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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
René, le père de Jacques Tardi, a retrouvé les siens en France en mai 1945, après son long retour de Poméranie où il était prisonnier du stalag IIB (t. 1 & 2). Reprendre une vie normale ne va pas de soi. Il faut affronter les remarques des 'vainqueurs' de 14-18, réapprendre les gestes du quotidien, supporter épouse et enfant(s).
Engagé dans l'armée depuis 1935, René Tardi y reste après son retour. Un choix qui peut surprendre, au vu de son regard critique sur les comportements des hommes en temps de guerre. D'autant qu'il va devoir, en tant que soldat, passer quelques années dans la zone française de l'Allemagne occupée par les Alliés. Quand y en a plus, y en a encore...

Dans ce témoignage à la fois documenté et intime, l'anti-militariste Tardi présente sa famille au coeur de l'Histoire tourmentée du XXe siècle, celle des deux Guerres mondiales, de la colonisation, des guerres d'indépendance.
On y trouve beaucoup de références géopolitiques sur les relations internationales, mais aussi une description sans concessions de l'ambiance familiale, et plein d'anecdotes touchantes sur l'enfance de l'auteur dans les années 50, et sa passion précoce pour le dessin.

Une série très riche, à découvrir.
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Voilà le dernier tome qui clôt une trilogie magnifique, remplie d'émotions, d'Histoire et de tacles pour l'imbécilité humaine, surtout quand l'Homme se fait la guerre.

Ici, nous sommes dans l'après-guerre et Tardi continue de frapper sous la ceinture, là où ça fait le plus mal, et il a bien raison de souligner les comportements horribles qui eurent lieu après la fin de la guerre.

Et surtout l'hypocrisie des uns et des autres, dénonçant la paille dans l'oeil de la voisine qui finira tondue au lieu de voir la poutre dans son oeil à lui, le planqué ou le dénonciateur sans scrupules.

Tardi se met toujours en scène aux côtés de son père, qui nous reparle de quelques faits marquants d'avant-guerre (et de son évitement qui aurait pu avoir lieu), de ses quelques faits d'armes durant la drôle de guerre et surtout de son retour dans sa famille, entre une épouse qui ne veut rien entendre de la guerre ou de la politique ou des anciens qui lui rabâchent sans cesse que leur guerre n'en fut pas une, que la Grande Guerre, ça au moins, c'était une guerre et qu'on l'a gagné…

Bref, pas facile de se reconstruire quand on te rabaisse, quand on ne veut pas écouter tes traumatismes et que tu as toi-même du mal à en parler, que tu t'énerves pour un rien et que tu en veux à tout le monde, surtout à ceux qui se sont enrichis durant le conflit.

Une fois arrivé à sa propre naissance, Jacques Tardi laissera sa place à son double, à son lui-même mais en version bébé, puis jeune gamin.

L'occasion était trop belle et l'auteur parle aussi de sa famille, de sa mère qui lui reprochait sans cesse d'avoir tout bousillé à l'intérieur lorsqu'il était né, l'empêchant ensuite d'avoir des enfants ; ses multiples déplacements avec ses parents lorsque son père était basé en Allemagne ; le mépris des uns pour les autres et le fait qu'ensuite ses parents l'aient confié à ses grands-parents et qu'il ait ressenti cela comme un abandon.

Anybref, on a un peu de tout dans ce dernier tome, de l'après-guerre avec les comportements de tout un chacun et le passé de l'auteur qui, selon moi, est très instructif car nous sommes dans les années qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre Mondiale et de tous les événements politiques importants qui eurent lieu à ce moment-là.

De quoi se cultiver encore un peu plus, tout en savourant les piques acérées lancées par ses personnages, que ce soit son paternel ou lui-même. Tardi n'est pas tendre et il a raison de taper sous la ceinture.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Dernier volet de la trilogie, ce troisième opus rappelle l'enfance de l'auteur, enfant unique d'un couple reconstitué après le conflit et qui souffre des accès de rage du père, désabusé et cynique.
Jacques Tardi rend magnifiquement par ses dessins et ses bulles l'atmosphère régnant alors dans la France d'après-guerre. Un peu d'humour, de nombreux faits historiques et son amour de la BD font de cet album une lecture fort instructive pour tous et même mon mari, qui n'est pas fan du genre, a été séduit. Un ouvrage émouvant aussi, car on y sent tout le poids des souvenirs à chaque page tournée. Bravo Jacques Tardi!
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Troisième volume de cette série consacrée par Tardi à son père, prisonnier de guerre.
Cette fois la guerre est terminée, c'est le retour pour les « PG » et c'est difficile pour eux !
Considérés comme des vaincus par la population, comme des planqués par les soldats de 14-18 et par ceux qui reviennent des camps, ils ont du mal à se réintégrer.
Les femmes ont appris à se débrouiller sans eux.
Les postes qu'ils convoitaient ont déjà été distribués aux amis.
Le père de Jacques, bien qu'il ne tarisse pas de critique contre l'armée, n'a pas d'autres solutions que de se réengager.
Et c'est ainsi qu'il va continuer comme militaire, avec ce que ça comporte comme déplacements en France et en Allemagne.
Le petit Jacques a une drôle d'enfance, entre son père coléreux et dépressif mais qui va l'encourager à dessiner et à bricoler de ses mains, sa mère qui se plaint d'être malade depuis son accouchement, et ses grands-parents qui vont faire office de parents pour lui !

