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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un pays, n'importe lequel. Une maison, on ne sait où. Un homme, comme tout autre. Il fait sa valise et emporte avec lui, bien soigneusement emballée, une photo de sa famille. Il part vers un ailleurs, vers une vie meilleure certainement. Il quitte femme et enfant dans le but de leur ramener un peu d'espoir. Il prend le train puis embarque sur un bateau, emplis de gens comme lui. Puis, enfin il débarque dans ce nouveau pays, totalement inconnu, gigantesque et magnifique où il ne connait personne, ne parle pas la langue. On lui fait subir des tests. Lui-même n'a pas l'air de bien saisir ce que cherchent à trouver ces hommes. Il essaie de se faire comprendre par le biais de dessins pour trouver sa route ou de quoi manger. Il essaiera d'apprivoiser cette nouvelle vie, dans ce pays si étrange...

Comment exprimer autant de poésie et de finesse ? Comment retranscrire toutes les émotions que l'on peut lire sur les visages ou les gestes ? Comment peut-on raconter une histoire sans parole ?
Voilà toute la prouesse de cet album et le génie de Shaun Tan !
Il nous décrit une histoire à la fois touchante, éprouvante et pleine d'espoir.
Renforcé par des dessins réalistes et profonds, au ton sépia de toute beauté, tout en clairs-obscurs, cet album original, au charme indéniable, a l'allure d'un film muet mais ô combien parlant !
Une histoire universelle et intemporelle...
Un récit fantastique et humain...

Là où vont nos pères... je les suivrai bien...
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"Je ne lis jamais de BD".
Je suis arrivée comme ça, avec mes a priori bien ancrés, l'air de dire : rangez vos trucs là, ce n'est pas pour moi. L'air provoc', histoire de voir où ça mènerait. Elle a souri (ma bibliothécaire), elle est partie farfouiller dans un rayon, puis m'a tendu "Là où vont nos pères" en ajoutant :
" Il n'y avait pas de mots pour tant d'émotions, alors Shaun Tan n'a laissé que des images. Vous devriez être à la hauteur..."
Voilà comment on commence à lire des BD... :o)
Je ne mettrai donc pas de mots là où l'auteur lui-même n'en a pas mis, il a su traduire par ses dessins seuls, chargés d'une alchimie de visages expressifs et de situations symboliques, tout ce que peut représenter l'exil.
Je me contenterai d'évoquer une double page que j'ai longuement déchiffrée, une page de rêves, d'attentes : 60 vignettes illustrant chacune un morceau de ciel avec des nuages, dans le ton sépia de l'album, des morceaux de ce ciel interminable qui traduit l'éloignement, l'exil.
Cette BD est magnifique, qu'on se le dise! Bon, promis, jamais je ne dirai plus jamais...
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C'est un peu par hasard que je suis tombée sur Là où vont nos pères de Shaun Tan à la bibliothèque, si l'on croit au hasard bien sûr. Je savais que cette histoire d'exil avait gagné le Fauve d'or 2008 du Festival d'Angoulême, mais je n'avais pas spécialement prévu de la lire, impressionnée peut-être par le fait qu'elle soit exclusivement racontée en images, une bande dessinée silencieuse comme le dit le quatrième de couverture. Je serais vraiment passée à côté de quelque chose. le personnage principal quitte sa femme et sa petite fille. Après une longue traversée en bateau, il arrive dans une ville où tout lui est étranger, les lieux, la langue, et où il s'installe, porté par l'espoir de les faire venir. C'est plein d'émotions, d'ouverture à l'autre et d'entraide. Il n'y a pas besoin des mots finalement pour dire les déchirements et la peur, l'espoir et le courage. Une belle découverte, dont plusieurs images vont me rester en tête.
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Une bande dessinée bien atypiques que celles-ci. Conçue comme un album phot, organisé comme des séquences de cinéma Là où vont nos pères ne contient aucune phrase. Pas un mot.

Les initiés à la culture américaine y reconnaîtront de célèbres clichés de migrants à leur arrivée à Ellis Island ou sur les bateaux qui les y emmènaient.
Un bel hommage silencieux, un recueillement presque, en souvenir de toutes ces personnes qui ont traversé des océans en rêvant d'une vie meilleure où ils ne seraient plus en danger.
L'alternance du sépia et des nuances de noir et gris permettent à l'auteur des allers-retours entre passé et présent pour plusieurs des personnages.

Si le souvenir est LE grand thème de cet album. Ce qui est remarquable c'est la façon dont Shaun Tan a su recréer les sentiments du nouvel arrivant juste avec son crayon. L'énorme décalage et l'incompréhension de ce monde qui relève plus de la science fiction que du monde réel. Et que dire de ces visages si expressifs à l'intérieur... on croirait des photos.
Un album que j'ai trouvé vraiment très émouvant.

