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3,6

sur 955 notes
Je commencerai cette critique par les citations de De Gaulle et Churchill.
Le premier disait "La politique et la stratégie de la guerre ne sont qu'une perpétuelle concurrence entre le bon sens et l'erreur" et le second "Que la stratégie soit belle est un fait, mais n'oubliez pas de regarder le résultat".

Celles-ci ne font que mettre le récit que nous livre Jean Teulé de la bataille en perspective avec les conditions réunies pour une victoire française et la réalité des faits.

Ici le parti pris est simple 3 chapitres pour 3 jours de "bataille".
L'avantage avec l'écriture de Jean Teulé, c'est qu'elle est reconnaissable entre mille, diablement efficace, que l'on est rarement déçu et que l'on ne s'ennuie pas.

Il se concentre sur les jeudi 24 octobre, vendredi 25 et samedi 26 octobre 1415. Et il n'en faut pas plus pour nous présenter cette folle bataille. Folle dans tous les sens du terme, déjà le roi Charles VI surnommé Charles le Fol, un lieu improbable d'un point de vue stratégique, une météo exécrable, une attente inter-minable (en deux mots ou en un mot à chacun de choisir), des forces en présence qui laissaient présager une issue positive et dont le résultat est éloquent : le connétable Charles d'Albret et douze autres membres de la haute noblesse, quelque 1500 chevaliers et environ 4 500 hommes d'armes sont tombés côté français, tandis que les pertes des Anglais s'élèvent à moins de 450 hommes... Voilà pour le résultat.

et je terminerai cette critique par une autre citation aux antipodes des deux premières et que l'on retrouve dans un film plus récent : "Ce n'est pas la stratégie qui m' inquiète mais le stratège", tout ça pour dire qu'il ne s'agit pas ici d'un dîner mais bien d'une bataille.
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Ah si j'avais eu le bonheur d'avoir un professeur d'histoire comme Jean Teulé, j'aurais été encore plus passionnée par l'Histoire.
Avec son phrasé qui n'appartient qu'à lui, l'auteur nous invite à la bataille D Azincourt et nous la fait suivre, en partie, à travers les yeux de Fleur de Lys. Il nous livre toute l'absurdité et l'inconséquence des nobles français avec une verve que j'aime encore et toujours.
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Il est certain, et la chose étant déjà tellement arrivée, cette version D Azincourt va se faire etripée par les nombreux, peut-être trop, spécialistes de l'Histoire avec un grand H. Ça va être l'Azincourt de la littérature. Jean Teulé va être remisé aux côtés de Stéphane Bern auxquels il va être rappelé qu'ils doivent s'occuper de leurs oignons.
Mais moi, j'aime aussi que l'on me raconte l'histoire ainsi. Et pour le coup on y entre vraiment dans cette bataille qui s'inscrit dans la 'guerre de cent ans'.
Tout le monde a appris à l'école (plus ou moins bien) ce que fût Azincourt. Donc, ce livre history Roman est spolié avant même d'en commencer la lecture.
Les mots du récit sont simples et justes. Récit en language commun. Une pute, même du surnom de Fleur de lys, n'est pas ici appelée Dame de petite vertu.
Ici, on ne glorifie pas les nobles, on les noie dans la boue, dans la frange. On n'hésite pas à les ridiculiser.
Nous, heureux lecteurs, nous sommes installés aux aux places VIP de cette boucherie avec une vue imprenable sur les horreurs de cette bataille et des guerres en général.

Oui, j'ai beaucoup aimé ce livre d'histoire. Comme j'aurais aimé avoir M. Teulé comme prof.
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Avec sa gouaille et une langue bien verte, Jean Teulé transforme une tragique et sanglante défaite historique en une pasquinade .
Cette célèbre bataille étudiée en classe de quatrième était restée dans ma mémoire : 1415, une défaite, 1515, plus tard, une victoire , deux dates faciles à retenir !
« Azincourt : les armées française et anglaise se rencontrent en Picardie, non loin De Crécy. Pour la troisième fois, la chevalerie française subit un épouvantable désastre. »
J'avais écopé de deux heures de colle quand en histoire lors d'un contrôle trimestriel oral , interrogée sur la grande peste noire (1347-1352 ) j'avais évoqué  « La Peste » de Camus que je venais de lire . Une très bonne note au demeurant, mais deux heures de retenue pour avoir fait état devant toutes les élèves intéressées par les sombres détails rapportés (pas de mixité à cette époque au lycée) , d'une lecture jugée subversive par ma professeure choquée. Pour tout vous dire, depuis ce temps là, et vous avez pu le constater Camus, je l'aime ! Et maintenant Camus non pas « philosophe pour classe terminale » selon le pamphlet de l'écrivain Jean-Jacques Brochier, mais Camus au programme du bac de français.
J'imagine donc, la même scène, à la même époque, évoquant cette bataille en faisant état de ma dernière lecture et de la version donnée par Jean Teulé. le renvoi , à coup sûr !
Une lecture choisie et assumée, je savais ce que j'allais y trouver après avoir écouté une interview de l'auteur, pour une parenthèse ludique entre deux ouvrages plus sérieux, mais j'avoue, je préfère des lectures plus conventionnelles !
Azincourt,( toponymie que ce village a gardé : Azin, patronyme d'origine germanique et court - domaine rural), que j'ai voulu voir il y a quelques années, le champ de bataille : une grande prairie à l'herbe grasse... depuis, des aménagements ont été réalisés...



