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Citations sur La steppe (79)

Lorsqu’on regarde longuement un ciel profond, sans détacher les yeux, on ne sait pourquoi les pensées et l’âme s’unissent en un sentiment de solitude. On commence à se sentir irréparablement seul, et tout ce qu’on avait naguère cru proche et cher devient infiniment lointain et perd tout prix. Ces étoiles, qui regardent du haut du ciel depuis des millénaires, ce ciel insaisissable et les ténèbres, indifférents qu’ils sont à la vie brève de l’homme, lorsqu’on demeure seul à seuls avec eux et qu’on essaye d’en comprendre le sens, accablent l’âme par leur silence. On songe à la solitude qui attend chacun dans la tombe, et l’essence de la vie apparaît désespérée, atroce.
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Soudain, dans l’air stagnant quelque chose se déchira, le vent tira de toutes ses forces et, bruissant et sifflant, se mit à tournoyer par la steppe. Aussitôt les herbes et les ronces de l’année dernière commencèrent à murmurer, sur la route la poussière tourbillonna en spirale, courut à travers la steppe et, soulevant avec elle de la paille, des libellules et des plumes, s’éleva en trombe noire vers le ciel et obscurcit le soleil.
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Un peu de temps s’écoula, la rosée s’évapora, l’air se figea et la steppe déçue reprit son aspect maussade de juillet. Les herbes se flétrissaient, la vie se mourait. Les collines hâlées, d’un brun vert, lilas au loin, avec leurs tons paisibles comme des ombres, la plaine avec ses lointains brumeux et le ciel renversé dessus, semblant, dans la steppe où il n’y a ni forêts ni hautes montagnes, d’une profondeur et d’une transparence effrayantes, paraissaient à présent infinies et pétrifiées de langueur.
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Le seigle moissonné, les ronces, les euphorbes le chanvre sauvage, tout ce qui, bruni et roussi dans la chaleur, avait été à demi-mort, ressuscitait maintenant, baigné de rosée et caressé du soleil, pour fleurir à nouveau. Des pluviers voletaient au-dessus de la route en poussant des cris joyeux, des gerboises s’appelaient.
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Si tout le monde veut être savant et distingué, il n’y aura personne pour faire du commerce et cultiver le blé. Tout le monde mourra de faim.
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Une bande de lumière qui s’était furtivement approchée par-derrière fila par-dessus la calèche et les chevaux, s’élança à la rencontre des autres bandes, et soudain toute la vaste steppe rejeta la pénombre matinale, sourit et brilla de rosée.
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Au-dessus de la clôture blanchoyaient gaiement des croix et des monuments, jouant à cache-cache dans la verdure des cerisiers et se transformant en taches blanches à mesure qu’on s’éloignait. Iégorouchka se rappela que, lorsque les cerisiers étaient en fleur, ces taches blanches se mêlaient aux fleurs des cerisiers en une mer de blancheur, et qu’au temps du mûrissage les monuments et les croix étaient semés de points rouge sang.
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Un éclair brilla à droite, juste devant la ligne d'horizon, si fort qu'il illumina une partie de la steppe et la zone où le ciel clair voisinait avec la masse sombre des nuages. Des nuées terrifiantes s'avançaient sans hâte, formant une masse compacte dont les bords s'effrangeaient en grands lambeaux noirs pareils à ceux qui, s'écrasant les uns les autres, s'amoncelaient à droite et à gauche de l'horizon. Avec leurs contours loqueteux et dépenaillés, les nuages avaient un air d'ébriété canaille. Soudain, le tonnerre gronda, clair et distinct.
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La lune s'était levée, pourpre et morose comme si elle avait été malade; les étoiles paraissaient bouder et l'ombre était plus épaisse, le lointain plus flou. On aurait dit que la nature toute entière était tourmentée par des pressentiments et attendait quelque chose avec angoisse.
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Bientôt la rosée s'évapora, l'air se figea et la steppe leurrée reprit cet aspect morne qu'elle offre habituellement en juillet. L'herbe s'était affaissée, la vie s'était engourdie. Tout paraissait maintenant infini, pétrifié par l'ennui : les collines brûlées, brunes et vertes, violettes à l'horizon avec leurs teintes discrètes comme l'ombre, la plaine avec son lointain brumeux et, reversé au-dessus d'elles, ce ciel qui dans la steppe sans arbres ni hautes montagnes paraît terriblement haut et transparent.
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