AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Wyoming


Tesson et Rimbaud, le poète fulgurant et l'écrivain talentueux, cela donne un petit livre excellent, même si par moments Sylvain s'égare un peu, pour ma part j'aime son écriture et son style, j'apprends toujours quelque chose en le lisant, et, je suis toujours saisi par ses formules, ses pensées à contre-courant (je ne saurais me passer d'Internet et pourtant j'apprécie sa citation sur le bonheur d'avant la toile).

Il débute par un avant-propos, synthétisant en quelques pages, le génial Rimbaud, en allant marcher le long de la Meuse, vers l'Ardenne qui vit naître le poète, concluant cette introduction par une formule ad hoc : "Rimbaud, azimut brutal vers l'éternité".

Ensuite, le choix de Sylvain est de suivre la courte vie et l'oeuvre encore plus courte du poète en proposant trois chants, celui de l'aurore, celui du verbe et celui des pistes.

Ce choix génère quelques allers-retours qui pourraient perdre le lecteur, ce n'est plus l'azimut brutal mais les méandres de la vie de Rimbaud, semblables à ceux de la Meuse.

Pas de doute pour Sylvain Tesson, Rimbaud est un génie, depuis son excellence scolaire jusqu'à celle exprimée dans ses poèmes. Sylvain rappelle à plusieurs reprises la projection si rapide de l'oeuvre de Rimbaud, en moins de quatre années, entre seize et dix-neuf ans. Mais quand un jeune homme a produit "Le bateau ivre", "Le dormeur du val" ou "L'éternité" pouvait-il pressentir aussi jeune le potentiel qui l'aurait fait rejoindre Hugo et Baudelaire sur le volume de leur oeuvre?

Sylvain n'omet aucune référence à ces deux autres poètes immenses et s'applique à croiser leurs vers avec ceux de Rimbaud. Cela donne de très beaux passages et quelques citations de ses prédécesseurs très bien choisies.

La musique, la peinture, la marche et le voyage sont également présents dans les propos de Tesson qui évoque ce besoin de soleil et de Provence de tous ces génies du XIXe siècle, peintres ou écrivains. le pauvre Arthur ne connaîtra guère Marseille que pour y mourir.

Sylvain Tesson n'abuse pas des extraits de l'oeuvre de Rimbaud, il les distille au compte-gouttes, suscitant le désir du lecteur d'aller se plonger à nouveau dans les Illuminations et de relire cette poésie de fulgurance avec peut-être un autre oeil, ébloui par les propos de Sylvain Tesson.
Commenter  J’apprécie          872



Ont apprécié cette critique (76)voir plus




{* *}