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J'ai découvert Gaël Tchakaloff grâce à l'émission des Grosses Têtes à la radio. Cette femme à la vive répartie et au ton irrévérencieux m'a tout de suite plu. Mais lorsqu'au détour d'un article, j'ai appris qu'elle avait créé ce personnage fascinant de toutes pièces, et qu'elle avait décidé de s'expliquer dans un livre, je n'ai pas hésité.

En effet, elle a utilisé ce prénom et ce nom depuis quelques années pour laisser échapper ses vices dormants. Cette journaliste est devenue une autre afin de sortir du lot et d'exister en société. Sa nouvelle identité lui a permis de décrocher des jobs, de charmer des hommes et de divertir son monde.

Seulement, emportée par son nouveau rôle, elle est devenue incontrôlable. Lancée dans tous ses excès, elle a commencé à perdre ce qui faisait ses fondements. Son entourage ne la suivait plus. La création commençait à étouffer l'hôte.

Durant tout le livre, elle s‘adresse directement à son double. Elle retrace son origine, son évolution et son influence. Aujourd'hui, alors qu'elle lui doit beaucoup professionnellement, elle doit mettre fin à leur collaboration afin de se retrouver personnellement.

Au détour de son histoire, il est aussi intéressant de croiser quelques personnages politiques, sur lesquels on apprend des anecdotes savoureuses. Elle nous donne son point de vue sur cet univers, celui-là même qui l'a obligé à se créer une réplique.

Avec ce récit, Gaël Tchakaloff prouve qu'elle est une véritable écrivaine. Sa plume est belle et exigeante. Elle raconte avec brio son combat contre la dualité. Parfois directe, souvent aérienne, sa langue donne une dimension métaphysique qui m'a captivé tout au long du texte. Même si la dernière partie, plus ancrée dans le réel m'a un peu ennuyé, j'ai passé un bon moment aux côtés de celle femme multiple, dont la vivacité d'esprit rejaillit sur le livre !
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Gaël est Lucile. Lucile est Gaël. Dans ce roman, qui est un journal intime, l'autrice revient sur cette dualité qui la hante. Alors que sa maman lui donnait en deuxième prénom, Gaël, à l'écriture masculine, parce que c'est toujours utile, Lucile explicite ces liens qu'elle entretient et qu'elle a crées avec cet autre qu'elle a construit de toutes pièces. Gaël est aussi déjantée et désinhibée que Lucile, sage et raisonnée. Comment vivre avec cet autre, parfois trop envahissant ?

Ce roman est une véritable mise à nu de la part de l'autrice. Elle se livre, sans fioriture. L'écriture est simple mais tellement impactante. L'autrice nous fait prendre conscience qu'en chacun de nous vit un ange et un démon, et qu'il peut être difficile de les faire cohabiter. Chez l'autrice, les deux existent comme deux entités distinctes. Si écrire ce livre est une véritable thérapie pour l'autrice, elle est pour le lecteur un révélateur de notre conscience.
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Il y a quelques mois, j'étais invitée à la présentation de la rentrée littéraire des éditions Flammarion.
Feuilletant le dépliant, mon oeil est immédiatement attiré par ce nom, cette auteure que j'adore : Gaël Tchakaloff. Elle sort un nouveau livre ?! Joie ! Dans quel sombre secret et intimité politique nous embarque t-elle ?

Pour ceux qui serait passé à côté de cette tempête à la crinière flamboyante, je pourrais vous dire que le titre de son dernier livre ne pourrait mieux lui aller ; du « Vacarme » elle en a fait.
Journaliste politique et auteure de deux romans, Gaël Tchakaloff bouscule les codes.
Avec cette liberté de ton qui lui est propre, elle fréquente, écrit, se fonde dans le monde politique d'une manière qui lui est propre.
Armée de grands et bruyants éclats de rire, de blagues provocatrices et d'un sens de l'intimité tout relatif.
On aime. On déteste.
On ne reste pas indifférent.

Avec une impatience certaine, le moment tant attendu arrive : Lucile Buffet nous présente son troisième ouvrage.
Attendez... vous êtes perdu c'est ça ?! Vous vous demander qui est Lucile ?
Comme moi, vous venez d'apprendre la vraie identité de Gaël.
Gaël qui n'existe pas. Pas vraiment.
Qui n'existe plus.
« Vacarme », c'est cela.
L'histoire d'une dualité impossible.
Deux femmes dans le même corps, deux âmes qui s'entretuent dans un combat sanglant, étouffant l'Autre, la reniant, l'assassinant.
« Vacarme », c'est l'histoire de Lucile, cette femme qui veut retrouver sa place face à ce personnage, cette femme créée de toutes pièces et qui lui échappe.
Gaël est incontrôlable.
Sans limite. Gênante.
Et cette phrase qui arrive comme un dernier avertissement avant l'impact fatal. le point final.
« Je ne sais pas qui tu es ».

