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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1947, dans un Tokyo qui se relève à peine des destructions de la guerre, la belle Kinué, courtisane et maîtresse attitrée d'un chef d'entreprise, vient de remporter un concours d'Irezumi, le tatouage traditionnel japonais couvrant entièrement le dos. Peu de temps après, se sentant menacée, elle séduit le jeune Kenzo Masushita et lui confie les photos de sa soeur jumelle et son frère, également porteurs d'Irezumi et cherche sa protection. Malheureusement, quelques jours plus tard, les membres de la jeune femme sauf le torse, sont retrouvés dans sa salle de bain hermétiquement fermée, et c'est le frère de Kenzo, qui est chargé de l'enquête en tant qu'inspecteur chef...Ce premier meurtre en chambre close est bientôt suivi du suicide de l'amant. L'enquête tourne autour d'un professeur collectionner de peaux tatouées, de la femme de ménage qui a pris la fuite, du directeur de l'entreprise du suicidé éperdument amoureux de Kinué, et du frère du suicidé.

Avec Irezumi, Akimitsu Takagi nous fait pénétrer le monde secret et sulfureux du tatouage traditionnel japonais, encore frappé d'illégalité dans le Japon d'après-guerre ; c'est le père de la fratrie, un tatoueur célèbre, qui les a tatoués en les ornant de motifs mythologiques. Objet de séduction, de répulsion, l'Irezumi attire les hommes qui prêtent aux femmes qui en portent, des vertus sensuelles et ensorcelantes, au point de susciter également l'intérêt de collectionneurs qui, par contrat, s'en assurent exclusivité à la mort du porteur d'Irezumi .
Dans ce contexte particulièrement fascinant, Akimitsu Takagi développe une enquête sur un meurtre en chambre close qui va susciter beaucoup de questions à l'inspecteur en chef...et c'est grâce à l'aide d'un jeune génie de l'analyse et de la synthèse qu'il pourra résoudre l'énigme...
Une intrigue bien menée, des réflexions particulièrement cérébrales et d'une logique implacable, font de ce roman policier une réussite à mes yeux, avec un rythme soutenu tout au long du déroulement de l'enquête et surtout la découverte du monde étrange et quelquefois dérangeant du tatouage traditionnel japonais.
Une très belle découverte.
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Un polar Japonais... c'est déjà rare mais en plus celui ci a été écrit par un des maîtres Japonais et a été vendu à plus de 10 millions d'exemplaires. Akimitsu Takagi, c'est un peu l'Agatha Christie Japonais.

Ce roman présente plusieurs particularités. Il se passe 1 an après Hiroshima. Mais contrairement à ce que je craignais, ni le style, ni l'énigme ne sont trop datées.

Il s'agit de crimes qui tournent autour des tatouages. C'est l'occasion de découvrir certaines moeurs et croyances Japonaises. Je savais que le tatouage était mal perçu au Japon mais pas au point qu'il soit strictement interdit à une époque.Et au contraire dans les cours Européennes, le tatouage était très à la mode pendant un temps.

J'ai passé un très bon moment. le dénouement est vraiment bien même si l'apparition d'un Hercule Poirot à la dernière minute est de trop.

J'ai pu relever beaucoup de mots inconnus.

A comme Asura : Les asuras sont des êtres démoniaques dans la mythologie de l'hindouisme. Ils sont des esprits opposés aux deva (parfois appelés sura) : les divinités hindoustani.

B comme Bâcle : Barre de bois ou de fer avec laquelle on ferme de l'intérieur une porte, une fenêtre.

I comme Irezumi : Irezumi désigne une forme particulière de tatouage traditionnel au Japon, qui couvre de larges parties du corps, voire son intégralité. Il peut s'étendre du cou jusqu'au bas des fesses, sur la poitrine et sur une partie des avant-bras.

M comme Méphistophélique : Qui évoque Méphistophélès, semble appartenir au démon. La signification de cet adjectif était claire mais je ne savais qu'un tel adjectif existait. bravo à la traductrice.

N comme Nishiki-e  « estampe de brocart »), également appelée Edo-e, en référence à la capitale de l'époque, est une des étapes techniques de la mise en couleur des estampes japonaises.

O comme Omikuji : Les omikuji sont des divinations écrites sur des bandes de papier que l'on tire au sort dans les sanctuaires shintô et les temples bouddhistes au Japon.

