Je n'avais jamais lu de « classique du polar nippon », et je ne savais pas réellement à quoi m'attendre. Est-ce que l'on allait plutôt être proche d'un classique du polar à l'occidentale, ou plutôt d'un roman japonais ?
Eh bien c'est extrêmement surprenant, en fait… ou pas du tout. Vous l'aurez compris, ce n'est pas si simple que cela de décrire ce roman !
Dans sa construction, il est extrêmement classique, au sens «
Agatha Christie » du terme. Un mystère de la chambre close à la nippone, dans lequel il faut l'intelligence supérieure d'un petit prodige des mathématiques pour faire émerger la vérité.
Le rythme est bien plus lent que ce à quoi l'on est désormais habitués. En effet, aujourd'hui, les thrillers se veulent haletants… là, non, ce n'est pas l'effet recherché. La construction, en revanche, est très travaillée.
Un des intérêts de ce livre, c'est que l'on découvre beaucoup de choses sur la société japonaise. À commencer par la sorte de fascination-répulsion qu'elle a pour le tatouage. En effet, depuis l'ère Edo, celui-ci a plutôt une mauvaise image au Japon, en lien avec les yakuzas et la criminalité, et, côté féminin, avec des moeurs légères. le revers de cette médaille, c'est que certains éléments culturels nous échappent. L'auteur fait par exemple référence à des affaires criminels qui ont fait couler beaucoup d'encre au Japon… mais dont nous n'avons jamais entendu parler.
Du coup, j'ai un sentiment un peu mitigé en arrivant à la fin de ce livre. La mécanique est efficace, bien huilée, mais ça manque de rythme et surtout c'est culturellement déstabilisant. Si vous êtes accros aux page turner qui ne laissent pas un instant pour respirer, passez votre chemin ; si, en revanche, vous en pincez pour les grands classiques, la découverte vaut sans doute la peine !
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