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3,84

sur 1520 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre, dont la présentation plus que soignée m'avait déjà intriguée, m'a été conseillé par mon collègue comme suit: "Lis, tu vas adorer, c'est affreux." Et voilà, que sur la plage, le sable entre les orteils, je suis entrée dans l'univers de Steve Tesich et rien n'a pu m'en détacher du tourbillon Karoo.
Cynique, érudit, drogué, philosophe, débris social, génie à ces heures perdues, on adore détester cet anti-héros fascinant qui pose son regard féroce sur notre société de plus en plus pressée.
Un roman coup de poing qui m'a aussi fait découvrir les géniales éditions de Monsieur Toussaint Louverture. Ces 600 pages de jubilation grinçante passent comme 20 dans votre vie et s'établissent comme un nouveau monument de la littérature américaine.
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En plus d'être un objet toujours aussi beau et agréable à lire, ce livre est un pavé digeste en compagnie d'un loser magnifique aux réparties à mourir de rire. Autant dire qu'il est le mariage parfait d'un Grands Animaux MTL.

En rencontrant Saul Karoo, consultant en réécriture de scénarii pour Hollywood totalement désabusé (il faut dire à sa décharge que notre énergumène ne ressent plus l'ivresse quelle que soit la quantité d'alcool absorbée - Enfer et damnation !), légitimement désabusé donc par le cinéma, le travail, l'amour, je ne m'attendais pas à vivre une telle épopée romantique avec lui.
J'ai complètement adoré ce texte brillamment écrit, drôle et cynique. Les quelques longueurs (qu'on s'attend de toute façon à trouver) ne gâchent rien et sont l'occasion de s'immerger toujours plus profondément dans l'esprit tordu de ce héros mythomane et hypocrite.
Ce roman aborde également la question plus sérieuse de la place que chacun doit trouver dans le monde. Avec plus ou moins de réussite, de hasard, de choix, de destin.

Bref, j'en ressors totalement conquise avec déjà en tête la question de savoir quel sera le prochain Grand Animal à me faire craquer !


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Le groupe facebook À l'assaut des pavés et ses lectures communes me donnent l'occasion de lire des romans que j'ai depuis un certain temps, ET-ÇA-FAIT-DU-BIEN de découvrir qu'on peut avoir des super bonheurs littéraires dans ses étagères !!!

Saul Karoo est script doctor, son métier consiste à dénaturer des chefs-d'oeuvre, ou des scénarios problématiques, pour les aligner sur les canons hollywoodiens.
Et bien évidemment il évolue au milieu des amitiés factices du cinéma.
J'ai adoré ce mec, ses raisonnements à la noix et son côté tête à claques qui le rendent attachant et drôle. C'est un loser magnifique !
Ce mec est dingue et c'est drôle ! Sa tournure d'esprit est complètement délirante...
Mais j'avoue que peu à peu il m'est apparu comme une larve immonde, un pauvre mec qui un jour sera vieux sans jamais avoir été adulte. le comble du pathétique de mon point de vue, parce qu'il est lâche, égoïste, menteur et immature.
Mais bon, il reste attachant malgré tout, du moins parce qu'il est un personnage de fiction.

De A à Z c'est que du bonheur, une écriture qui coule toute seule, des réflexions sur la vie, le monde, la connerie aussi ainsi que la superficialité de certains milieux.
Des travers tels que l'hypocrisie et le cynisme y sont très bien décortiqués, sans complaisance, du moins tant que ça concerne les autres. Quand il est questions de lui-même, Saul se trouve une multitude d'excuses toutes plus convaincantes les unes que les autres.
Il sait pourtant qu'il fait du mal à tout le monde par couardise. Et puis un jour il croit trouver une occasion de se racheter auprès de quelqu'un à qui il pense devoir beaucoup.

Alors que la première partie m'a donné l'impression d'un voyage intérieur dans la tête de Saul, sa vie, sa personnalité, la deuxième partie m'a paru plus vivante avec l'arrivée de Leila et donc plus agréable.
La construction de ce roman, l'histoire de Saul, m'a évoqué le travail d'un maçon qui monte un édifice brique par brique.
J'ai énormément aimé !

L'auteur sait terriblement bien disséquer les non-dits, les pensées, les événements de la vie.

