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EAN : 9782205059700
128 pages
Dargaud (01/03/2007)
4.44/5   849 notes
Résumé :
Ouvrage récompensé pour ses illustrations de la Mention Spéciale prix BolognaRagazzi 2007, à la Foire du livre de jeunesse de Bologne. (catégorie Fiction)

Pourquoi tant d'hommes et de femmes sont-ils conduits à tout laisser derrière eux pour partir, seuls, vers un pays mystérieux, un endroit sans famille ni amis, où tout est inconnu et l'avenir incertain ?

Cette bande dessinée silencieuse est l'histoire de tous les immigrés, tous les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (174) Voir plus Ajouter une critique
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Pourquoi tant d'hommes et de femmes sont-ils conduits à tout laisser derrière eux pour partir, seuls, vers un pays mystérieux, un endroit sans famille ni amis, où tout est inconnu et l'avenir incertain ?
Là où vont nos pères est un roman graphique empli d'étrangeté et d'enchantement. Voilà longtemps que je voulais le lire !
J'ai attendu avant d'y aller, mais ce livre m'attendait aussi. C'est souvent comme cela la rencontre avec une lecture qui vous étonne.
J'ai ouvert cette bande dessinée comme on pousse une porte vers un monde abyssal, comme on part en exil, loin de ses racines, loin des siens. Je suis entré dans ses pages silencieuses et j'ai découvert un monde où je n'avais plus de repères. Étrange, onirique presque, inquiétant et cependant familier, furieusement merveilleux avec des personnages épris d'émotions.
Pourquoi tant d'hommes et de femmes sont-ils conduits un jour à partir « de leur propre initiative » ? Et partir pour où ? Ici ce sont des hommes, des maris, des pères qui s'en vont.
Comme cet homme au début du roman qui quitte sa femme et sa fille. Précautionneusement il emballe une photo dans son petit cadre où ils sont tous les trois... Dans ce décor sépia qui touche à l'intime, que peuvent-ils se dire avant de se quitter ? On le devine comme on devine chaque bruit, chaque murmure, chaque respiration, car ce roman est fait de silences. Il n'y a pas de mots qui viennent dans ce récit, ils sont devenus inutiles pour dire ce voyage vers l'inconnu.
Partir, prendre un train, un navire, comme tant d'autres dans l'histoire universelle des femmes et des hommes, poussés un jour à partir, aller chercher le bonheur ailleurs, où ne serait-ce que quelque chose de plus supportable qu'ici.
Partir parce qu'il n'y a plus de travail ici, plus de liberté, partir peut-être à cause de la guerre, partir pour tout cela. Fuir sur les routes...
Mais l'ailleurs est souvent différent de l'eldorado qu'on voulait imaginer. C'est un monde avec des métropoles démesurées, verrouillés par ses codes, ses murs, ses obstacles parfois infranchissables. Des bruits de bottes traversent parfois les pages dans un effroi qu'on devine implacable et assourdissant.
Mais il y a aussi des sourires, des bras tendus qui rappellent que dans ces terres lointaines de chez eux, ces femmes et ces hommes, émigrés, réfugiés, exilés de toutes sortes, rencontrent aussi des portes qui s'ouvrent.
La force de ce roman graphique tient dans cette alternance entre l'infime et le gigantesque. L'infime survient où se détachent des gestes ordinaires des scènes de la vie quotidienne, des fleurs qui éclosent, des visages attendris qui sourient. Et puis d'autres pages surviennent où des paysages totalement surréalistes, tantôt merveilleux, tantôt inquiétants déferlent comme des vagues sur les pages immenses.
Comment ne pas être touché par les évocations que ces images suscitent ?
Ce roman graphique est comme un rêve éveillé.
Shaun Tan est un artiste australien qui réussit ici une oeuvre intemporelle d'une puissance artistique et poétique époustouflante.
J'ai aimé ce livre comme une errance en apesanteur, hors du temps. Dans ce voyage sans mot et sans paroles, je suis entré dans un langage intime qui parle au coeur.
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Un pays, n'importe lequel. Une maison, on ne sait où. Un homme, comme tout autre. Il fait sa valise et emporte avec lui, bien soigneusement emballée, une photo de sa famille. Il part vers un ailleurs, vers une vie meilleure certainement. Il quitte femme et enfant dans le but de leur ramener un peu d'espoir. Il prend le train puis embarque sur un bateau, emplis de gens comme lui. Puis, enfin il débarque dans ce nouveau pays, totalement inconnu, gigantesque et magnifique où il ne connait personne, ne parle pas la langue. On lui fait subir des tests. Lui-même n'a pas l'air de bien saisir ce que cherchent à trouver ces hommes. Il essaie de se faire comprendre par le biais de dessins pour trouver sa route ou de quoi manger. Il essaiera d'apprivoiser cette nouvelle vie, dans ce pays si étrange...