Tout au long du récit, les deux femmes se répondent, se jaugent, s'expliquent, pointent et se renvoient leurs responsabilités.
C'est vif, furieusement honnête avec soi-même.
Libérateur, sans doute.
C'est un voyage tumultueux, un tourbillon puissant.
Une exploration de la vie, des failles et des souffrances d'une femme qui cherche à comprendre, qui creuse dans les mots pour trouver un sens.
À découvrir !!! 💣
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Un visage, deux identités. L'un reste discret, l'autre met le feu aux poudres. Un corps, deux personnalités. L'un en coulisse, l'autre sur le devant de la scène. Plutôt habituée à s'immiscer dans la vie des autres, l'auteur s'acharne aujourd'hui à pénétrer dans la sienne. Et ce n'est pas de tout repos. Vaillamment, elle ne s'octroie aucune pause, c'est un combat sans fin qu'elle livre. Qu'elle livre contre elle-même. Mais y a t-il juste une fin d'ailleurs, pour les combats de ses propres démons ? Sans aucune pitié, et si peu de compassion, elle décortique son autre, son double, qui l'assaille, qui la piétine, et s'acharne à le démanteler. Avec des mots tranchants, elle coupe sa personnalité en deux et raconte à quel point son autre est son air autant qu'il est son souffle coupé. À quel point ce côté positif -parfois- sur sa vie à un côté terriblement dévastateur pour ses proches. Elle suspend notre propre souffle en mettant sur sa souffrance des mots crus, des phrases directes, libérées, et elle dévoile cette part d'elle inavouée : ce double ne veut pas s'en aller, qu'à cela ne tienne, elle le couchera sur le papier.
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J'ai pensé à Gérald Durell, j'ai pensé à Bernardin de Saint Pierre, quand la narratrice relate son île, ses forêts, la mer, son ânesse, sa famille échevelée. J'ai pensé à Virginie Despentes ou à Delphine de Vigan, dans sa manière si crue, si impudique, si profonde, de dévoiler le tréfonds de son âme, à travers ses amours, son père, sa mère, sa soeur, le rapport abyssal aux personnalités connues qu'elle côtoie et dont on comprend qu'elles l'emmènent vers un cynisme qui la tue (Macron, DSK etc). J'ai pensé qu'elle faisait ce livre pour survivre à la maladie (elle a trois cancers), à la duplicité (elle est consciente qu'un monstre toxique dévore sa personnalité). J'ai fini par comprendre qu'elle avait écrit Vacarme pour ses enfants (voir son interview sur Europe 1 et Ruquier) et pour nous. Ceux qui sont perdus, égarés, ceux qui ne savent plus ni qui ils sont, ni où ils vont. Vacarme n'est ni psychologisant ni auto-centré, c'est le Vacarme intérieur que produisent sur nous les épreuves de vie, c'est le Vacarme extérieur qu'induit la société actuelle, la ville, l'ambition, le manque de vérité, la course après on ne sait quoi. On en ressort éreintés, essoufflés, avec le sentiment que quelqu'un a piqué dans notre coeur une fleur à l'endroit qui fait du bien.
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« Vacarme » est une sorte d'autobiographie et je n'aime pas trop les autobiographies. Dilemme pour moi. Allez je me lance quand même car j'ai une forte envie de connaître cette femme, cette auteure, cette tornade blonde au sourire si franc! Quelle découverte! J'ai été scotchée à mon livre toute une journée, je n'ai pas réussi à le poser tellement ce journal est envoûtant. J'ai été fascinée par Gaël, par Lucile, ses deux personnalités si opposées mais qui ne peuvent pas être dissociées. Car oui, dans « Vacarme », Lucile Buffet raconte Gaël Tchakaloff, Gaël que Lucile a créé pour être une autre, celle que tout le monde regardera. Celle qui osera tout, vraiment tout. Celle qui fera fît des jugements, des regards des autres. Celle qui sera dans les coulisses du pouvoir. Celle qui aura ses entrées dans tout le beau monde parisien. Celle qui brûlera la vie par les deux bouts. Lucile et Gaël vont se répondre, chacune va interpeller l'autre, elles s'affrontent dans les mots, les phrases, les non-dits enfin dits. Chacune a son univers.

Gaël écrit. Elle écrit pour comprendre, se comprendre. Elle écrit parce que ses mots/maux ont besoin de jaillir, d'exister. Elle écrit pour elle, pour ses filles, pour les hommes de sa vie, pour sa famille, ses amis. Elle écrit parce que cela devient vital pour Lucile. Pour cela, le récit est vif, piquant, incisif. Il est vrai, sensible, profond. Il ne cache rien, il dévoile le pire comme le bon. Il montre cette solitude si bien dissimulée mais si présente et qui fait mal. Il élude pas grand chose. Il fallait que ce vacarme fasse surface pour le calmer, le contrôler et Gaël/Lucile a tempéré ce vacarme pour en faire un roman qu'il faut découvrir!

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