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sur 764 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ah, la contrebasse !
C'est le plus beau de tous les instruments. Regardez ses formes délicieusement féminines…

Sans elle, que serait un orchestre ? Rien ! C'est elle qui donne le tempo ! C'est sur elle que s'accordent tous les instruments de l'orchestre… Indispensable ! On ne le dira jamais assez : vous pouvez enlever n'importe quel instrument de l'orchestre, il continuera de jouer… Enlevez la contrebasse, et pfuit ! Plus d'harmonie, c'est la pagaille.

Comment ? le chef d'orchestre est l'élément indispensable ? … Laissez-moi rire ! Pendant des siècles, on a joué sans chef d'orchestre… D'ailleurs, pensez-vous que les musiciens passent leur temps sur scène à regarder le chef d'orchestre ? Franchement ? … Tant que la contrebasse est là, la discipline est assurée…

N'empêche… Je ne connais aucun contrebassiste qui ait un jour rêvé de jouer de la contrebasse… A peine quatre cordes… Des cordes métalliques qui vous déchirent les doigts… Et vous avez vu sa forme ? Une grosse femme obèse… Et allez donc attirer une femme chez vous avec cet instrument impossible à caser… Où qu'on le dépose, on ne voit que lui… Il prend toute la place… Et pour voyager, je ne vous dis pas… L'enfer ! Pour l'embarquer, vous devez baisser le siège passager ce qui vous condamne à voyager toujours seul… Non ! Aucun musicien ne rêve de devenir contrebassiste…

Critique :

En livre de poche, 92 pages d'un monologue vous attendent si vous optez pour la lecture de ce livre qui vous livre les états d'âme d'un contrebassiste. Au début, le musicien vous vente les mille et une qualités de son instrument qui, malgré qu'il n'ait que quatre cordes, a le plus beau son du monde et s'avère le plus indispensable de tous au sein d'un orchestre… Petit-à-petit, le ton change et cet instrument devient une véritable plaie… le contrebassiste déplore sa solitude à cause de l'encombrement de l'engin. Il vit de plus en plus mal son rôle au sein de l'orchestre, le manque de gloire, le côté peu sexy de l'instrument qui n'attire pas les femmes…

Je n'ai pas vraiment pris plaisir à lire ce texte malgré l'humour au second degré. J'imagine sans peine qu'il trouve toute sa raison d'être s'il est joué sur scène par un acteur qui sait jouer de cet instrument. Visiblement, il est avant tout destiné au théâtre.
J'ai apprécié le style de Patrick Suskind, même si je n'ai pas été franchement emballé par le récit à une voix.
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Le narrateur, trente-cinq ans, est un fonctionnaire mais pas un fonctionnaire comme les autres puisqu'il est contrebassiste dans l'Orchestre National.
La contrebasse, un instrument très imposant par sa taille mais que, paradoxalement, personne ne remarque ou n'applaudit dans un orchestre.
Les spectateurs admirent la prouesse du chef d'orchestre, du premier violon ou de la soprane mais rarement du contrebassiste.

Dans ce long monologue où le narrateur chante les éloges de son instrument sans lequel aucun orchestre ne serait possible sans lui car tout bon orchestre digne de ce non a obligatoirement besoin de basses, il nous décrit également ses goûts musicaux, n'hésitant pas à rabaissez Mozart ou Wagner et à porter au premier plan, celui qu'il estime le plus, Schubert.
Il nous parle également de son amour pour la jeune et belle soprane Sarah qui fait parti de son orchestre mais qui ne sait même pas qu'il existe car qui aurait l'idée de remarquer un contrebassiste, si doué soit-il, alors que tant d'autres musiciens, placés, eux, au-devant de la scène, composent l'orchestre...à moins qu'il ne fasse une chose insensée pour se faire remarquer, non seulement d'elle mais également de la salle entière...

Un ouvrage très court, agréable à lire mais pour lequel je me suis sentie parfois inculte en matière de grands compositeurs du XIXe ou XXe siècle, ce qui ne m'a certainement pas permis d'apprécier ce livre dans toute sa grandeur. A découvrir !
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Bel exercice de style de Patrick Süskind que ce long monologue d'un contrebassiste face à son instrument!

