AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 303 notes
« Homesman », Glendon Swarthout (Totem Gallmeister 280p)
Milieu du XIXème siècle, farwest, comme dans les films. Quatre femmes devenues démentes suite à des drames terribles dans ce milieu plus qu'hostile doivent absolument être rapatriées vers leurs familles d'origine, plus à l'est, dans un univers plus civilisé. Pour de bonnes ou mauvaises raisons, aucun des maris ne peut les accompagner, il ne reste que Mary, femme d'honneur et de caractère -et célibataire- pour s'engager dans ce périple assez improbable. Elle trouvera l'appui forcé d'un voleur rustre et gougeât, mais bien sûr homme très pratique et plein de ressources, pour faire le voyage de plusieurs semaines dans un chariot verrouillé sur les malheureuses, au milieu des dangers de toutes sortes.
Ils vont à contresens des convois de pionniers les yeux pleins de mirages (nommés ici migrants, bien vu), qui ne savent pas encore ce qui les attend. Mais c'est un vrai western décalé, on croise parfois quelques plumes d'indiens, des méchants et des gentils, des fusils et des bondieuseries, des mules et des chevaux fourbus. Et bien sûr, le bougre se révèle malgré lui pas si mauvais que cela ; de l'effet civilisateur d'une femme "bien" sur un (presque) indécrottable rustaud. Un peu facile ? Certes, mais on s'y laisse prendre. D'autant que, outre un aspect documentaire sur ce qu'était l'ouest américain à coloniser de gré ou de force, un des intérêts du roman réside aussi dans les ruptures de rythme et d'ambiance, il y a ainsi des contrepieds dans l'histoire au moment où tout semble joué.
Ecrit par un spécialiste du genre, un roman qui joue entre les moments dramatiques ou cocasses, à lire, sans scrupule et sans retenue.
Commenter  J’apprécie          40
Un drame de la solitude. le far-ouest sans fard.
Quand les femmes de pionniers deviennent folles, tôt ou tard.
Peuplés d'indiens, de bisons, de loups et de crotales. A l'ouest total.
Les terrains des Grandes Plaines à pas cher coutent la vie.
La besogne, les disettes, les deuils, les corvées et le climat, rien ne repousse l'envie.
L'écriture efficace dévoilent les carcasses. Que de malheur dans leurs besaces !
Risquer tout pour presque rien, c'est plusieurs mâles pour un bien.
Filer sur les pistes pour ramener ces femmes à la civilisation mais pas à la raison, juste à la maison, c'est franchir le point de non-retour sans grands et beaux discours.
C'est un roman qui vaut le voyage avec la détresse pour seul bagage.
Ce qu'elles ont vécu dépassent l'ordinaire, cette virée transite par l'enfer.

« Il avait envie de lui dire, bon sang, gamine, ne grimpe pas dans un chariot pour aller vivre dans une maison en terre, faire une portée de marmots et vieillir avant ton heure, perdre la boule et obliger quelqu'un à t'attacher dans un autre chariot pour te ramener à ton papa et à ta maman qui seront morts et enterrés d'ici là. »

Ce n'est qu'un fourgon-movie tiré par des mules mais pourtant, je souhaite qu'il fasse des émules.



Commenter  J’apprécie          569
Lu dans le cadre du @challengegallmeister , @read_look_hear et @chinouk35 , pour le thème de mai : un titre-un mot.

Glendon Swarthout, Homesman, @editions_gallmeister, 281 pages, 2014. Traduit de l'américain par Laura Derajinski.

Les événements relatés se déroulent au milieu de nulle part, au milieu des Grandes Plaines, immenses de solitude, au milieu d'un siècle peu porté à prendre la vie des femmes en compte. Au milieu enfin d'une communauté de colons figés dans la religion et ses doctrines qui mènent la vie dure aux épouses pionnières.

Quatre femmes des Grandes Plaines, dépressives, mais faisant face malgré tout à l'adversité, basculent dans la démence à l'occasion d'un événement traumatisant : pour l'une l'accouchement d'un sixième enfant ; pour l'autre la lutte contre des loups en meute autour de sa bicoque; pour la troisième il s'agit de la stérilité qui résonne dans ces contrées comme une malédiction, enfin pour la dernière la perte, à 19 ans, de trois enfants en bas âge, morts de la diphtérie en trois jours.