Il semble que Steve Tesich n'ait écrit que deux romans et ça c'est bien dommage parce que c'est un véritable coup de coeur pour moi !
Lien : http://mechantdobby.over-blo..
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Quelle découverte! Merci le passage des livres... j'ai failli abandonner à 150 pages ayant compris qui étaient les personnages... mais peu importe l'intérêt de ce superbe roman est au-delà d'une bluette dramatique. On est happé et plus on avance plus on est fasciné, attrapé par une écriture incroyable à la fois simple et originale, fine et compréhensible sans bavardage. C'est avec regret que je l'achève et lâche la main de ses personnages regrettant que ce soit l'unique roman de cet auteur décédé
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Karoo, retenez bien ce nom car il fera bientôt parti de votre imaginaire au même titre qu'un Rubempré ou qu'un Gobseck, est un personnage au premier abord fondamentalement odieux, mais le bougre a du talent, le talent sulfureux et odieux de dépecer les textes des autres pour en faire des scénarios à succès, des films à bon rendement.
Sans angoisses existentielles, il "fait de l'argent" en se vautrant à son aise dans ce qui marche, fonctionne. Il est celui qui coupe, qui dégraisse et s'engraisse. Dans l'industrie du cinéma, on se l'arrache ou presque... Car Karoo vieillit un peu, et même beaucoup, il prend du poids, dévore, boit, fume, avachi sur sa petite fortune. D'un dîner l'autre, et petites sauteries bien arrosées, les réveils sont de plus en plus difficiles. A dire vrai, Karoo aurait bien aimé être écrivain, comme beaucoup de plumitifs sans talent, mais comme peu d'entre eux, Karoo est très lucide, il n'est qu'un écrivaillon, il le sait, point final... Cette rare objectivité est peut-être la qualité primordiale de notre homme, son point faible aussi. A force de voir les êtres et les choses de l'extérieur et avec un sang froid remarquable, de les étudier sans se laisser happer par les émotions, il en est venu à vivre comme séparé de lui-même, se regardant vivre, petit Jiminy Cricket sans morale aucune. Il fuit les têtes à têtes avec son fils adoptif, incapable de soutenir le moindre moment quelque peu intime. Karoo, depuis belle lurette, est un homme public et seulement public. Dans l'intimité, il n'existe plus....
Oui mais voilà, son fils se fait de plus insistant (il VEUT le voir enfin pour parler...) et allez savoir pourquoi cette histoire d'assurance santé qu'il n'a plus depuis longtemps (pour être heureux vivons libres) commence à le tarauder (et son entourage en rajoute des couches, comme s'il allait mourir demain, vraiment ?), et puis, il y a ce problème avec l'alcool. Depuis quelques jours, l'ivresse lui est devenue inaccessible, totalement. Alors pour coller avec son image publique et ne surtout pas l'écorner, il est contraint de mimer en fin de soirée, l'ivresse plus ou moins avancée, selon l'heure... Mais horreur suprême, au petit matin, il n'a rien oublié ! Rien oublié des racontars, mauvaise mines et travers de ses compagnons de soirée, tout reste gravé, inéluctablement dans sa mémoire, la page reste gribouillée, noircie, plus moyen de l'effacer, saine et propre, avec un bon verre de whisky bien tassé. Pour Karoo, c'est le début de la fin, enfin jusqu'à ce fameux rendez-vous avec l'homme qu'il déteste peut-être le plus au monde, mais qui a fait sa fortune, un producteur de tout premier plan avec qui il a déjà commis quelques meurtres littéraires. Karoo sait exactement comment tout va se passer, comment il va refuser avec pertes et fracas et surtout fracas. Et pourtant il accepte. Derrière tout cela, comme une idée de Rédemption mais à l'envers. Massacrer une oeuvre d'art, une vraie, mais pour le Bien de ceux qu'il aime, enfin. Et la descente aux enfers commence. Rien de bon n'arrive à ceux qui brûlent les oeuvres d'art sur le bûcher des vanités. Au final, il faudra payer l'addition et pour Karoo, elle sera très lourde.
Karoo a cru pouvoir tout réparer, comme Dieu, mais il n'était pas Dieu, évidemment, et Dieu répare-t-il quelque chose ?
En revanche, le Verbe, lui, continue inlassablement de créer...

Steve Tesich, à l'inverse de son personnage (il fut tout comme Karoo, scénariste) a beaucoup, beaucoup de talent, énormément. Son livre et son personnage émeuvent, étonnent, font rire et même pleurer, interrogent, malmènent.
Epique, homérique, cosmique, tragi-comique, ce livre est un pavé dans la mare des certitudes et de la bêtise humaine.
A lire de toute urgence, et à garder auprès de soi.

Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Saul Karoo est un « réparateur » de scénario doué et très bien payé. Doté d'une solide culture, hautement diplômé, il traîne à la cinquantaine un cynisme, une paresse, une lâcheté à toute épreuve. Séparé de sa femme, Dianah, père d'un enfant adopté tout jeune, Billy, il retrouve, par hasard, vingt ans après, la mère de Billy dans un petit rôle d'un film qu'il doit « réparer ».
Il élabore un plan diabolique qui ne se réalisera pas.
La vie, les états d'âme, les épreuves de Saul Karoo sont racontés avec grande maîtrise par ST tout en retours en arrière et en changements de pied. C'est plein d'humour, d'humanité et de compassion pour un salaud en lequel chacun peut, à des degrés divers, se reconnaître. Un chef d'oeuvre.

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Né en Yougoslavie sous le nom de Stojan Tešic, presque contraint à changer son nom suite à son arrivée aux États-Unis au milieu des années 50, Steve Tesich n'est pas né avec la certitude qu'il sera écrivain. D'abord lutteur, puis cycliste, il devient dramaturge et scénariste sur le tard – mais son style est bon, il rafle un oscar. 14 ans après un premier roman initiaque, Steve Tesich signe une oeuvre magistrale, au nom rugueux de KAROO.

Publié à titre posthume – dommage, car il lui vaut une reconnaissance globale, unanime, dithyrambique – Karoo est l'odyssée écorchée d'un homme cynique qui, alors que le destin lui offre une dernière chance de rédemption, va inconsciemment tout faire précipiter sa chute. C'est la tragédie moderne par excellence, quelque part entre Ulysse et Oedipe, ancrée dans la société américaine – mais sa portée n'est-elle pas universelle ? – superficielle, égoïste et décadente.



Parfait équilibre entre le désespoir et l'humour noir et corrosif d'un homme qui préfère fermer les yeux pour ne pas perdre pied, l'histoire de l'impénétrable Saul Karoo n'est rien d'autre qu'un chef-d'oeuvre.

« J'ai de la sympathie pour eux. Je trouve qu'il y a beaucoup d'analogies entre les troubles en Roumanie et ma propre vie. Pauvres étudiants… S'il pensent qu'ils ont été trahis, là, qu'ils attendent seulement de grandir un peu et qu'ils commencent à se trahir eux-mêmes. Les choses commencent vraiment à mal tourner quand vous n'avez plus que vous-même à renverser pour que votre vie s'améliore. »
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L'histoire tragique de certains auteurs face à leur oeuvre est souvent déchirante et celle de Karoo et Steve Tesich n'y coupe pas. Cependant, il serait bien réducteur de s'en tenir à cette partie romanesque réelle quand la fiction ici écrite est prodigieuse.
Les déboires de ce pauvre type, qui se débat vers le bas sans manquer d'être attachant, tiennent le lecteur en haleine. Est-ce par un goût morbide pour la déchéance ? Allons... Suivons plutôt un homme, simplement un homme, dans ses questionnements, ses doutes, ses faiblesses, ses lâchetés et finalement ses rayonnements.
Ce roman est un grand roman. Un très grand roman. L'écriture, pour ce que j'en ai lu de traduction, est éminemment américaine et profondément mélancolique dans sa justesse. Il y a du Cioran dans ce Bret Easton Ellis bouleversant, il y a de L'Homme surnuméraire de Patrice Jean, il y a du Houellebecq américain. Il y a, ensuite et enfin, ce dernier chapitre lumineux et si sombre, cet excipit qui suffit à qualifier Karoo de chef d'oeuvre.
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Ouvrage publié après le décès de son auteur, Karoo est un roman marquant, sorte de tragédie moderne dont la tension monte petit à petit au fil des pages, mettant en scène un anti-héros inoubliable. Une histoire magistrale, et une critique de la société américaine et de sa cupidité.
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J'ai vu ce matin un pamphlet creux et visqueux, tellement imbibé de ressentiment et d'envie que j'évitai la nausée de justesse grâce à ma diète. Mon esprit convoqua mon allemand préféré Nietzsche, mais Little Boy pour un cancrelat, c'est excessif. Karoo vint à ma rescousse, dans la superbe édition de Monsieur Toussaint Louverture pour assainir l'atmosphère. le fly-tox de la jalousie. Lisez ou relisez, ce livre somme, drôle, et qui instruit sur l'âme humaine tout autant que Sigmund Freud.
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