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Citations sur L'homme qui courait sa vie (13)

je préfère présumer que je n’ai pas commis assez de fautes pour être enchristé là où les flammes vous brûlent le croupion
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Et ça résume bien la situation. J’ai beau cogiter, je ne vois pas de réplique plus percutante, plus juste, plus appropriée, plus subtile que ce « ah » qui sonne finement, qu’importe le son du clairon. C’est maintenant si évident : j’aime les « ah ». J’ai dit tellement de conneries dans ma vie, j’ai seriné des affirmations ineptes avec tant d’aplomb, fanfaronné, le torse gonflé, gorgé de toute l’aisance du monde, alors que je me plantais misérablement. Vraiment, il n’y a que les « ah » qui vaillent. Et vous pouvez les placer partout, et dans n’importe quel contexte. Un « ah » vaut mille « je sais » et un milliard de « non ». Un « ah » peut vibrer avec sincérité pour manifester la colère, la soumission, la clairvoyance, le juste et le faux, le vrai et le semblant. Ah, comme j’aime les « Ah ».
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La vérité, la voilà, brute de décoffrage et sincère, sans artifice : je n’ai jamais eu d’ambition. À petite vie, petits espoirs. Je menais mon train bon an, mal an, tranquille, sur un rafiot naviguant en père peinard, comme les canards, sur la grand-mare. Pas de tempête, pas de sursaut. Les esclandres en apnée. Les indignations plongées dans un sommeil artificiel. Les vagues mouraient avant d’atteindre ma coque et cela me convenait parfaitement
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C’est décidé, à partir de maintenant, je vis au jour le jour. Tant pis si ça foire et si je me vautre lamentablement. C’est l’avantage quand on n’a plus rien à perdre : on peut se ramasser les gencives sur le goudron sans que les conséquences soient fâcheuses.
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"On n'a qu'une vie, bordel de merde!"
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Martine attend. Est-ce parce que j’ai toujours la bouche ouverte ? Elle se refuse à reprendre la conversation. Il me revient donc de déclamer la fameuse saillie. J’hésite. Une tirade à la Cyrano ferait belle figure. Et faire confiance à sa nature, surtout. Laisser venir, se donner une chance d’être moins ridicule, avoir foi en ses capacités. Et c’est maintenant que ma répartie fait mouche :
« Tu me passes la quiche ? »
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Le type me dévisage encore, peut-être impressionné – ou peut-être pas. Puis, il hoche la tête, un peu à la façon des figurines de chiens qu’on trouve collées dans les habitacles de certains véhicules. J’ai dû toucher une corde sensible. C’est tout moi, ça. Capable de me paumer dans une impasse et d’aller chercher la vraie sincérité dans le cœur d’une moule cramponnée à un rocher.
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Je m’adosse au piquet et la partie pointue d’un clou me perfore la fesse. Je mugis. Encore un coup pour les politiques. C’est au moins un ministre qui a dû planter le pieu – oui, le pieu, je n’ai pas peur du mot – sur ce jalon. Je viens de me faire littéralement empaler.
Je quitte le champ maléfique, et plutôt que de retourner sur la route principale, l’une de ces nationales inhumaines fleurant bon le goudron frais, je décide de poursuivre sur un autre chemin.
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Je me dissimule derrière un bosquet, touchant du bois – le tronc – pour qu’une voiture ne passe pas à ce moment-là, décélérant pour examiner cette mystérieuse tache fluo planquée derrière un massif, la lune à l’air. Cette expérience est fort enrichissante, et j’en tire une conclusion que je ne suis pas près d’oublier : quand on veut… comment dire… quand on veut libérer ses intestins, mieux vaut choisir un arbuste feuillu plutôt qu’un conifère, ça irrite moins le sillon fessier.
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Je hurle ; non, je beugle. Personne pour m’entendre. Tout y passe. Je commence par insulter ces bœufs stupides, puis le paysan à qui appartient le champ, lui reprochant de ne pas avoir installé de toilettes pour les bêtes qui l’occupent – qui occupent le champ, pas le paysan –, puis je m’en prends aux politiques. Ils n’ont peut-être rien à voir dans l’histoire, mais comme je dois être l’un des seuls Français à ne pas les invectiver copieusement au moins une fois par semaine, ils en prennent pour leur grade.
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