Une cinquième femme, en apparence forte, débrouillarde, indépendante - trop autoritaire au regard des hommes, va les prendre en charge pour les rapatrier dans l'est, en Iowa, où elles ont toutes une famille qui peut les récupérer.
Elle embauche pour l'aider un homme un peu vaurien, voleur de concession, et tous deux vont cheminer cinq semaines durant. Malgré la méfiance réciproque et les motivations antagonistes, ils affronteront ensemble les dangers, tout en veillant sur leurs protégées.
Leur périple va les révéler l'un à l'autre : une pionnière indépendante mais fragile composant avec un vaurien capable d'émotion.
Ce roman est attachant et bouleversant, et enterre un peu plus le rêve américain des grands espaces…

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
Il y avait quelques temps qu'il attendait d'être lu et c'est chose faite.

J'ai passé un excellent moment lecture même si le western n'est pas dutout mon genre et ce fut également une très bonne découverte auteur avec ma lecture de "Homesman" de Glendon Swarthout des éditions Gallmeister.

Dans ce roman, on retrouve les codes classiques des westerns (des voleurs, des indiens, des pionniers,...) mais ici, l'auteur choisit de ne pas parler des hommes mais des femmes.

On y suit un convoi, au coeur des grandes plaines de l'Ouest, de quatre femmes brisées, devenues "folles", mené par Mary Bee Cudy, une ancienne institutrice solitaire et d'un seul homme Briggs sauvé de la pendaison par Mary et devant endosser le rôle de protecteur. Ceux-ci doivent entreprendre ce voyage afin de rapatrier les folles dans leurs familles. Curieux convoi me direz-vous mais oh combien passionnant.

J'ai également beaucoup apprécié les récits du pourquoi les femmes étaient devenues folles, des récits terribles, mais qui démontrent bien la rudesse de vie des pionniers.

Commenter  J’apprécie          70
Encore une lecture dans le cadre du Challenge Gallmeister pour le thème du mois de mai 1 mot = 1 titre. En plus, je retrouve la plume de Glendon Swarthout, auteur dont j'ai lu il y a plusieurs années, Bénis soient les enfants et les bêtes, qui fut un gros coup de coeur.

Et bien, une fois encore, Glendon Swarthout m'a convaincu, j'ai adoré Homesman. J'ai adoré ce western. J'ai adoré voyager en compagnie de Mary Bee, de Briggs et des quatre autres femmes à travers les plaines de l'Ouest Américain. Mais ce drôle de fourgon avec cet équipage un peu spécial ne va pas vers l'ouest contrairement à beaucoup, mais bien vers l'est. L'idée étant de ramener ces femmes dans leurs familles car elles sont devenu folles.

Cette folie, elle s'explique par un hiver terrible qui a vu le malheur s'abattre sur quatre familles. Quatre malheurs qui vont nous être racontés l'un après l'autre, quatre malheurs qui m'ont glacé le sang autant que le froid intense de cet hiver. Car oui, l'époque est impitoyable, le rêve américain prend forme avec la Conquête de l'Ouest, des espaces immenses à exploiter qui promettent richesse et prospérité. Mais ceci n'est qu'un rêve car derrière les belles promesses et les villes fictives se cache un terre âpre avec son climat qui n'épargne personne.

J'ai donc beaucoup aimé ce roman, j'ai aimé le duo formé par Mary Bee et Briggs, tout les oppose et cela donne des dialogues mémorables. J'ai vraiment aimé leur périple en compagnie de ces femmes qui m'ont fait de la peine. Même si à un moment Glendon Swarthout m'a complètement surpris, je ne m'attendais absolument pas à cela, j'ai trouvé que c'était super bien écrit et vraiment cohérent. J'ai aimé le changement qui s'opère petit à petit chez Briggs jusqu'à la rédemption.

C'est donc un nouveau coup de coeur pour un roman de Glendon Swarthout, je vais donc m'empresser de lire les autres.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
Commenter  J’apprécie          60
Ça commence très fort, par une ambiance extrêmement triste puis un évènement glaçant. On est prévenu, ça va être dur, sans doute même terrible.

Quatre femmes sont devenues folles durant l'hiver, dans ces lieus éloignés de tout où elles vivent avec mari et enfants. Est-ce l'âpreté de la vie, la dureté de l'hiver, la faim qui les tenaille en permanence, les grossesses à répétition ou bien autre chose, comme le poids énorme d'être la clé de voûte de la famille ?