En 1 mot comme en 100 : bravo ! Chapeau bas, vraiment.
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pas de mots, pas de dialogue, pas d'écrit, pas d'audio, le visuel suffit pour nous conter l'exil, ses causes et ses conséquences: universel et intemporel.

un trait réaliste dans un monde irréel. beaucoup de dessins sont plus impressionnants que les autres et forcent l'arrêt sur image : les vignettes centrées sur des visages ô combien expressifs, les pages entières (le bateau rempli de migrants en clin d'oeil à Going South de Tom Roberts, le travail à l'usine, ce mortuaire champ de bataille), les doubles pages (celle consacrée aux ennemis ravageurs, celle au cycle complet d'une espèce végétale inédite). à tous ces moments forts s'ajoutent toutes les évocations de la menace imminente, de la migration, du départ et de ce(ux) qu'on laisse, de l'arrivée dans un environnement inconnu et de ce(ux) qu'on y trouve, du mouvement, de l'isolement, de l'anonymat, le temps qui passe et qui laisse des traces, de l'espoir.
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Par curiosité, je feuillette cet ouvrage mis en évidence car il 'donnerait envie de lire aux plus réticents', petit étal à l'entrée de ma bibliothèque. En réalité, feuilleter n'est pas suffisant car la BD est entièrement muette donc il vaut mieux prendre son temps pour tourner toutes ces pages sublimes. D'ici vers un ailleurs, un ouvrage sur l'immigration, l'exil pour un avenir qu'on espère meilleur. L'auteur n'a pas eu besoin de mots pour exprimer le ressenti des exilés alors pourquoi aurions-nous besoin de mots pour décrire son message ? Très bel album illustré.
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Dans une ville où rode une menace, un homme fait sa valise. Il laisse sa femme et sa fille pour tenter de trouver un monde meilleur. Un monde étranger où il ne connaitra ni les coutumes, ni la langue.

Un étrange et beau roman graphique, complétement muet. Pour comprendre l'histoire on se laisse donc porter par le dessin. Un très beau crayonné, presque académique, en couleur sépia qui a le charme des photos anciennes. On y découvre des pays étranges et des bêtes fantastiques, des coutumes différentes et des inventions incroyables. J'ai beaucoup aimé le monde imaginaire dans lequel cela se déroule, on voyage grâce à ces cases de toutes les tailles. le découpage est très géométriques, parfois des séries entières de toutes petites cases, mais variées pour éviter l'ennui.
Pas besoin de texte pour comprendre le fond : l'émigré qui laisse tout derrière lui et qui s'installe dans une ville nouvelle. Comment il doit se repérer malgré la barrière de la langue et des différences de coutumes. Je qui m'a le plus touché c'est le partage que l'on sent à travers les pages. Un beau message sur l'immigration, thème plus que d'actualité!
Une BD que je n'aurai peut être pas lue sans le challenge BD et les coups de coeurs de ses babelionautes. Un grand merci à eux pour la découverte!
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Il est toujours étonnant de se plonger dans une BD sans texte, de voir que l'auteur sait transmettre une histoire et des idées.
On est tout aussi pris par l'histoire et encore plus touché par l'émotion des dessins. Et quels dessins ! En noir et blanc mais avec un vrai travail de crayonné avec une incroyable précision, des ombres et des lumières plus vrais que vrais, des visages expressifs et des paysages à couper le souffle. Un petit bijou comme on en voit rarement. Surtout dans ce genre.
L'univers onirique très agréable qui nous transporte. Et qui permet un récit universel. Sur l'exil volontaire, plus ou moins, pour avoir une chance d'une vie meilleure. La séparation de la famille, les difficultés quotidiennes entre les coutumes et la langue.
Le père et mari est loin de nous être impersonnel. Il est touchant. On partage son histoire.
Une petite pépite qui vaut le détour. Ce n'est pas tous les jours qu'on a une telle lecture. J'aurai ailé tout de même un peu plus. Ca m'a paru trop court.
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BD san texte qui ne facilite pas toujours une bonne compréhension.
Succession d'histoires de départs, de rencontres, de retrouvailles
les dessins de villes futuristes, oniriques, cauchemardesques se suivent pour former un thème principal récurent à savoir l'exil.
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Très beau roman graphique, au dessin soigné, minutieux, et son cadrage subtil qui véhicule les émotions et les surprises des personnages. C'est une belle réponse au "problème" des migrants, qui relate le pourquoi du départ, le voyage, l'éloignement, l'accueil et l'intégration dans un nouveau pays. Une langue à l'écriture exotique, des animaux familiers étranges mais indissociables à l'homme, des transports, plans, architectures.... déroutante, et une nature surprenante mais belle. Et puis le manque des proches, l'espoir d'une vie meilleure, le découragement, la quête et la découverte, les rencontres et la chaleur des amis, le partage, l'ouverture d'esprit et d'accueil qui se perpétue aux nouveaux arrivants. Tout ça, sans un mot, par la force et la succession des dessins. Un très beau travail, très sensible et humain.
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Au début de l'histoire, qu'emballe l'homme dans un chiffon pour le mettre dans sa valise ?

une photo de sa femme
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