Citations sur Bartiméus : L'anneau de Salomon (20)
[Chosroes] : Comment ? Alors que tout était inondé depuis Ur jusqu’à Shuruppak et que seuls les toits dépassaient de l’eau, plats et blancs ? On aurait dit que monde entier était noyé ! Et tout ça parce que toi, Bartiméus, tu avais construit un barage sur le fleuve à cause d’un pari stupide !
[Bartiméus] : Et alors, je l’ai gagné, non? Tu devrais prendre un peu de recul.
[Khaba] : Il te plaît ? reprend le magicien. C’est du cristal de roche égyptien. Je l’ai trouvé dans une tombe.
[Bartiméus] : Les fleurs font un peu kitsch, je déclare après l’avoir examiné.
Un jour, un magicien pour qui je travaillais m'a appelé à l'aide pendant un tremblement de terre qui avait détruit sa tour. Malheureusement pour lui, il a mal formulé sa requête : «Conserve-moi intact !», qu'il m'a dit. Un bouchon, une grande bouteille, une cuve pleine de vinaigre et hop ! C'était fait.
"- Ces prétentions sont d'une invraisemblable impudence ! Salomon n'a aucun droit sur les richesses de Saba, pas plus que sur ma personne !
- Il ne vous aura sans doute pas échappé que Salomon est maître d'un anneau magique grâce auquel il peut en un clin d'oeil lever une armée d'esprits. C'est pour cette raison que les rois de Phénicie, du Liban, d'Aram, de Tyr et d'Edom, entre beaucoup d'autres, lui ont fait serment d'allégeance et l'ont assuré de leur amitié éternelle. Ils lui remettent également de considérables tributs annuels - or, bois précieux, cuir, sel - et s'estiment heureux que son courroux leur soit épargné."
Comment vous les vivez, vous, vos courses-poursuites quand c'est une question de vie ou de mort ? Dans un état de stupeur inerte ? De panique totale, avec les orteils qui se recroquevillent, ou par bouffées intermittentes de balbutiements terrorisés ? Personnellement, j'en profite pour cogiter. Ce sont des situations propices à la réflexion, je trouve. On n'est pas dérangé, on est tout seul, et si on a d'autres problèmes de moindre importance, ils ont la bonne grâce de s'effacer devant les questions essentielles, à savoir - priorité numéro un - rester en vie, évidemment, mais pas seulement. Parfois, on prend aussi un peu de recul par rapport à d'autres choses.
- Écoute-moi. Laisse tomber l'Anneau et je te ramène chez toi. Ça te tente ? C'est sûr, je n'ai pas de beau tapis volant comme Khaba, mais on va bien te trouver une serviette de toilette ou de table, quelque chose comme ça.
Quant à me faufiler jusqu'aux présentoirs à côté de la fenêtre... de la rigolade, tellement ces deux-là étaient absorbés par leur discussion quelque peu "tendue" ; aucune chance qu'ils remarquent une mouche qui passait subrepticement par là. [En fait, cet aspect est juste un petit extra que je me suis accordé. Franchement, ils étaient tellement préoccupés qu'à mon avis, même si je m'étais métamorphosé en licorne flatulente et que j'avais traversé la pièce en faisant des pirouettes, ils ne m'auraient pas davantage remarqué.]
Les yeux lilas du chat des sables lancent des éclairs ; il avance à pas de velours en traînant derrière lui un sillage de desseins pervers et machiavéliques.
D'un autre côté, Salomon n'est qu'un humain. Donc, foncièrement imparfait. [Allez-y, allez vous regarder dans la glace. Prenez tout votre temps. Si vous supportez. Vous voyez ? "Imparfait", le terme est faible, non ?]
- Cette nuit tu vas contribuer à sauver mon pays, ou bien nous périrons tous les deux en faisant notre possible pour y parvenir.
Moi qui escomptais qu'elle allait me demander de refaire la décoration de sa chambre à coucher, voilà mon dernier espoir qui s'envole. D'ailleurs, c'est dommage, parce qu'avec toutes ces soieries, j'aurais pu assortir les couleurs assez joliment, je pense.
- Cette nuit, tu vas me prêter main-forte de deux manières.
- Bien, bien. Et de quoi s'agit-il ?
Elle est folle, certes, mais jusqu'à quel point ? Comment savoir quel degré a atteint sa démence sur l'échelle de l'hallucination totale ?
- Tuer le roi Salomon, réplique la jeune fille, et lui prendre son Anneau.
Elle me sourit. Ses yeux brillent.
Tout en haut de l'échelle, donc.