On apprendra peu à peu pourquoi elles ont perdu la raison…

Cette histoire de pionniers fait la part belle aux femmes, démontrant si besoin était à quel point elles portent énormément sur leurs épaules, à quel point elles sont fortes, hélas parfois jusqu'à la cassure. Pourtant l'Histoire les a toujours laissées dans l'ombre des hommes. Avec ce roman, Glendon Swarthout leur rend la lumière qui leur a été volée et nous rappelle que certains hommes sont lâches.

C'est une lecture passionnante, avec un personnage féminin haut en couleur, Mary Bee Cuddy, ancienne institutrice, totalement atypique pour l'époque puisque célibataire, indépendante, extrêmement déterminée et grande gueule mais aussi totalement altruiste et généreuse. Pourtant elle semble avoir des fêlures. Son binôme, George Briggs à qui elle a sauvé la vie, est rustre, pas causant et peut-être pas fiable mais indispensable dans la mission d'aller ramener auprès de leurs proches, leurs familles d'origine, ces quatre femmes devenues folles. Car dans l'ouest, il n'y a plus rien pour elles : pas de soins, pas d'asile. Juste une vie qui tient de la survie et du combat quotidien, pour lequel elle ne n'ont plus ce qu'il faut.

Cette histoire m'a comme assommée, plusieurs fois, à cause d'événements d'une extrême violence auxquels je ne m'attendais pas.

Ce récit nous démontre que rien n'est jamais noir ou blanc et que rien n'est gravé dans le marbre. On avance parfois à tâtons, et la vie se charge de nous assouplir le cuir alors qu'on s'était forgé une armure et les certitudes s'effondrent les unes après les autres.

J'ai aimé les personnages, Mary Bee Cuddy et George Briggs, tellement aux antipodes l'une de l'autre, qui avaient beaucoup à gagner au contact de leur altérité mais aussi au contact de ces quatre femmes dont l'esprit s'est réfugié dans la folie.

J'aurais sans doute aimé plus de pages afin que soient un peu plus approfondies les personnalités de Mary Bee et de Briggs que j'ai trouvés passionnants. Néanmoins j'ai beaucoup aimé cette histoire âpre et terrible, très éloignée des westerns hollywoodiens de mon enfance.

