Dans la même veine que
Sweet Sixteen de
Annelise Heurtier,
Des mensonges dans nos têtes de
Robin Talley parle de l'intégration des premiers étudiants noirs à rentrer dans une école pour Blancs, en Virginie. Ce livre ainsi que
Sweet Sixteen sont inspirés de faits réels pendant la ségrégation, dans les années 60.
Ayant lu
Sweet Sixteen, l'année dernière, la comparaison était évidente mais pour autant, je l'ai trouvé bien plus doux que celui-ci. La cible était jeunesse.
Des mensonges dans nos têtes relate tout à fait cette haine raciale envers les noirs. Cette difficulté impensable d'accepter l'autre à cause de sa couleur de peau. Pour quoi ?
L'histoire, on la connait tous et ce n'est un secret pour personne. D'ailleurs, certains auteurs n'osent pas trop se lâcher dans leurs livres quand il s'agit de ça, sûrement la peur de trop choquer les lecteurs, mais ici, dans ce livre,
Robin Talley, ne fait absolument pas semblant de l'ignorer. Elle exagère ou pas, je n'étais pas là pour le confirmer mais, j'imagine bien les faits, puisque à cette époque, les afro-américains depuis l'esclavage jusqu'à la ségrégation ont subi les pires atrocités pour vouloir vivre... libre. Et encore aujourd'hui, dans certains états d'Amérique, ils ne sont pas si libres que ça.
Quoi qu'il en soit, ce livre parle de ces jeunes noirs qui doivent intégrer ce lycée. L'accueil n'est pas chaleureux. Les projectiles, les crachats, les insultes et j'en passe sont de la partie. le mot 'nègre' est quasiment dans toutes les pages du roman. L'insulte 'sale négresse' est quasiment dans toutes les lignes. Ne pas vouloir s'asseoir à côté de cette négresse de peur d'être sale , d'attraper une maladie ou pire, noircir par la suite... Bref ! c'est tout simplement rageant.
Eh oui, ça fait mal et ça met la haine même si cela reste qu'une fiction (basée sur des faits réels) du coup, l'histoire est très intéressante, car on veut connaitre l'aboutissement de tout ça.
On connait. Etre noir en Amérique, c'est déjà difficile mais si en plus, on rajoute l'homosexualité, c'est du lourd. Oui, parce que l'auteure rajoute à ce roman déjà bien compliqué comme ça, une petite romance entre les deux héroïnes (l'une blanche et l'autre noire) qui au départ, ne s'aimaient pas à cause de cette couleur de peau et de ces préjugés. Personnellement, je n'ai pas aimé. Comme si ce n'était pas suffisamment grave d'être noir(e) dans un pays qui te déteste en plus d'être homosexuel(le). Double combat.
Au final, l'histoire est durement cruelle dans les propos et dans les actes mais très accessible à tous. Elle peut heurter la sensibilité d'autrui mais, parfois, ça fait du bien de l'être pour de ne pas oublier.