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Citations sur Dans les forêts de Sibérie (1468)

La cabane, royaume de simplification. Sous le couvert des pins, la vie se réduit à des gestes vitaux. Le temps arraché aux corvées quotidiennes est occupé au repos, à la contemplation et aux menues jouissances. L'éventail de choses à à accomplir est réduit. lire, tirer de l'eau, couper le bois, écrire et verser le thé deviennent des liturgies. En ville, chaque acte se déroule au détriment de milles autres. La forêt resserre ce que la ville disperse.p.43
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"La théorie critique du dessèchement moderne, formulée par Emerson et Ellul,prolongée par Julien Coupat et les nostalgiques du lien communautaire, ne tient pas. Ce n'est pas l'entassement dans le parc urbain qui rend méchant, ni le stress provoqué par la pression marchande qui transforme l'homme en rat hargneux, ni la rivalité mimétique de la promiscuité qui "commande aux frères de se haïr" (Coupat dansTiqqun). Au Baïkal, séparés par des dizaines de kilomètres de côtes, vivant dans la splendeur des bois, les hommes se déchirent comme les voisins de palier d'une vulgaire mégalopole. Changez le cadre, la nature des "frères"rester la même.L'harmonie des lieux n'y fera rien. L'homme ne se refait pas."
p.213,
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À l'un de ses disciples qui proposait de creuser des canaux d'irrigation dans le potager, Confucius, l'arrosoir à la main, répondit : "Qui sait où cela nous mènerait ? "
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"Ma cabane est loin et moi, je ne sais rien" : un proverbe russe né dans les taïgas.
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Dans Qu'est-ce que je fais là ? Bruce Chatwin cite Jünger qui cite Stendhal : "L'art de la civilisation consiste à allier les plaisirs les plus délicats à la présence constante du danger."
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Devant pareilles visions, Malevitch écrivit : "Quiconque a traversé la Sibérie ne pourra plus jamais prétendre au bonheur."
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Je connaissais le vertige du grimpeur accroché à la paroi : la vue du gouffre l'effraie. Je me souvenais du vertige horizontal du voyageur dans la steppe : les lignes de fuite l'étourdissent. Je savais le vertige de l'ivrogne qui croit tenir une idée géniale : son cerveau refuse de la formuler correctement alors qu'il la sent grandir en lui. Je découvre le vertige de l'ermite, la peur du vide temporel. Le même serrement de cœur que sur la falaise - non pour ce qu'il y a dessous mais pour ce qu'il y a devant. Je suis libre de tout faire dans un monde où il n'y a rien à faire.
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Il avalait des litres de thé, je partais marcher dans les bois. Le soleil inondait la pièce, des oies fuyaient l'automne. Je pensais aux miens. On écoutait la radio : la speakerine annonçait les températures à Sotchi. Anton disait « cela doit être bien la mer Noire ». De temps en temps, il jetait une bûche dans le poêle puis la journée tirée, il sortait l'échiquier. On buvait des petits coups d'une vodka de Kranoïarsk et on poussait les pions. J'avais toujours les blancs, je perdais souvent. Ces journées interminables passèrent vite. Je songeais en quittant mon ami : Voilà la vie qu'il me faut. Il suffisait de demander à l'immobilité ce que le voyage ne m'apportait plus : la paix
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La marque Heinz commercialise une quinzaine de variétés de sauces. Les supermarchés d'Irkoutsk les propose toutes et je ne sais quoi choisir. J'ai déjà rempli six caddies de pâtes et de Tabasco. Le camion bleu m'attend. Micha, le chauffeur, n'a pas éteint le moteur, et dehors, il fait – 32. Demain, nous quittons Irkoutsk. En trois jours, nous atteindrons la cabane, sur la rive ouest du lac. Je dois terminer les courses aujourd'hui. Je choisis le Super Hot Tapas de la gamme Heinz. J'en prends dix-huit bouteilles : trois par mois. Quinze sortes de ketchup. A cause de choses pareilles, j'ai eu envie de quitter ce monde
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Cette idée que les paysages ont une mémoire.
Une plaine agricole se souvient des angélus. Un champ de coquelicots des amours enfantines. Mais ici ? Les bois n'ont pas de souvenirs. Ils sont sans transformation, sans Histoire, ils ne disent rien, nul écho d'une action humaine ne traîne sous leurs frondaisons. Les taïgas gisent pour elles-mêmes.
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