Voilà une lecture bien difficile à chroniquer, je suis vraiment partagée. D'un côté, je l'ai dévoré mais de l'autre, c'est quand même très long et sans aucune action.
L'écriture est sympa et addictive, les chapitres sont courts donc on pourrait dire que ça dynamise le truc mais je ne suis pas convaincue il existe une sorte de lourdeur omniprésente et au lieu de s'emballer au fil des chapitres, on reste dans cette pesanteur malsaine. Il n'a pas vraiment de marqueur temporel sauf quand on remonte vraiment de le temps mais quand on est dans l'époque actuelle de l'histoire, non, rien et ça m'a franchement dérangée . On a l'impression que tout est proche mais en même temps, c'est parfois surréaliste, je ne peux pas vous donner d'exemples pour ne rien vous spoiler mais franchement, c'est inimaginable finalement. Soit c'est trop rapide, soit c'est trop long. Ça en devient presque incohérent.
En parlant d'incohérence, il y a certaines choses dans l'histoire qui sont assez marquantes à ce niveau là. Ainsi quand Jeannette veut interroger des suspects, elle se fait rembarrer systématiquement par son chef et le procureur, on parle pourtant d'enfants assassinés mais elle n'a pas l'autorisation de s'intéresser à ceux qui sont plausibles comme suspects. Euh, à un moment faut arrêter. Sofia est, nous dit-on à un moment, spécialiste des enfants soldats mais elle affirme plus loin ne pas être pédopsychiatre et ne pas s'occuper d'enfants sauf pour Samuel. Bon, j'ai du mal à saisir encore une fois..; bon il y en a d'autres encore mais on ne va tout lister.
Les enquêtes sur les meurtres ne sont pas l'objet principal de l'ouvrage mais la toile de fond, ça permet de mettre l'accent sur les femmes et c'est top. tout tourne autour de 3 femmes:
Jeanette: La femme flic dans un univers d'hommes, à qui on fait bien comprendre qu'elle n'est pas à sa place et qu'elle en dessous des hommes. Que ce soit son équipe, ses chefs ou son mari, tous la dénigre, la renvoie à son statut de femme. Sa souffrance est mise en avant et on peut tout à fait s'identifier à elle. Elle est humaine.
Sofia: La psy qui n'arrive plus à faire son job, qui se laisse dépasser par ses patients. Trahi par les hommes qu'elle aime.
Victoria Bergman: La fameuse Victoria, victime, bourreau, en croisade contre la faiblesse, bref une femme très complexe.
Les meurtres et les disparition, toutes les petites histoires ne servent qu'à nous montrer ses 3 femmes, leur vie, (on les analyse en fait, tout est très axé sur leur psychologie, leur mental, force et faiblesse), pourtant, dans ces petites histoires, rien ne nous est épargné: viol, violence, pédopornographie, harcèlement… C'est par moment très dur à lire, on ne veut pas voir et pourtant, alourdit par le rythme du livre et la pesanteur dont je parlais tout à l'air, tout reste en tête, psychologiquement, c'est agressif mais ça passe.
J'ai regretté de deviner bien trop rapidement certaines choses, essentielles en plus. Résultat, soyons honnête, ça m'a un peu (beaucoup?) gâché l'effet de surprise. le moment de la révélation devient presque sans intérêt, ça faisait plus de 200 pages que je savais. Donc grosse déception. Je ne sais pas si c'était une volonté de l'auteur que l'on devine si vite ou pas mais en tout cas, j'ai espéré me tromper jusqu'au bout… dommage.
Je lirai la suite mais un peu plus tard, j'ai besoin d'un peu d'action.
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