L'Amérique s'est construite sur beaucoup de douleurs et de sacrifices, c'est difficile d'imaginer que c'était il y a si peu de temps… Enfin, cette histoire se passe il y a presque deux cents ans, ça me paraît loin et proche à la fois.
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
Commenter  J’apprécie          70
Le rapatrieur
Nom d'un bison, quel roman ! Si vous voulez un bouquin dépaysant je vous conseille vivement celui-ci, un western qui relate la vraie vie des pionniers, au beau milieu du Nebraska et du XIX ème siècle. C'est l'époque où des familles entières quittent l'Est pour la Frontière, espérant s'y établir, s'installant plus ou moins légalement sur quelques lopins de terre, fondant des petites communautés au milieu de nulle part. Ce sont souvent des émigrants qui viennent d'Europe (Suède, Allemagne), mais rien ne les a préparé aux conditions de vie extrêmes qu'ils vont trouver dans ce Nouveau Monde : de simples cabanes en terre, quelques bêtes à la merci des loups, des récoltes aléatoires, l'hiver glacial et interminable… Quatre femmes n'ont pas résisté, et pour des raisons diverses, elles ont perdu la tête. Au fil des pages, on en apprend plus sur ces quatre femmes devenues folles : Arabella qui a vingt et un ans perd ses enfants en 48 heures, tous trois succombant à la diphtérie, Gro qui ne peut enfanter et qui ne peut plus endurer les assauts de son mari, Théoline qui n'a pu supporter de mettre au monde un énième enfant, une journée d'hiver, seule et Hedda qui a du faire face à une attaque de loups et en est presque morte de peur… Un point de rupture différent pour chacune, mais en commun, une histoire terriblement poignante.
Quoiqu'il en soit, devenues inutiles à leur mari, il faut les rapatrier de l'autre côté du Missouri : de là, si elles ont de la chance, leur famille (frère, soeur, parentés) pourra les accueillir, à moins qu'elles ne soient obligées de finir leur vie dans un asile. le pasteur de la petite communauté à laquelle elles appartiennent organise leur départ : les quatre maris doivent tirer au sort lequel les conduira, les autres pourvoiront aux besoins pour ce voyage de plus de cinq semaines (un chariot-fourgon, des mules, des vivres). Mais aucun des quatre maris ne veut partir et c'est finalement une femme qui se porte volontaire : Mary Bee Cuddy, la trentaine, célibataire, elle était institutrice avant de s'installer seule et de faire prospérer sa petite exploitation. Mais Mary Bee se rend vite compte qu'elle ne pourra y arriver seule. La providence met sur son chemin un certain Briggs, un voleur de concessions, qui échappe de peu à la pendaison. Briggs accepte d'escorter le convoi moyennant la promesse de toucher 300$ à l'arrivée.
Le long voyage peut commencer, ainsi que la cohabitation entre Cuddy et Briggs.
Dans une nature âpre et hostile, ce roman porte incontestablement un véritable souffle épique, illuminé par le personnage de Cuddy profondément humaine, sensible, qui se préoccupe toujours du sort des quatre passagères du fourgon dont elle tente d'adoucir le sort. Cuddy est malheureusement prisonnière du carcan des traditions sociétales de son époque, dont elle tente –en vain- de s'affranchir. Quant à Briggs on découvrira qu'il a plusieurs facettes.
Un magnifique roman d'aventures qui relate, sans fard, les désillusions des pionniers et met en avant le rôle déterminant des femmes dans la conquête de l'ouest (voir aussi Les femmes d'Heresy Ranch).
Commenter  J’apprécie          284
Dans l'ouest des États-Unis, la vie n'est pas facile pour les colons et encore moins pour leurs femmes. Après un hiver difficile, quatre femmes ont perdu la tête dans ce village du Nebraska où habite Mary Bee. Parmi elles, sa voisine et amie. Comme l'année précédente, les maris de ces femmes doivent se répartir les taches: convoyer les femmes dans l'Iowa à 5 semaines de chez eux ou payer les frais de ce déplacement, le tout se décidant par tirage au sort.
Devant le refus de son voisin d'emmener les épouses, Mary Bee prend les choses en main: c'est elle qui les emmènera. Après cette décision, elle sauve un homme, un voleur, d'une mort certaine. En échange, elle l'oblige à l'accompagner dans cette traversée.
Commence alors un voyage difficile où nos deux compagnons ne sont pas épargnés.
J'ai beaucoup apprécié ce western centré sur la vie difficile des femmes mais aussi sur leur courage. On s'attache facilement à Mary Bee mais aussi à Briggs, son compagnon de route bourru et grognon. L'auteur n'épargne pas ses personnages: chaque histoire de ces femmes gagnées par la folie est effrayante, les réactions des deux personnages aux aléas du voyage n'épargnent pas non plus le lecteur. Un roman dur mais touchant.
Commenter  J’apprécie          140
Dans les environs de Loup, dans le Nébraska, trois ans après leur arrivée dans les grandes plaines de l'Ouest à conquérir, quatre femmes sont devenues folles, dépossédées elles mêmes par des conditions de vie qui les ont aliénées à une terre, un mari … Accablées, elles ont lâché prise.

A 43 ans, Théoline ne peut supporter d'être enceinte une nouvelle fois. Elle a eu quatre enfants, un de ses fils est parti en Californie chercher de l'or, loin des hivers interminables et de leur misère. La grêle, le vent ont ruiné leurs récoltes, les vers grouillent sous la peau du bétail. L'enfant qui vient n'est pour elle qu'une calamité de plus. Arabella, elle, s'est mariée à seize ans/ Pour l'amour de Garn, elle a quitté sa grande famille aimante, pour l'Ouest et le rêve du jeune homme. Trois ans plus tard, il n'a pas réussi à bâtir une vraie maison, et une diphtérie foudroyante a tué ses trois enfants en deux jours. Son visage est devenu celui d'une vieille femme et dans ses bras, reste une poupée à dorloter. Quant à Gro, elle a trente six ans, mariée à Thor. Eux sont venus de Norvège et ont réussi à installer une exploitation relativement prospère. Ils n'ont pas d'enfants, et l'homme besogne son corps en silence. Sa haine a fini par jaillir, incontrôlable. Et enfin, Hedda Petze s'est battue seule durant deux nuits contre les loups qui entraient dans sa demeure. Elle en a tué quatre. Maus lorsque son mari et ses fils sont revenus des deux jours de coupe de bois, ils ont l'extirper de son son lit. Rigide;, paralysée et muette.

