AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 1520 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman qui va vous faire balancer entre divers sentiments. En racontant l'histoire de Saul Karoo, Steve Tesisch signe un livre envoûtant. Entre son impossibilité physiologique ( selon lui) d'être saoul, son incapacité à se retrouver seul avec son fils qu'il dit pourtant aimer, son divorce, ses « amours », vous allez le suivre et tantôt le haïr, tantôt le plaindre, tantôt le trouver prétentieux, vulgaire, creux, vil...et tantôt vous dire que son ex-femme y va quand fort, que ce qui lui arrive est cher payé... bref c'est de là littérature au sens noble du terme. Avec une histoire, des personnages qu'on aime détester ou qu'on déteste aimer, des sentiments forts et bien décrits avec une plume vive et acerbe, de belles phrases qui pourraient être autant de sujets de dissertation. Seule la fin m'a... laissé sur ma faim ! Encore une perle de Monsieur Toussaint Louverture.
Commenter  J’apprécie          101
C'est vrai je suis avare en 5 étoiles mais là il faut dire que ce livre resté trop longtemps dans ma PAL les mérite amplement. C'est bien simple il regroupe tout ce que j'adore dans la littérature américaine. Un personnage misérable mais tourmenté. Un anti-héros névrosé et médiocre dont l'auteur fait de la vie une farce avant de basculer dans la tragédie. J'ai d'abord pensé à Ignatus Reilly de la conjuration des imbéciles en moins cintré néanmoins puis j'ai décelé des éléments me laissant penser au Rabbit de la tétralogie de John Updike... avant que Teisch ne s'impose! Parfois drôle ou ridicule, parfois touchant et finalement émouvant quand notre héros enfin lucide contemplera avec fatalité l'immensité de son propre vide... Un livre à lire et à relire pour mieux le mettre en perspective avec la propre vie et trajectoire de l'auteur et sa quète paternelle entre autre.
Commenter  J’apprécie          91
Coup de coeur. Coup de coeur. Coup de coeur. Ce roman m'a bouleversée en profondeur. Quand, dans certains romans, on assiste à un ou deux moments de grâce où l'auteur fait un constat subtil et lucide, on se réjouit. Dans "Karoo", les constats subtils et lucides sont partout, et si je devais décrire le livre, je dirais même que c'est une succession de constats subtils et lucides. Saul m'a touchée, avec ses multiples problématiques : peur de l'intimité, impossibilité d'être saoûl, objectivité. Il s'analyse et analyse le monde, et les gens qui l'entourent, avec une acuité sublime. J'ai lu ce roman comme un plat délicieux, lisant morceau par morceau pendant deux semaines pour faire durer le plaisir et distiller la joie de le lire chaque jour un peu. Steve Tesich est un écrivain remarquable, je suis heureuse d'avoir découvert son roman, qu'il a fini juste avant sa mort. Dans "Karoo", on est face aussi à une satire de la société américaine, fine, et à un personnage infiniment attachant, Saul. Si aujourd'hui, on me demandait "Quel personnage de fiction souhaiterais-tu rencontrer ?", ma réponse serait Saul immédiatement. Il est si humain, malgré tout ce qu'il dit. L'ensemble du roman est dans ma tête, comme un film, certains moments me causant de la tristesse ou des rires. Un chef d'oeuvre que je recommande à tou.t.es.
Commenter  J’apprécie          91
Roman puissant. J'ai adoré le style, cette autodérision permanente, le recul du narrateur, ce côté détaché et en même temps conscient de ne rien contrôler. J'ai retrouvé un peu de John Fante dans l'écriture. L'histoire est tellement bien construite et la fin est grandiose. Dommage que cet auteur ne soit plus de ce monde.
Commenter  J’apprécie          91
y'a des bouquins, des fois, tu sais que tu dois les lire. Tout les gens dont l'avis compte pour toi te disent que c'est génial, tu sais que tu aimes l'éditeur, tout semble parfait dans le meilleur des mondes et pourtant, ils restent sur l'étagère à côté du lit, abandonnés, parce qu'ils te font un peu peur et qu'après tout ceux qui te l'ont conseillé sont un peu des intellos et tu as une fois de plus peur de ne pas être à la hauteur. Ils attendent, ils attendent, ils attendent tellement que quand tu te lances enfin, ton entourage habitué à te voir lire des nouveautés te dit « mais il est vieux celui-là, non? ». Je ne ferai pas de ce billet un manifeste à la gloire du fonds, ce sera pour plus tard. Donc je me contenterai de dire « oui il est vieux mais c'est parce que j'avais peur ».[...]