Comment exprimer autant de poésie et de finesse ? Comment retranscrire toutes les émotions que l'on peut lire sur les visages ou les gestes ? Comment peut-on raconter une histoire sans parole ?
Voilà toute la prouesse de cet album et le génie de Shaun Tan !
Il nous décrit une histoire à la fois touchante, éprouvante et pleine d'espoir.
Renforcé par des dessins réalistes et profonds, au ton sépia de toute beauté, tout en clairs-obscurs, cet album original, au charme indéniable, a l'allure d'un film muet mais ô combien parlant !
Une histoire universelle et intemporelle...
Un récit fantastique et humain...

Là où vont nos pères... je les suivrai bien...
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"Je ne lis jamais de BD".
Je suis arrivée comme ça, avec mes a priori bien ancrés, l'air de dire : rangez vos trucs là, ce n'est pas pour moi. L'air provoc', histoire de voir où ça mènerait. Elle a souri (ma bibliothécaire), elle est partie farfouiller dans un rayon, puis m'a tendu "Là où vont nos pères" en ajoutant :
" Il n'y avait pas de mots pour tant d'émotions, alors Shaun Tan n'a laissé que des images. Vous devriez être à la hauteur..."
Voilà comment on commence à lire des BD... :o)
Je ne mettrai donc pas de mots là où l'auteur lui-même n'en a pas mis, il a su traduire par ses dessins seuls, chargés d'une alchimie de visages expressifs et de situations symboliques, tout ce que peut représenter l'exil.
Je me contenterai d'évoquer une double page que j'ai longuement déchiffrée, une page de rêves, d'attentes : 60 vignettes illustrant chacune un morceau de ciel avec des nuages, dans le ton sépia de l'album, des morceaux de ce ciel interminable qui traduit l'éloignement, l'exil.
Cette BD est magnifique, qu'on se le dise! Bon, promis, jamais je ne dirai plus jamais...
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Dans cet album, pas de mots pour introduire une temporalité, un lieu, un pan de l'Histoire. Au fil des pages, pas de dialogues, pas de paroles à lire, pas de lettres. Pas d'onomatopée de bruits, du souffle du vent, du fracas du ressac de la mer.
Et pourtant, quand on ouvre ce livre, il bruisse tellement.
Les mots s'entendent, échangés ou hurlés, les éléments se déchaînent ou s'apaisent et les situations s'évoquent au fil des dessins, tantôt proches de "clichés" photographiques - à tel point que les parcourir les met en mouvement comme une lanterne magique, tantôt dessins suggérant un monde où tout est brouillé pour dire une époque ou un pays.
Les guerres font rage, les persécutions sont dévoilées et la pauvreté de vie qui fait tout quitter pour l'espérance d'une existence apaisée qu'on pourra désormais partager ensemble, famille et amis...

Il n'est pas besoin de lieu ou de date pour parler de ceux qui quittent leur pays pour aller, loin, au prix de mille sacrifices, au prix d'humiliations, d'angoisses, trouver une existence autre, meilleure, un travail, une sérénité de vie.
Même si certains dessins évoquent avec force des lieux dont on sait qu'ils ont été sésames de l'émigration, même si certaines cités évoquent les portes d'entrée de pays qui ont fait rêver ceux qui fuient, ces portes et cette architecture pourraient être partout.
La fureur prend les traits du dragon, la répression fait grandir les murs et noircir le coup de crayon. le livre vibre des terreurs et du déchaînement de la violence...

