J'ai découvert le travail de
Kan Takahama grâce à sa très jolie série « La lanterne de Nyx ». Il se trouve qu'elle a fait d'autres albums auparavant alors j'ai décidé de découvrir son travail. Sans surprise, elle nous plonge dans le Japon d'une autre époque, à la fin de l'air Taisho. La première page en couleurs nous plonge dans une petite rue éclairée, à la nuit tombée dans le quartier des plaisirs. On découvre deux personnages principaux qui sont importants. Directement, la mangaka nous donne les principaux sujets du récit : des hommes, du plaisir masculin, du sexe et des lieux où tout est possible. A cela s'oppose un peu loin, les bien-pensants qui pense à l'honneur de la famille, du nom et de l'homme surtout. Ce qui n'a jamais empêché ces messieurs d'aller se vider toutes les bourses (physique et monétaire) dans des maisons adaptées avec des femmes bien souvent mal considérées. Elles restent des objets sexuels juste bonne à satisfaire ces bonhommes qui ont toujours des besoins à assouvir, les pauvres. La prostitution est un thème qui intéresse la mangaka et qu'elle exploite scénaristiquement. Une façon aux femmes de gagner de l'argent et qui doivent accepter le jugement des autres. Toutefois, ici elle veut mettre un brin d'espoir avec une vraie histoire d'amour. Ishin tombe amoureux, vit en concubinage. Quand il doit prendre la tête de sa famille où l'honneur à plus de valeur que tout et l'amour est un gros mot, il ne veut pas renoncer. Un geste héroïque au vue de l'époque. Il aurait pu faire comme les autres se marier avec un bon parti et baiser des prostitués. Un récit semi-fictif car
Kan Takahama s'est très librement inspirée de la vie de sa grand-mère et son grand-père. Ce qui explique la rupture très nette à la fin du manga où l'on change d'époque. Toutes ces aventures sont les paroles d'une jeune femme à un de ces amis et qui se conclut par une ouverture sur l'amour à l'époque moderne. Ce changement de ton qui se voit aussi par un léger changement graphique, moins précis, est assez brutale. On a l'impression qu'il fallait trouver une fin assez rapidement et qu'elle a fait le choix d'un bon temporel. Même si on peut en douter lorsqu'on lit son texte à la fin. On s'attache aux personnages et on doit les laisser avec le début de la guerre. J'aurai apprécié rester à leur côté encore un peu et avoir une transition plus douce entre les générations.
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