Lien : http://www.readingintherain...
Commenter  J’apprécie          90
ça commence comme un Woody Allen. Un écrivain raté, Saul Karoo, qui travaille comme script doctor pour Hollywood. Il retaille et dénature des scenarii pour les faire rentrer dans le moule de l'industrie cinématographique. Alcoolique et pathétique, il a raté son mariage, son rôle de père, sa place de fils.
La description de sa vie, du milieu Hollywoodien, sa vision du monde donne lieu à de beaux moments d'humour très noir et de cynisme.
Puis vient sa rencontre avec Leila Millar, il croit tenir sa rédemption. Il est lié à elle par un secret inavouable, qu'il ne lui avoue pas d'ailleurs.
Et la comédie vire en tragédie. L'irrésistible marche du destin est toute tracée, inéluctable. Il frappe le jour prévu, fantasmé, mille fois rêvé par Saul pour son triomphe...
Ça commence comme un Woody Allen et ça finit comme chez Sophocle.
Ne reste plus qu'un épilogue comme une sinistre farce, Hollywood recyclant les malheurs d'un Saul étranger à sa propre histoire.
Un roman épais et dense mais où je ne me suis pas ennuyer, bien au contraire. Une lecture que je recommande.
Commenter  J’apprécie          80
"Le film d'Arthur Houseman, c'était autre chose. C'était un chef d'oeuvre. Il faisait appel à ce qu'il y avait de meilleur en moi rien que pour que je puisse l'apprécier à sa juste valeur, et déjà là, je ne me sentais pas vraiment à la hauteur." Cette phrase est une réflexion de Saul Karoo, le narrateur du livre, au sujet du film qu'un producteur très en vue d'Hollywood vient de lui confier afin qu'il en refasse complètement le montage. Et c'est exactement ce que je ressens après avoir lu Karoo de Steve Tesich. Je suis devant ce livre rare comme on n'en rencontre qu'une poignée dans sa vie. Et quand cette vie est plus proche de son terme que de son début, comme c'est le cas pour moi, on se dit qu'il faudrait un miracle pour qu'à nouveau un livre nous procure autant d'émotions que les meilleurs romans qu'on a déjà lus. Pour moi, Karoo est un vrai choc littéraire comme on n'en a que quelques uns dans sa vie et plutôt que de rédiger une critique qui ne rende pas pleinement justice à la beauté et la finesse de ce roman, j'aimerais me contenter de dire : "lisez-le, c'est magnifique !". Je vais malgré tout tenter d'en dire un peu plus.
Ce livre associe à mes yeux, ce qui est plutôt rare, une grande maîtrise de la construction et du rythme du récit à une extrême sensibilité dans la peinture des personnages et des situations dans lesquelles l'auteur les plonge. Sur ces deux aspects, on pourrait aisément comparer Tesich à un William Styron, un John Irving ou un Stefan Zweig. Troisième dimension, ce roman possède une profondeur historique et psychologique tout-à-fait impressionnante. Sont convoquées ici les mânes d'Homère, de Sophocle ou de Shakespeare (et parfois explicitement, comme avec Ulysse, les Atrides, Le Roi Lear pour ne citer que ceux-là). C'est une dimension que j'avais déjà appréciée dans quelques romans contemporains comme par exemple Middlesex de Jeffrey Eugenides ou Les Bienveillantes de Jonathan Littell. Quatrième dimension, celle de la confrontation entre mensonge et vérité, entre fiction et réalité, entre vie rêvée et absurde du quotidien. Là c'est au roman Les heures de Michael Cunningham que je pense, ou encore à la labyrinthique Maison des Feuilles de Mark Z. Danielewski, ainsi qu'à toute l'oeuvre de Paul Auster ou celle d'Emmanuel Carrère. Enfin, last but not least, il y a la cerise sur cette superbe pièce montée, je veux parler de son humour qui est un humour à la fois métaphysique, convoquant Eros et Thanatos, et irrésistible de drôlerie - j'ai éclaté de rire à plusieurs reprises. Cette fois c'est l'esprit facétieux du Romain Gary de Chien Blanc ou de Gros-Calin ainsi que celui plus sombre de La Promesse de l'Aube et de Pseudo qui me semblent hanter ce livre.