L'histoire de l'exil est universelle, elle dit la perte, la peur, elle demande la solidarité, l'écoute, la main tendue, elle chuchote la valeur d'un sourire, l'aumône consentie, elle se tisse du partage des souvenirs et des raisons de l'exil.
Les petits personnages originaux qui surgissent auprès des personnages humains me sont apparus comme le reflet des âmes, des pensées et des espoirs inavoués : une main qu'on espère se voir tendre, une parole pour aider dans l'inconnu, tout simplement une présence quand la solitude est un fardeau tel quand les racines ne sont plus.

Autant de personnages, autant d'histoires d'exil, de migration, autant de vies bafouées, brisées, autant d'étoiles arrachées du firmament comme les espoirs qui s'amenuisent…


Tout au long des ces pages, c'est l'émotion qui m'a submergée, la tristesse qui m'a envahie. Sans mots, on peut crier, et les dessins s'imprègnent dans l'esprit comme autant de vies qu'on a rencontrées.
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J'apprécie les bandes dessinées qui comprennent peu de texte, laissant ainsi les yeux et l'imagination du lecteur s'accrocher aux dessins et s'en imprégner à sa convenance.

Ici, c'est l'option du zéro texte. Même si les dessins sont très réussis, tout en rondeurs et en pointes, il m'a manqué quelque chose : des mots, forts, adaptés aux images. Et c'est donc la perception finale de ce manque qu'il me reste de cette "lecture" ou plutôt ce visionnage.

On comprend bien sûr qu'il s'agit d'immigration, on reconnaît Manhattan, les abords de l'incontournable Ellis Island, mais, finalement je n'ai pas ressenti d'empathie pour les personnages, ni d'admiration pour les couleurs.
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critiques presse (2)
BulledEncre
07 octobre 2015
Voyage d’un homme à la recherche du bonheur dans ce roman graphique exceptionel qui, sans dialogues, vous touchera sans même vous le dire.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Lecturejeune
01 septembre 2007
Lecture jeune, n°123 - L’histoire est simple, universelle, intemporelle et rend hommage à la faculté d’adaptation de l’être humain. Un homme quitte sa famille et son pays menacé, en quête d’une terre plus sûre. Le thème de l’émigration est au cœur du message de cet ouvrage. Le mode narratif tout en images évoque celui de l’américain Chris Van Allsburg. Comme lui, Shaun Tan invente un monde empreint d’onirisme qui fait de cette bande dessinée muette un récit fantastique et un conte initiatique. La force narrative réside dans la fluidité des images et les évocations qu’elles suscitent chez le lecteur. Les teintes sépia renforcent l’oscillation de l’histoire entre rêve et réalité. L’album évoque le passé, le présent et, on l’espère, un futur meilleur. Loin de tout pathos, il respire la fraîcheur d’autant que Shaun Tan lui insuffle une intelligence candide. Ce remarquable travail, qui s’inspire en partie de la vie du père de l’auteur, parlera à toutes les générations. Note : L’auteur sino-australien Shaun Tan a reçu en 2001 le prix du meilleur artiste aux World Fantasy Awards de Montréal et en 2003 le prix Octogones du Centre International d’Etudes en Littérature jeunesse pour son album L’arbre rouge (Compagnie créative, 2003). Il a également apporté sa contribution aux studios Pixar (Toy Story, Nemo, Cars…) et Blue Sky (L’âge de glace). Sonia Seddiki
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'essentiel de ce livre a été insipré par des histoires et anecdotes racontées par des migrants de nombreux pays et à différentes périodes, dont celles de mon père qui arriva en Australie Occidentale de Malaise en 1960.

(Note de l'auteur)
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Priver les gens de leurs droits humains revient à contester leur humanité même.
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LIVRE SANS TEXTE !
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Pour mes parents
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...
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