Leur histoire, leur passé, est raconté alors qu'elle sont convoyées vers l'est dans une sorte de cariole bricolée et conduite par une autre femme, Mary Bee. C'est le pasteur qui a mis au point ce « rapatriement » vers l'est, aucune solution n'étant possible pour elles dans l'Ouest sauvage, sans asile ni soin possible. A travers les plaines, le convoi doit rejoindre Hebron, et de là, elles seront confiées à leur famille, du moins, on peut l'espérer.

Mary Bee est une forte femme, généreuse, croyante, elle a sa terre, une maison en pierres et on dit même que son édredon serait en plumes. Son seul problème est de trouver un mari … Par naïveté, et devant la lâcheté des hommes, elle se retrouve rapatrieuse, dépassée mais résolue à traverser les plaines, sans mourir de froid, sans que les femmes ne se tuent, ne s'entretuent, ne s'enfuient, ne soient capturées ou et violées … L'odyssée tient du naufrage dès le départ; alors elle embarque Briggs, un fruit pourri, un voleur de terre, un homme peu fiable, sans compassion et fort peu d'hygiène dont on se demande quand il va trahir.

Le récit de leur périple est ponctué d'anicroches entre ce couple mal assorti, un jeu de pouvoir opposant pragmatisme et bonnes intentions. On pourrait alors croire que l'intrigue rejouerait le duo type incarné par exemple par Humphrey Bodard et Katharine Hepburn dans African Queen. D'autant plus que, à l'instar de John Huston, l'auteur joue du puritanisme de l'une et de la figure virile de l'autre. Et si comme dans le film, la tonalité dominante est ironique, les différentes péripéties que rencontre le convoi sont des rappels du réel, de la folie qui rôde, du moment où la lucidité peut basculer parce que les repères deviennent flous et l'air manque.

Homesman est davantage un roman de la désillusion que de la conquête, le mythe de la frontière en prend un sacré coup, loin des clichés des bonnets empesés des pionnières des grandes prairies. Les personnages se révèlent aussi beaucoup plus denses que les rôles assignés au départ pouvaient le laisser penser, sans violons mais avec une émotion percutante.
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          20
Jusqu'à présent, la seule référence que j'avais de la Conquête de l'Ouest était La petite maison dans la prairie. Et bien dans Homesman, aucune trace de Charles et Caroline, ni de leur vie bucolique de pionniers. Dans ce roman, il n'est question que de solitude, rudesse, dénuement, désillusion et folie. Il faut être homme ou bien à demie-femme pour supporter de vivre dans cette nature inhospitalière.

Ballottés dans ce chariot au coeur de l'immensité du Far West, on supporte avec énervement (et amusement parfois) le foutu mauvais caractère de ce vaurien de Briggs. On assiste impuissant au destin de Mary Bee Cuddy. Et on presse la lecture, comme les mules l'allure, pour arriver le plus tôt possible à destination. Car on sent la tension grandissante au fil des pages. On sent que quelque chose ne tourne pas rond. Pour preuve, les quatre folles à l'arrière le paraissent de moins en moins !

Beaucoup de critiques, parlent de "portrait de femme hors du commun". C'est drôle mais je trouve que pour le coup, le véritable héros de ce roman est bien cet anti-héros de Briggs. Car il a réussi là où même les maris ont échoué. Et aussi parce qu'avoir la folie pour compagne lui a rendu un peu d'humanité.

L'écriture de Swarthout a été décrite comme "âpre et sauvage". Apre, peut-être. A "sauvage", je préfèrerais le terme "pudique" car il s'en dégage néanmoins une certaine délicatesse. le recours au style indirect libre est fréquent comme si même le narrateur se devait être aussi taciturne que ses personnages; ou bien alors parce qu'il est préférable de garder une certaine distance pour ne pas devenir fou à son tour.

Une jolie découverte !
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (699) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Lucky Luke

Je suis le personnage secondaire "réel" le plus présent dans la série et je fais ma première apparition dans l'album "Hors-la-loi". Dès ma deuxième apparition, dans "Lucky Luke contre Joss Jamon", je prends les traits d'un jeune bandit coléreux, petit, nez retroussé, taches de rousseurs et incisives en avant, je suis la parfaite caricature des jeunes adolescents.

Lucky Luke
Jolly Jumper
Rantanplan
Joe Dalton
Billy the Kid
Calamity Jane
Roy Bean
Buffalo Bill
Jesse James
Sarah Bernhardt
Wyatt Earp
Abraham Lincoln
Edwin Drake
Mark Twain
Allan Pinkerton

15 questions
154 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd jeunesse , bande dessinée , bande dessinée humour , western , western humoristique , bd franco-belge , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}