Encore plus qu'un témoignage familial, c'est tout un pan de la grande Histoire mais aussi de l'histoire de la vie quotidienne française que retrace Jacques Tardi.
Heureusement qu'il a déjà sa passion pour le dessin et la lecture des illustrés.
On le voit peu à peu devenir dessinateur.
Et les dessins passent du noir et blanc à la couleur…
Voilà une belle trilogie familiale et sociale pour se souvenir des années quarante et cinquante !
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Troisième et ultime partie de la vie de prisonnier de guerre du père de Jacques Tardi et pas la moindre, puisqu'il s'agit du retour à la vie civile, qui se veut être la vie normale. le monde fracassé par un conflit mondial se reconstruit sur des équilibres politiques et sociaux à réinventer. Les anciens soldats et prisonniers regagnent leurs foyers où ils tentent de retrouver leur place, alors que celui-ci a continué à exister sans eux. Là réside toute la difficulté d'une réinsertion dans un environnement familier, pourtant devenu étranger à la force des évènements.
Si on retrouve avec plaisir, mais sans surprise non plus, tout l'univers graphique de Tardi, ce volume se distingue des deux précédents par une place plus importante donnée à l'auteur. Ainsi on le découvre enfant, balloté entre un père mutique et une mère malade, choyé par des grands-parents chez qui il trouve l'affection. Entre la cuisinière émaillée et le tricot de sa grand-mère Lili, il s'initie à la politique et surtout au dessin. Que ce soit en Allemagne, dans la zone occupée par les Forces françaises ou à la campagne du côté de Saint-Marcel, le petit Jacques grandit dans un univers marqué par la guerre et les tensions. L'imaginaire et la découverte des premiers journaux illustrés pour enfants constituent alors autant d'échappées lumineuses à une réalité bien grisouille. Doucement, on passe d'une époque en noir et blanc à un monde en couleur où s'invente une certaine forme de modernité.
Ainsi ce triptyque s'achève une note plus intime.
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C'est de la lecture des premières aventures d'Adèle Blanc-Sec que vient ma passion pour l'oeuvre graphique de Jacques Tardi. J'en ai lu et je conserve tous les épisodes, et puis ensuite les adaptations des polars de Léo Malet et de Jean-Patrick Manchette, Daniel Pennac. J'ai aussi beaucoup aimé « le cri du peuple ». J'ai laissé de côté les albums sur la Grande Guerre, que je lirai plus tard.
Mais c'est avec sa trilogie « Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB » que j'ai découvert la foule de liens qui nous lient, Tardi et moi.
Car non seulement nous sommes nés à quelques semaines d'intervalle (lui en août et moi en octobre 1946), mais nos pères ont « fréquenté » le même camp de prisonniers en Poméranie.
Capturés tous les deux près d'un canal, essayant de s'évader en passant par Malmédy (mal leur en prit), ils ont vécu la même odyssée … celle que j'ai découverte en images dans le premier tome de cet ouvrage consacré par Tardi à son père.
Le troisième volet raconte le retour à la vie civile d'un prisonnier amer après cinq années de captivité : radicalement différent, taciturne, parfois violent, grossier … et qui ne retrouve pas sa place dans cette France où les règlements de comptes fleurissent. Il s'était engagé dans l'armée en 1937 sans réelle motivation guerrière. Mon père l'avait fait en 1938, mais sans doute y croyait-il davantage. Mais tous deux furent héroïques, ce qui ne fut pas donné à tout le monde.
Contraint de se réengager après son retour, René Tardi est renvoyé en Allemagne, dans la zone d'occupation française. Sa famille l'y rejoint quelques mois. Là aussi, les lieux évoqués me « parlent » … Fritzlar, Kassel et le colosse Hercule, l'Edersee et ses bombes bondissant par ricochet sur la surface de l'eau … j'ai visité tout ça dans les années soixante, quand j'étais en séjour linguistique à Marburg. Mon père avait souhaité que j'apprenne l'Allemand afin que « plus jamais on se foute sur la gueule ».
Et puis, cet univers enfantin – les publicités, les illustrés, les dessinateurs comme Pellos et son tour de France, la découverte de Tintin, tout me rappelle là aussi mon enfance.
Disons que j'ai eu plus de chance que Tardi car mon père avait réussi à s'évader ; il a repris lui aussi du service auprès du gouvernement provisoire du Général de Gaulle à Alger, puis, dès 1944, à Paris, est devenu courrier diplomatique, a parcouru le monde entier avec la Valise du même nom. Mais le retour avait aussi été difficile, les retrouvailles avec ma grande soeur née en juin 1939 et qui ne le connaissait pas, toujours tendues. Un fossé jamais vraiment comblé.
Lui non plus n'avait jamais parlé de sa guerre, sauf sur le tard où il nous a légué, d'un coup, son témoignage que j'ai fidèlement recopié. Moi aussi, en 2014, je suis allée faire le pèlerinage sur la côte nord de la Baltique, là où mon père fut retenu jusqu'au 13 février 1942 … Stettin, Stragard, Peenemünde, Inselrims …
Jacques Tardi évoque sa petite enfance pas très joyeuse, en grande partie passée chez ses grands-parents. Pas très studieuse, mais déjà pleine de crayons de couleurs. Il en profite pour raconter l'après-guerre, histoire de faire comprendre aux jeunes générations les événements confus de cette période si lointaine aujourd'hui. Ce n'est pas la partie de l'ouvrage qui m'a le plus passionnée mais je dois dire que le récit en est parfaitement honnête.
Après la parution du premier volume de « Moi, René Tardi … », j'ai écrit à l'auteur qui m'a fait le grand plaisir de me répondre, de sa belle écriture élancée. Je garde ce document avec ferveur … un joli texte pour moi toute seule. Un délice pour ce dernier jour de l'année ...
Lien : https://www.canalblog.com/cf..
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Troisième volet des aventures de René Tardi, père de Jacques, prisonnier en Allemagne pendant la seconde guerre mondiale. « Stalag II B - Retour en France » décrit pour l'essentiel la période qui suit le conflit, le retour en France la réadaptation pas toujours facile. Avec quelques flashbacks sur la période de l'occupation. Tardi y parle aussi un peu de lui, avec pudeur et modestie, de son enfance en France et, brièvement, en Allemagne, de son intérêt pour le dessin…