W comme Whodunit : terme désignant un certain type de roman policier. Contraction de « Who [has] done it? » litt. « qui l'a fait ? ») « est devenu synonyme du roman d'énigme classique du début du xxe siècle, appelé aussi roman problème ou roman jeu »
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Qu'elles soient littéraires, culinaires, cinématographiques ou télévisuelles, les incursions au Japon demeurent des démarches à la fois fascinantes et déroutantes permettant de lever un coin de voile d'une culture à la fois dense et mystérieuse. D'une complexité et d'une étrangeté sans égale pour le regard de l'occidental néophyte que je suis, la société nippone suscite toujours un profond intérêt qui débuta il y a bien des années de cela avec la découverte du film Yakuza de Sidney Pollack qui nous entraînait dans les arcanes de ces gangsters japonais régis par un code d'honneur rigoureux et dont la peau de certains membres étaient ornée de tatouages traditionnels que l'on désigne sous la dénomination de Irezumi qui donne justement son titre à la version française d'un curieux roman de Akimitsu Takagi, parut en 1948 à une période où le Japon était encore occupé par l'armée américaine.

Aussi belle et fascinante soit-elle, Kinué Nomura est destinée à un fin tragique, puisque cette fille d'un illustre tatoueur déplore déjà la disparition de sa soeur jumelle. Il faut dire que les jumelles ainsi que leur frère possèdent la particularité d'être porteur d'Irezumi fabuleux esquissés par leur géniteur et dont l'ensemble évoque une légende aux entournures maudites. de fait, le corps démembré de Kinué est retrouvé dans une salle de bains dont la porte est verrouillée de l'intérieur. Et l'on constate rapidement que le buste est manquant. Les autorités se perdent en conjecture. S'agirait-il de l'oeuvre d'un admirateur sadique désireux de posséder le précieux tatouage ? Mais la tournure des événements laisse peu de place à la réflexion, puisque c'est le frère de la victime qui est retrouvé mort dans des circonstances similaires. La police dépassée va devoir accepter l'aide de Kyôsuge Kamisu, jeune surdoué qui parviendra peut-être à déjouer les sombres desseins de ce psychopathe sanguinaire.

Basé sur l'archétype narratif du crime commis dans une pièce close de l'intérieur et résolu par un enquêteur surdoué, Irezumi, à plus d'un titre, sort résolument de l'ordinaire, tant par le cadre historique dans lequel se déroule l'intrigue que par le milieu méconnu du tatouage dans lequel évolue l'ensemble des personnages. Bien évidemment, l'un des enjeux majeurs du roman consistera découvrir le modus opérandi d'un assassin particulièrement habile et il faut bien admettre que l'auteur fait preuve d'une brillante ingéniosité qu'il restitue par l'entremise de la logique implacable de Kyôsuke Kamisu, sorte de jeune et malicieux Rouletabille qui manque peut-être un peu d'envergure. Il s'agit là de la seule faiblesse du roman par rapport à ce protagoniste captivant qui, paradoxalement, arrive bien trop tardivement dans le fil d'une intrigue tout en maîtrise. Néanmoins Irezumi n'est que le premier roman d'une série qui compte dix-sept volumes, mettant en scène ce détective amateur atypique, qui n'ont pas encore fait l'objet d'une traduction en français.

Si l'on ressent clairement l'influence occidentale du point de vue de l'intrigue policière, Irezumi oscille rapidement vers un univers à la fois dissolu et sensuel propre au Japon en suivant la destinée de cette femme, Kinué, dont l'épiderme recouvert d'une fresque éblouissante, suscite toutes les convoitises. On découvre un entourage étrange dans lequel la jeune femme évolue en dégageant une espèce de sensualité trouble, presque malsaine. Ainsi de l'amoureux transi au collectionneur avide, il gravite autour de la belle naïade toute une panoplie de personnages torturés dont la concupiscence génère un climat de tensions et de perversions. L'auteur bâtit donc son intrigue en intégrant tous les aspects liés à l'art du tatouage traditionnel que ce soit la douloureuse phase de conception qui peut durer plusieurs années, la marginalisation de ces artisans contraint d'effectuer leurs activités dans une semi clandestinité ainsi que le regard réprobateur que porte la société nippone sur les individus affublés de ces estampes indélébiles. Bien plus qu'une série de clichés d'un univers exotique et méconnu, tous ces éléments deviennent les ressorts nécessaires aux motivations et mobiles des différents crimes qui sont perpétrés en générant un climat licencieux et sulfureux.