Si la lecture ne m'a pas "fait rire aux larmes", comme promis par la quatrième de couverture, j'ai admiré la façon dont l'auteur sait nous mener où il veut: dans le même souffle, le contrebassiste commence par encenser son instrument, pour terminer en l'insultant et en lui attribuant toute la responsabilité des frustrations qu'il vit.

Clairement, pour moi, cette pièce doit prendre toute sa mesure sur scène, en fonction de l'interprétation qu'en fait le comédien.
Lue, elle ne reste qu'une performance d'écrivain qui aurait vite fait de friser l'ennui!...
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Long monologue d'un contrebassiste de l'Orchestre National. C'est à son domicile que le musicien s'exprime au sujet de son instrument, partage ses connaissances sur l'objet et son expérience quant à son utilisation. Une véritable ode à la contrebasse commence donc : tour à tour admirable, redoutable, robuste et essentielle.

Mais très vite, comme souvent dans les ouvrages de Süskind – le parfum, le pigeon – , l'esprit du personnage se trouble ( nettement aidé ici par l'ingestion de bières!), l'homme digresse et divague, la folie s'empare de lui.

Ses propos plutôt amusants et plaisants deviennent alors pathétiques et dérangeants. Il s'en prend à son instrument qui passe de majestueux à encombrant, terrible compagne qui accapare toute son attention, à sa famille qui serait à l'origine de ses névroses, à sa solitude, à l'orchestre tout entier, à sa morne existence..., évoque un amour impossible.

L'homme déverse son amertume, se vide de ses frustrations, hurle son mal-être jusqu'à exploser presque littéralement. Et c'est sur air de Schubert – La Truite - qu'il quitte son appartement pour se rendre à l'Opéra...
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Le monologue d'un musicien et son instrument encombrant, qui prend trop de place, matériellement et dans sa vie surtout, cause de sa solitude et de ses délires. Une façon de matérialiser une passion dévorante.
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Un musicien de l'orchestre national qui parle de son instrument : la contrebasse. Son discours change au fur et à mesure que le texte avance, et c'est drôle de voir à quel point ça colle avec le ressenti de certaines personnes dans le métier…

Quand on ne connaît pas trop le monde de la musique classique ça reste un livre intéressant (et court), après c'est très peu marquant et j'avoue que tout le discours de vieux célib' m'a un peu saoulé.

Je préférais quand il parlait de pigeons, c'était plus rigolo.
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Séduit par l'instrument lui-même, je brûlais de découvrir chez autrui ce qui pouvait nourrir la même passion. le synopsis ne prépare pas forcément à cette lecture, puisqu'il est question d'une amourette. Pourtant, derrière la scène, je m'attendais à une déclaration d'amour à la musique. En découvrir les raisons profondes. Je suis un peu déçu. Derrière de l'érudition étalée, peu de poésie. Pas la révélation attendue.
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A conseiller à des lecteurs qui voudraient approcher, en douceur, l'univers classique et symphonique. La contrebasse est ici à la fois un acteur et un prétexte. Car le texte simple, parfois drôle, bien qu'axé sur le rôle de la contrebasse dans l'orchestre, s'en détache souvent pour réfléchir aux aspects compositionnels, pratiques, et socioéconomiques de la musique, en particulier au rôle des obscurs, des oubliés et des tâcherons, tels que le contrebassiste. Quelques imprécisions ou erreurs ici ou là (Mozart ne fut pas le seul "grand" compositeur à jouer de plusieurs instruments, contrairement à ce que dit l'auteur), mais on les pardonne d'autant plus que les hommages rendus à la contrebasse et à ses exécutants sont une denrée rare.
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Une dérive vers la folie d'un musicien.
Les liens passionnels qui l'unissent à sa contrebasse virent peu à peu à la rage haineuse...et ce sentiment,devenu prédominant, va entacher tout ce qui était source de joie, d'amour ou d'admiration.
Non, je n'ai pas ri aux larmes comme cela est écrit au dos de la couverture; la souffrance et la folie qui mènent la danse sont rapidement perceptibles et figent la possibilité d'un rire franc.





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Le monologue d'un contrebassiste qui déteste sa vie, son instrument, son incapacité à exister aux yeux des gens et surtout dans le regard de Sarah! Qu'il excelle où qu'il joue une note sur 5 personne pour l'entendre, personne pour le voir… cela nourrit sa rancoeur et son manque d'estime. Une lecture intéressante que l'on recommande aux musiciens!
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