Ton absence, à présent, comme une gifle. Tu me manques, fiston. Tu me manques de tous ces mots que je ne t'ai pas dits et qui débordent depuis que tu es parti. p.61
« La chance que tu as, Thierry. Tu es si pur «
Tant de douleurs et de non-dits. Mais toi, mon fils ? Toi, que je n'ai pas quitté des yeux et auquel je n'ai menti ? Pourquoi ce besoin de creuser une telle distance ?
Je voudrais qu'elle se taise. Que tout devienne vrai comme tout à l'heure dans la cuisine.
« Nos deux maisons dans ce coin si tranquille... Il fallait vraiment qu’un truc de dingue soit arrivé à Guy et Chantal pour rameuter une telle armée. » (p. 14)
Je suis l'enfant inaccessible, l'enfant de la mort et de l'abandon.
Dès demain, ils reviendront à la charge. Vautours, eux aussi. Nous tous.
Il faudrait courir. Tout rattraper...
Courir sans peur et à fon les ballons comme lorsqu'on est gosse.
Il raccroche et le silence revient. Quand est-ce que tout ceci va finir ? Plus les jours passent, plus la nuit prend de l'ampleur. Y a-t-il seulement une fin à ce genre d'histoire ?
Reine et Virginie, c’était avant leur arrivée, mais toutes les autres, à commencer par Zoé ? À cette époque, Marc était déjà parti étudier à Grenoble et Guy venait d’acquérir la maison. Sans doute n’avions-nous pas encore fait connaissance. La petite Margarira, en revanche, c’était l’année des vingt ans de Marc. Pour fêter « ça » et nous consoler de l’absence du « petit », Guy et Chantal s’étaient pointés avec un somptueux pauillac. Un an après, au moment de la disparition de Selima, Marc venait de nous parler de son désir de vivre au Vietnam. À la maison, nous étions comme deux chiots abandonnés et Guy et Chantal, nous invitaient souvent pour nous changer les idées.…