L'ouvrage publié en 1948 permet également d'appréhender avec un texte aux tonalités étrangement contemporaines, tout le contexte historique de cette ville de Tokyo occupée qui se remet peu à peu des affres de la guerre tandis que la population évolue dans les décombres d'une cité laminée par les bombardements. C'est au travers du quotidien des différents intervenants que l'on perçoit les aléas d'une vie laborieuse faite de marché noir, de transports chaotiques, de suicides en pleine représentation théâtrale et de filatures dans des quartiers en ruine.

Portant un regard éclairé sur la société nippone de l'après-guerre, Irezumi devient ainsi bien plus qu'un whodunhit classique et aiguisé pour nous entraîner dans le sillage d'un univers délicieusement déliquescent que l'on discerne au détour d'une intrigue fort bien construite.

Akimitsu Takagi : Irezumi (Shisei Satsujin Jiken). Editions Denoël/Collection Sueurs Froides 2016. Traduit du japonais par Mathilde Tamae-Bouhon.

A lire en écoutant : The City Is Crying de The Dave Brubeck Quartet. Album : Jazz Impression Of Japan. Sony Music Entertainment 1964.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Polar nippon captivant!

J'ai beaucoup apprécié ce thriller car Akimitsu Takagi manipule très bien le lecteur.
Il faut aussi reconnaître son audace et surtout sa modernité en publiant cette sulfureuse histoire dès 1948, au lendemain de 2nde guerre mondiale, qui a tant meurtrie le Japon.

Une femme fatale, un triple meurtre dont un à l'origine d'un mystère de chambre close "apparemment" insolvable, une terrible légende impliquant les représentations de 3 tatouages, des suspects à la pelle...
Ceci vous met l'eau à la bouche? - n'hésitez pas à lire Irezumi, car en plus d'apprendre comment étaient perçus les tatouages au Japon à cette période, vous passerez un bon moment de lecture à vous triturer les méninges pour essayer de découvrir "Qui" se cache réellement derrière ce triple meurtre (et pourquoi...).
Bonne lecture
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Irezumi: “désigne une forme particulière de tatouage traditionnel au Japon, qui couvre de larges parties du corps, voire son intégralité. Il peut s'étendre du cou jusqu'au bas des fesses, sur la poitrine et sur une partie des avant-bras”.

Ce grand classique de la littérature nipponne publié en 1948 au Japon, n'a été traduit en français qu'en 2016. Ce premier roman qui met en scène le détective amateur Kyôsuke Kamizu, est suivi d'une série de 17 autres polars malheureusement pas traduits jusqu'à ce jour.

Le corps d'une jeune femme est découvert démembré dans sa salle de bain verrouillé de l'intérieur. Cette femme c'est Kinué Nomura, celle qui a tant été convoité de tous, celle qui possède un magnifique irezumi. La police n'a aucune vraie piste. de son côté Kyosuke Kamizu, professeur adjoint à l'Université de Tokyo et son ami Kenzô Matsushita décident de mener l'enquête.