Comme les deux précédents volumes, c'est un livre émouvant, plein de tendresse, bourré de détails. le texte est parfois bavard mais le dessin somptueux. Comme dans « Putain de guerre », Jacques Tardi a choisi un format avec trois grandes cases horizontales par page, ce qui permet un dessin fouillé, précis, parlant. Un petit dossier critique complète le volume.

J'ai particulièrement aimé la description de la vie à Bad Ems, où les Tardi habitèrent après la guerre et ou René fut stationné quelques mois. Après la première guerre mondiale, mon grand-père, qui était chef de gare, y fut envoyé avec quelques collègues pour, déjà, contribuer à la reconstruction et à la réorganisation des chemins de fer…

Un très beau cadeau pour les fêtes. Si vous le pouvez, offrez les trois volumes…
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Ce troisième tome est l'histoire de la jeunesse de Jacques, nous revoyons le monde d'après guerre au travers de ses yeux, son père René n'est là que pour lui raconter les actualités de l'époque, petit à petit le père laisse la parole à son fils qui nous raconte ses jeunes années dans ces temps troublés.
L'époque de la reconstruction, comme on a dit, plus optimiste comme vocabulaire que l'époque de la digestion d'années de malheur, de crimes, de drames qu'on n'a pas toujours bien voulu voir.
Les années passent, le temps passe, la mémoire est sélective juste quelques images plus marquantes que d'autres restent.
René et Zette s'effacent petit à petit ... Jacques prend toute la place pour nous raconter ce qu'a été sa jeunesse, les souvenirs de ces grand mères qui ont été des relais importants quand son père par son engagement dans l'armée ou quand sa mère, malade suite à sa naissance (ça va ... on a compris que Jacques a été la cause de son malheur, nous l'avons bien vite compris comme Jacques, mais que voulez vous, on a pas le choix il faut accepter de vivre avec !)
La complainte de ces années là .... ca ne s'appelle pas un tank mais un char .... et le pire ... le copain du père, Drouot-Boy ... prononcer bois comme du bois ... une complainte qui revient encore et encore pour essayer de nous faire sourire.

Ce troisième tome est le livre de tes souvenirs, Jacques. À quelques années près, j'aurais pu vous raconter l'histoire de la petite Christine, à peine plus jeune qui a eu des grands pères aussi peu bavards que ceux de Jacques ... mais ces grands parents n'étaient eux pas écrivains et elle n'est pas dessinatrice !
Alors la petite Christine s'est juste un peu reconnue dans sa découverte du monde des années cinquante !
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Ce troisième tome dégage moins de force que les précédents, il ressemble plus à un livre d'histoire. le fait de le lire m'a remémoré ce que me racontaient les grands parents sur l'après guerre. C'est une période que peu de gens évoquaient ouvertement sinon pour raconter les privations. On pense toujours à la joie des français libérés, mais ça, ça n'a duré qu'un temps. Il a fallu cohabiter avec ceux qui avaient triché, collaboré, s'étaient enrichis etc.. Les vrais militaires et anciens résistants n'ont pas eu une vie si rose que cela...
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Le deuxième tome m'avait moins bien plu que le premier. Je trouve celui-ci au contraire passionnant pour tout ce qu'il raconte sur la France post-guerre, sur le rapport du père à ce monde militaire qui l'a abandonné pendant tant d'année et sur cette reconstruction peut-être impossible. La présence de l'enfant est toujours aussi lumineuse. Bravo.
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