la découverte par les deux principales héroïnes du roman, Johanne et Tullik, qui nous est offerte par Lisa Stromme. Ainsi, de la perspective de l'émancipation, de l'exercice du libre arbitre que Johanne pressent en écoutant son amie évoquer Hans Jaeger, peintre norvégien : « il a été interdit et Jaeger a été jeté en prison (…) il y est question d'amour libre, d'une société libre, du libre arbitre. »
Plus les rencontres avec Munch s'intensifient, à l'insu de la famille de Johanne et de celle de Tullik, dont les parents ne sont pas loin de considérer Munch comme un artiste dégénéré, plus la curiosité de Johanne s'aiguise Elle pose des qu'étions essentielles : sur le désir de peindre, sur les motifs profonds de se consacrer à cet art : « Ne peins pas ce que tu vois, Johanne, m'intima Munch, en me tendant sa palette .Peins ce que tu ressens , cherche la lumière. »
Le moment le plus intense du roman, c'est sans doute la tentative d'explication par Jehanne de la célèbre toile le Cri qu'elle découvre presque par hasard , posée par terre, dans l'atelier de Munch : »Et ressentir cette force, c'était éprouver la terreur d'être séparé de l'essence de notre être, la terreur de la séparation des âmes, la terreur de vivre dans un monde où il n'y aurait plus ni sens ni amour . »
Le roman de Lisa Stromme, de l'aveu même de l'auteure, est élaboré à partir de personnes réels, mais dont la vie est recomposée, réécrite pour les besoins de la fiction. C'est très réussi .L'évocation de l'oeuvre de Munch est parfaitement amenée ainsi que la vie dans cette Norvège conservatrice, que Munch dépeignait dans son tableau : Soirée sur l'avenue Karl Johan.

Par sa technique d'écriture, l'utilisation de personnages réels à des fins intégralement fictionnelles, ce roman est dans la lignée de celui de Jean-Michel Genassia La valse des arbres et du ciel, qui remet en cause les circonstances et les causes réelles de la mort de Vincent van Gogh.
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Edvard Munch, le peintre et "le cri" l'un de ses tableaux les plus fascinants (il en existe 5 versions). Avec ce roman, l'auteur nous fait rencontrer l'artiste alors qu'il réside dans le village d'Asgardstrand, petit village norvégien de pêcheurs, qui accueille avec plaisir durant l'été la bourgeoisie d'Oslo et avec beaucoup plus de réserve,la bohème de celle qu'on nomme encore Kristiana.
Johanne Lien, fille d'un marchand de voile, 14 ans, est devenue une célébrité locale en incarnant "la fille aux fraises" pour le peintre Hans Halvor Heyerdahl qui vient régulièrement se reposer dans le village. Ce tableau a déclenché l'attraction de Johanne pour la peinture. Sa mère qui pense qu'elle n'est pas assez féminine et qu'elle gambade trop dans les bois et les champs, lui trouve une place de petite bonne auprès de la famille Ihlen, elle aussi en villégiature à Asgardstrand. Une famille qui a vécu un scandale lorsque la fille aînée Milly, a eu une aventure avec Munch. Milly, la belle, la futile, issue de la bourgeoisie hypocrite que vomit Munch. Johanne va se lier à Tulik, une autre des filles Ihlen Tulik, qui semble faire partie des bois, des forêts et de l'eau, et qui veut pouvoir disposer de son libre arbitre et ne pas rentrer dans le moule familial.
Vivant entre :
- son amoureux, Thomas,
- sa fascination pour l'art de Munch,
- Fru Berg, la gouvernante de la maison Ilhen qui la surveille autant que sa mère,
- Andreas, son frère, pêcheur et avec lequel elle s'entend bien,
Johanne va avec Tulik, pénétrer l'univers de Munch. Elle va y apprendre ce que peindre veut dire, aidée par le guide de Munch "Traité des couleurs" de Goethe, tandis que Tulik va se consumer de passion pour Munch et en souffrir. Johanne et Tulik vont s'émanciper de leur famille : le parcours sera douloureux car il implique des reniements sociaux et culturels, mais permettra à toutes les deux de ne pas vivre leurs vies à moitié.
Un roman dans la veine de celui de Guenessia, consacré à Van Gogh et ses derniers mois à Auvers "La valse des arbres et du ciel" et présentant une perspective tout à fait novatrice d'une période très particulière de l'artiste.
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« Car si l'on nous sépare » est un beau roman, sur l'amour, sur la peinture et la recherche de soi. En l'été 1893 à d'Åsgardstrånd, en Norvège plusieurs destins s'entremêle et se lie. Celui de la libre Johanne, jeune fille aux fraises, qui sera placé en tout que gouvernante auprès d'une famille réputée, celui de Tullik Ihlen une belle jeune femme déterminée et enfin celui de Munch peintre alors honnis par son époque et surtout celle de son oeuvre la plus connue : le cri. Alors que Johanne deviendra la domestique et confidente de Tullik qui elle se tombera amoureuse de Munch jusqu'à la folie . Il la peindra et dessinera encore et encore jusqu'à ce qu'elle devienne le cri.
Ce livre permet aux peintures de Munch de prendre vie, de prendre chair. L'auteur le fait avec talent dans une écriture agréable et vive. Une réussite et un bel hommage à ce célèbre peintre norvégien !
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Tout d'abord, je remercie Babelio et les éditions Harper et Collins pour cette belle découverte littéraire et la rencontre avec l'auteur Lisa Stromme, mais aussi le Cercle norvégien pour son accueil convivial.
Ce roman est un superbe moment de lecture où les émotions telles que l'amitié, l'amour, la folie nous explosent au visage à travers la peinture et ses couleurs. Les personnages principaux, que sont Edvard Munch, Johanne, la cueilleuse de fraises, et la muse Tullik, ont des caractères entiers; ils vivent leurs relations et leur création artistique sans limite, à en souffrir physiquement et psychologiquement. Enfin, l'auteur Lisa Stromme nous décrit magnifiquement la Norvège, pays que je connais et auquel mon coeur est attaché. Ce livre a aussi été l'occasion de me replonger et de redécouvrir les oeuvres d'Edvard-Munch, vues lors de l'exposition au centre Georges Pompidou.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture pleine de beauté.
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