Peut-être trouverez-vous exagérée cette énumération de références toutes plus prestigieuses les unes que les autres : l'effet ne serait-il pas alors de disqualifier ma critique et de vous détourner de cette lecture ? Ne dit-on pas : "Quand la mariée est trop belle ..." ? Alors laissez tomber tout cela, disons que je n'ai rien dit ou seulement ceci : "Karoo est un livre magnifique, lisez-le !"
Commenter  J’apprécie          85
Je voudrais d'abord rendre hommage à mon libraire, qui ne s'appelle pas Amazon et par la même à tous les libraires. Il existe une petite librairie à Nîmes, un bijou de petite librairie à l'ancienne que tous les lecteurs Nîmois connaissent je pense. Je rentrais un jour dans cette librairie, comme tant d'autres fois et je demandais à mon libraire un livre de Gabriel Garcia Marquez que je n'avais pas lu. Hélas, il ne l'avait pas.
En manque de livre, de lecture, d'auteur, de rencontre et d'humanité, presque la larme à l'oeil, pas loin de chavirer dans le matérialisme rédempteur en allant m'acheter une connerie très vite oubliée, je lui demandais un conseil: un livre s'il vous plait ....
Et mon libraire qui connait son métier parce que c'en est un, me tendit " Karoo "
Plait il ?
Je ne voudrais pas vous dire ni quoi ni comment mais ce livre est à lire. Je ne vais pas vous le raconter, vous pouvez lire la dessus partout mais ce livre est et sera à mon avis, car il n'a pas fini de faire parler de lui, un très grand livre.
Karoo, homme cynique, odieux, vaniteux sans en avoir l'air, finira par se confronter à quelque chose d'immense qui s'appelle peut être " l'amour " oui mais l'amour absolu, celui qui désintègre l'ego pour ramener l'homme à la matrice immense qu'est l'univers. Et par la même logique, Karoo est partout, il est en nous, veillons à ne pas nous en apercevoir trop tard.
Commenter  J’apprécie          80
Peut-on s'émanciper du vide ?
On a tous lu un jour le roman d'un pauvre type, antipathique et en marge de tout, qui va essayer de se relever pour devenir responsable. On finit par s'attacher au type car la moralité l'emporte sur le méprisable. On ferme le livre, on est content cinq minutes, et on passe à autre chose. Et un jour on vous met Karoo entre vos mains.
Saul Karoo est ce qu'on pourrait qualifier de "pauvre type", avec des mots plus ou moins grossiers. En instance de divorce, refusant à son fils unique le soutien paternel, alcoolique, désabusé, méprisant, fieffé menteur... Saul Karoo vit confortablement dans son grand appartement de New York. Script doctor, il transforme des scénarios de films pour les rendre rentables, conformes au consumérisme ambiant à une époque où l'argent prend le pas sur l'art. Il se place dans une telle démesure qu'il n'est même plus capable de ressentir l'ivresse quand il ingurgite verres sur verres.
Pourtant, tout au fond du trou moral qu'il a lui-même creusé, Karoo va être hameçonné par le désir d'une vie meilleure, dans laquelle il est un bon père, un amant fidèle, un fils aimant, un homme respectable.
C'est grâce à un énième scénario à modifier qu'il va se mettre en quête de l'homme qu'il aurait pu être. Courant après le passé, essayant de recoller les morceaux, il conserve néanmoins ses armes favorites principalement aiguisées par le mensonge. Saura-t-il s'émanciper d'une vie tombée dans le néant ?
Karoo, c'est le roman du vide qui fait tout pour exister. C'est une course contre la démesure, la recherche du perdu. Mais sort-on indemne de ce raid solitaire dans l'abîme ?
La réponse est au bout des 600 pages que vous ne lacherez pas.
Commenter  J’apprécie          71
Saul Karoo, alcoolique new-yorkais, la cinquantaine en voie d'obésité, est docteur pour scénarios et films, càd qu'il retouche les scripts et réarrange les scènes des films pour les "améliorer" (enfin, en général). Il a un gros problème depuis qu'il n'arrive plus à l'ivresse. Sa vie part à vau-l'eau et il aimerait pouvoir y appliquer les mêmes recettes qu'aux films pour s'y donner un meilleur rôle.
Dans un style alerte, caustique, féroce, entre humour juif us et poésie, l'auteur nous entraîne à la suite de son "héros" 'd'une farce sociale où sont auscultés avec cynisme les travers de l'intelligentsia américaine ultrafriquée à un drame humain profondément poignant'. Terrible et terriblement jouissif.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (3186) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20239 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}