Citations sur Tristano meurt (22)
Il faut lutter contre le rachitisme de certaines journées, quand la source semble tarie, car le courant peut tout à coup revenir, tu ne t'y attendais plus et alors quelle beauté, un jet d'eau fraîche arrive, qui t'inonde, te revigore, t'entraîne, d'où vient ce fleuve souterrain, alors que la plaine semblait si sèche, quels méandres cachés a-t-il suivis pour arriver jusqu'à toi, et pour te dire que demain est un autre jour ?
Tu sais ce qui arriva à la vérité ? Elle mourut sans trouver de mari.
car notre main n'arrive que là où finit le bras, mais le rêve, lui, va beaucoup plus loin...
...Mais à cette époque il entendait le monde de façon binaire, tu sais, la nature nous a habitué au binaire, et nous nous sommes stupidement laissé convaincre, blanc et noir, chaud et froid, masculin et féminin. Bref, ou comme ci ou comme ça. Mais pourquoi donc devrions-nous penser que la vie est comme ci ou comme ça, tu ne t'es jamais posé la question, l'écrivain ?
Tu dois lui dire, parle, ami, parle, tu es un homme libre, ta parole est sacrée et personne ne peut la détruire, et ça c'est la vraie liberté, c'est pour ça que nous nous sommes depuis toujours battus nous tous qui aimons la liberté, afin que tu puisses parler, afin que tu puisses exprimer ta libre pensée...
On dit que la mort est un mystère, mais le fait d'avoir existé est un plus grand mystère encore, c'est banal en apparence, et en fait c'est toujours mystérieux.
Berlusconi et le pouvoir télévisuel
La voix de dinguodinge se mit alors à le visiter, et lui parlait d'une voix flûtée ou de fausset, comme le murmure d'un confesseur...ne pense pas, souviens-toi de ne pas penser, laisse-moi penser pour toi, Tristano, tu as combattu pour la liberté, et à présent celle-ci est arrivée, cela consiste à être affranchi de la pensée, à ne plus penser...la vraie liberté est d'être pensé.
...ce n'est pas si facile de devenir un héros, un millimètre par-ci et tu es un héros, un millimètre par-là et tu es un lâche, c'est une affaire de millimètres...
[...] bref ce n'est pas à proprement parler de la nostalgie, c'est comme une vague inquiétude qui devient aussi une forme de peur, mélangée toutefois à un sens de l'absurde, et dans ce sens de l'absurde il y a une intense terreur qui m'anéantit, comme s'il se produisait dans mon corps une crise qui allait le désintégrer, [...]
la nature de dingodingue
dingodingue, dans son but solennel d'abolir totalement de l'esprit humain tout type de pensée qui puisse lui nuire, même la plus petite, commencera graduellement à supprimer de sa boîte de verre la moindre image porteuse de pensée, jusqu'à votre désaccoutumance complète et à la disparition absolue de tout signe signifiant, car l'image en tant que telle, même la plus mesquine et misérable et repoussante, comme celles qu'on vous propose chaque soir, peut induire une pensée, et la pensée est dangereuse...