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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avoue avoir lu cette anthologie parce que Wislawa Szymborska fut un prix Nobel « surprise » en 1996. J'ai retenu de cette lecture assez lointaine un certain nombre de thèmes.
Le christianisme d'abord : il s'en prend quelques vertes et pas mûres, même en Pologne, patrie de Jean-Paul II, où il devait être populaire pourtant (cf.La femme de Loth)
Le « mélange » ensuite est au centre de l'oeuvre de Wislawa Szymborska avec l'image fréquente de la tour de Babel.
La mort est perpétuellement vaincue : toute vie est immortelle de la propre durée selon la poétesse.
La perfection vient souvent des objets (l'oignon, sans intestins, le vin, qui rend beau) et non pas de l'homme, fort imparfait.
Mais il y a aussi les clichés pas toujours absents. Autre angle de vision : Wislawa Szymborska cherche à produire quelques « clichés originaux » d'objets de la vie ou d'ailleurs, voire quelques pensées abstraites qui sortent des sentiers battus et dénonce un certain conformisme (aimer la poésie comme un plat de lentilles… ou les compliments).
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J'ai beaucoup de mal à critiquer la poésie. Que dire quand il n'y a ni narration ni personnages et comment exprimer le plaisir de la lecture poétique?
Pourtant chez Wislawa Szymborska, le plaisir de lecture est généralisé. Nous la suivons dans de doux délires, à l'ironie tendre ou l'espièglerie grinçante, c'est selon. Rien de violent ni de tonitruant, mais une indépendance de ton et de vues, qui s'affirme impavidement.
Alors sans tarder plongez-vous dans cette revigorante lecture!
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« La vie ne fait pas de cadeau » (comme disait le Grand Jacques).
Wislawa Szymborska (1923-2012), poétesse polonaise nobélisée en 1996, a rencontré la mort le 1er février 2012, sans exagérer, dans son sommeil, à l'âge de 88 ans. La collection Poésie Gallimard propose en 2018 une anthologie courant de 1957 à 2009 et parcourant 10 recueils publiés du vivant de l'auteur dont les plus conséquents : « Sel » (1962), « Cas où » (1972), « Les gens sur le pont » (1986), « Fin et début » (1993), soit 140 poèmes traduits en français sur les 350 publiés en tout. Sous une apparente désinvolture, un vernis d'ironie, un accès aisé, le fond est troublant, inquiétant, voire étourdissant si on se penche au-dessus du puits de ténèbres : « Que les clameurs des abîmes pardonnent ce menuet ». « La conversation avec la pierre » (« Sel » (1962) est à ce titre parlant. Malgré l'obstination de la poétesse à tenter d'outrepasser les limites, invariablement la pierre lui répond qu'elle ne dispose d'aucune porte pour celui qui n'a pas le sens du partage, le désir, le germe, l'image du partage ne suffisant pas. Wislawa restera à la porte de la pierre sans possibilité de sonder un au-delà infranchissable pourtant banal, presque à portée. Peut-être le poème « Rien en cadeau » (« Fin et début » (1993) est-il le plus saisissant ? Avec un endettement « jusqu'aux oreilles » contractée à la naissance, la moindre partie du corps est en gage, à restituer lors du grand départ, sans faute, sans oubli. La poétesse clôt son inventaire avec une pirouette spirituelle : « Une âme,/Et c'est l'unique avoir/que le registre ignore ». Sous des interrogations d'apparence naïve : « Pourquoi une seule fois, en personne ?/Sur cette terre, sous cette étoile ? », la poétesse philosophe et conclut, étonnée, dans la continuité de Socrate, « qu'elle ne sait pas » : « Pardon aux grandes questions pour les petites réponses ».
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J'ai été d'abord surprise de découvrir des poèmes parfois assez cocasses, dont certains vers sont comme des oisillons qui sauteraient de notes en notes… J'ai toujours le sentiment que la poésie à quelque chose de grave, qui ici, est très doux. le temps passe, les amoures meurent, mais avec tendresse, sans jamais oublié l'impulsion de vie qu'il y a eut à un moment, quelque part.
L'espièglerie de certains poèmes m'amènent à me demander si ce texte serait adapté à des adolescents ? Pour les réconcilier avec une poésie souvent floue et alambiquée.
Ici, la plupart des textes sont encore très actuels et parlent de choses très réelles, certains avec un langage franchement simple.

Quelques odes à la Pologne se trouvent là bien évidemment, mais de manière générale le recueil oscille entre l'univers, presque onirique, de l'inconscient et des états de faits qui ont quelque chose de distant et de froid. Ce mélange, ces deux vitesses qui ne cessent de se succéder l'une à l'autre rendent la lecture particulièrement prenante. Je ne sais pas parler de poésie comme de littérature ou d'essais.

Ces images servent bien évidemment à parler du temps qui passe et à la réflexion autour de l'écrit et de poésie, comme beaucoup de poète Wislawa Szymorska traite de ces thèmes. Elle le fait avec brio et j'éprouve une énorme admiration pour ces textes, notamment sur le temps qui passe et la vieillesse car je les trouve remarquable. Mais je vous les laisse découvrir par vous-même, sinon je vais recopier le recueil entier.
Comme dernier extrait du recueil, j'ai choisi de vous présenter un poème entier. Je l'ai choisi pour justement illustré ce dont j'ai parlé en introduction : le langage abordable et dynamique, les thèmes très actuels et hypers accessibles.
Lien : https://barauxlettres.wordpr..
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