Souvent au cours de ma lecture je pensais "ouh là que je comprends que ce roman a été adapté au cinéma", "ouh là que je vois bien John Wayne dans ce rôle" et bien sûr "ouh là quel livre!"
Si j'écris le mot western, certains lecteurs vont fuir - et ils auront tort. Restez, restez, et oyez l'histoire de J.B. Books, tireur redoutable et redouté arrivant ce 22 janvier 1901 dans la ville d'El Paso (Texas). Stoppez les harmonicas, l'heure est grave.
Books n'est pas un type sympathique, mais il force le respect. Que vient-il faire à El Paso? Mourir. Un médecin lui annonce qu'il est atteint d'un cancer, qu'il n'en a plus pour longtemps, et mourra dans d'affreuses souffrances. Les vautours (humains) rodent autour de lui et dans la chambre louée où quasiment tout le roman va se dérouler, défile tout un lot de personnages intéressés. Seule sa logeuse gardera une attitude digne.
J'ai (forcément) aimé ce roman, les duels verbaux, l'atmosphère de cette ville de l'ouest, les articles de l'unique journal que lit Books, et bien évidemment la fin d'anthologie, dans le saloon!
Books doit réaliser qu'une période se termine, le monde qu'il a connu va disparaître. "On est en 1901. Les jours anciens sont morts et enterrés et vos ne le savez même pas. Vous pensez que cette ville est juste un endroit comme les autres où faire régner une terreur de tous les enfers. (...) Bien sûr qu'on encore des saloons, des filles et des tables de jeu, mais on a aussi l'eau courante, le gaz, l'électricité et une salle d'opéra, on aura un tramway électrique d'ici l'année prochaine et on parle même de paver les rues. On a tué le dernier crotale dans El Paso Steet il y a deux ans, dans un terrain vague. La First National Bank s'est installée ici.On a eu la visite du Président des États Unis hier sur la grand place. Bon sang, on peut même se faire livrer de la glace sur le pas de la porte!(...) Où est votre place dans cette marche du progrès? Nulle part. Votre place est au musée. Pour être plus précis, Books, vous appartenez à une autre époque, complètement révolue."
"Il tenait un revolver encore chaud dans la main, sentait la morsure de la fumée dans ses narines et le goût de la mort sur la langue. le coeur haut dans sa gorge, le danger derrière lui - et puis la sueur soudaine et le néant, et la sensation douce et fraîche d'être né."
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