La qualité de ce roman ne réside pas que dans l'intrigue mais également, dans le récit de ces années d'occupation américaine d'après la deuxième Grande Guerre, ainsi qu'à l'histoire et l'art du tatouage traditionnel au Japon. Et c'est à travers les aventures de nos deux enquêteurs en herbes que nous découvrons la société japonaise d'alors.
Malgré q.q. longueur j'ai bien aimé ce livre ….
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Irezumi mêle habilement mystère de la chambre close et description de la société japonaise au sortir de la guerre à travers un pan important de sa culture: le tatouage.
C'est un roman old school (écrit en 1948) dans lequel Il y a un vrai côté théâtrale avec des personnages/comédiens qui surjouent volontairement et de manière assumée. J'ai souvent eu l'impression de me trouver devant un film du Detective Dee.
Cela contribue à donner beaucoup de charme à l'histoire et hormis l'apparition un tantinet façon deus ex machina de celui qui trouve la solution,je me suis régalé du début à la fin.
Et point également très positif: la couv' aussi bien en poche qu'en grand format est juste magnifique.
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Paru en 1948, ce roman fut un gros succès au Japon et se retrouva par la suite fréquemment listé parmi les meilleures histoires de crime en chambre close. Il a fallu attendre plus de 60 ans pour le voir publié en France. Son auteur, Akimitsu Takagi, est pourtant bien connu dans son pays natal, et plusieurs de ses romans figurèrent sur la liste des Tozai Mystery Best 100 (littéralement Les 100 meilleurs romans policiers de l'Orient et l'Occident), notamment ce IREZUMI (son premier livre) qui, en 1985, occupait encore la douzième place du classement.
Nous sommes ici dans le whodunit le plus pur (assorti d'un « how done it ») puisqu'il s'agit d'un crime impossible commis dans une chambre close ou, plus précisément, une salle de bain fermée de l'intérieur. On y retrouve une jeune femme découpée en morceau et dont le tronc a disparu. Pourquoi cette mutilation ? Tout simplement car la victime, la belle Kinué Noruma, portait un tatouage de grande valeur exécuté par son père, véritable maitre de cette discipline. Deux enquêteurs tentent de résoudre l'énigme : l'étudiant en médecine Kenzo Matsushita et le collectionneur de tatouage Heishiro Hayakawa. Devant la complexité du problème, Kenzo demande conseil à son ami Kyosuke Kamitsu.
En plus du récit policier, fort bien mené et captivant, l'originalité du roman réside dans les commentaires donnés sur la société japonaise de l'immédiat « après Seconde Guerre Mondiale ». La question de l'Irezumi, ces très larges tatouages qui couvrent de grandes parties du corps, s'avère centrale dans la compréhension de l'intrigue. Interdit sous l'ère Edo puis au début de l'ère Meiji, la pratique continua de manière clandestine mais fut associée aux « personnes de mauvaise vie », en particuliers les prostituées et les membres d'organisations mafieuses de type Yakuza. Légalisé en 1945, l'Irezumi entraine toujours, à l'époque du roman, des réactions contradictoires faites de répulsions et d'attractions, majoritairement érotique lorsqu'il recouvre le corps féminin.
L'enquête en elle-même avance de manière assez lente jusqu'à l'arrivée du génial investigateur Kyosuke Kamitsu dont les raisonnements n'ont rien à envier à ses maitres Sherlock Holmes ou Dupin. Evidemment, sa suffisante est, comme souvent, parfois agaçante mais ce bémol (une constance des détectives comme peuvent en témoigner Poirot ou Merrivale) reste mineur tant le roman démontre la maitrise du pourtant débutant Akimitsu Takagi : dialogues efficaces, rythme bien géré, stratagème criminel bien imaginé, personnages adroitement campés et contexte sociétal travaillé sans qu'il devienne envahissant. Bref, voici un roman policier étonnamment moderne dans son écriture, une excellente découverte du roman policier nippon à rapprocher du plus connu et tout aussi passionnant TOKYO ZODIAC MURDERS. Hautement recommandé pour tous les amateurs de crimes impossibles, de chambres closes et, plus largement, de whodunit.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Nous nous retrouvons dans ce livre au Japon en 1945, juste après la guerre.
Kinué Nomura fascine les hommes de part son remarquable tatouage dans le dos. Elle parait presque invincible de part la force qu'il lui donne, jusqu'au jour où ses membres découpés sont retrouvés dans sa salle de bain, le tronc tatoué ayant disparu.
J'ai beaucoup apprécié ce livre, je suis passionnée par l'histoire des tatouages dans les différentes sociétés et ce livre m'a permis d'en apprendre beaucoup sur les traditions et croyances tournant autour de cette thématique. le "choc de culture" a été très appréciable et je n'ai pas été perdue ni déroutée durant ma lecture.
Le récit évolue dans une atmosphère sereine malgré les événements, je n'ai pas été stressée durant ma lecture. le rythme n'est ni trop lent ni trop rapide, même si le meurtre ne se déroule qu'aux alentours de la 100e page. Pour autant je n'ai eu à aucun moment l'impression qu'il y avaient des passages de longueur. J'ai aimé le fait d'avancer dans une situation complètement floue jusqu'à ce que le dénouement soit annoncé.
Ce livre est assez "court" par rapport aux nombreux livres que l'on peut voir aujourd'hui, mais tout ce que dit l'auteur est essentiel, disons qu'il n'écrit pas juste pour écrire. Même s'il date de 1948, j'ai trouvé à ce livre un aspect très moderne surtout dans l'écriture de l'auteur.

Si vous êtes un adepte des livres sans aucun instant pour souffler, je ne pense pas que ce livre soit fait pour vous, bien qu'il soit absolument génial pour son écriture et pour son suspens. En revanche, il conviendra tout à fait à une personne aimant découvrir d'autres cultures ou qui s'intéresse très fortement au monde des tatouages.
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