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Un livre reçu dans une "masse critique", merci Babelio.
La bataille D Azincourt, victoire anglaise, déroute française: même la nullissime en Histoire que je suis en a entendu parler. Voici donc un récit dont la trame est connue: puisque de suspense il n'y a point, j'en espère une atmosphère, un point de vue, des images, des bruits, bref, j'espère la vivre, cette bataille. Et c'est bien là que la déception est grande. La bataille se transforme en un grotesque dessin animé, avec un face-à-face interminable sous une pluie battante, dans un terrain détrempé. Elle est présentée comme un jeu vidéo fruste: des anglais moins nombreux, misérables, équipés d'arcs, face des français sûrs d'eux, vaniteux , sous des armures somptueuses, armés de lances de tournoi, artillerie lourde et principes de chevalerie en étendard. J'aurais abandonné le livre, n'était-ce la nécessité de rédiger cette critique, devant le langage qui mêle anachronismes et joyeuses inventions, devant les plaisanteries potaches (merci, j'en ai eu mon content), les schémas qui font du papier. Que cette bataille se fût déroulée il y a six cents ans ne change rien à l'affaire, j'ai eu, je le reconnais, bien du mal à adopter le parti pris de la farce. La dernière phrase est à l'aune du livre tout entier: 'Debout (toujours debout!), en plein milieu du champ de bataille, Fleur de lys pisse'.
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Attention : ce billet spoile, comme la 4ème de couverture.


Le 24 octobre 1415, pendant la Guerre dite de Cent Ans (1337-1453), plus de 10 000 soldats français barrent le chemin du repli vers l'autre côté de la Manche à environ 8 000 anglais dirigés par le roi d'Angleterre Henri V (1386-1422). Les anglais sont épuisés, manquent de vivres, beaucoup de leurs compagnons sont morts de dysenterie (maladie dont le susnommé Henri V mourut sept ans plus tard). Et les français disposent d'une artillerie dont les anglais sont dépourvus, tandis que les arcs anglais font face à des arbalètes aux traits plus puissants.
Le lendemain, après l'échec des négociations, les anglais ne peuvent éviter la bataille.
Bilan humain au soir des combats : 13 chevaliers et quelques centaines de soldats anglais tués, contre 6 000 chevaliers français !


Le récit de la soirée du 24 octobre 1415, campe le décor et les personnages (pages 7 à 75). Dans les nombreux dialogues de cette première partie, Jean Teulé cherche à la fois à restituer le langage de l'époque et à se faire comprendre des lecteurs. le propos y est clair mais le style ampoulé et sans fluidité. Ce livre s'annonce donc comme une déception.

Le 25 octobre 1415 (pages 77 à 185) : ce n'est plus l'heure de la fête, et celle des palabres passe vite. le temps de l'action est venu. Remarquable changement de ton ! Et spectaculaires actions ! Les combattants et l'auteur s'éclatent ; les premiers au sens propre du terme (mais salement), et le second au sens figuré (mais brillamment). C'est trash, c'est enfin du Teulé... Un « régal » pour le lecteur engoncé dans son fauteuil, plus de six siècles plus tard.

Teulé nomme la catin du régiment français « Fleur de lys ». N'est-ce pas faire trop d'honneur à cette monarchie française qui se prétendait de droit divin ? Charles VI (1422-1380), le roi français de l'époque est tellement barjot qu'il fut affublé du gentil nom de "Le Fol" (des oncles assurèrent la régence). Les raisons de sa folie (schizophrénie ?) restent méconnues des historiens mais l'excès de consanguinité fait partie des pistes. Ce 25 octobre, il n'a pas suffi de tenir ce roi à l'écart de la bataille D Azincourt pour éviter la folle et humiliante défaite des troupes françaises. La faute à un cumul de facteurs défavorables, et surtout à un incroyable complexe de supériorité. S'il n'avait été question de vies humaines, mon amusement en tant que lecteur serait ici comparable à celui que je ressens quand l'équipe de France de football donnée à l'avance gagnante par ses supporters et les journalistes sportifs, se fait finalement éliminer par une "petite" équipe.

La Fleur de lys est aussi un symbole de la Vierge Marie, cette fleur étant censée représenter la pureté. D'accord : si Joseph n'était pas le géniteur, alors il fut bel et bien trompé, puisqu'un enfant est né (et que la FIV n'existait pas encore). Mais de là à dire que le benêt aurait été cocufié contre monnaie sonnante, il y a un pas que je ne franchirai pas sans preuves... Et quand bien même, contrairement à la Fleur de lys de Teulé, Marie n'avait probablement pas à s'occuper d'une armée entière !

La manière dont Teulé se moque des bannières est jubilatoire ; les nobles qui les arborent semblent (presque) aussi ridicules que « nos » « Républicains » contemporains s'émouvant du retrait d'un chiffon tricolore d'un monument parisien. La bassesse des nobles français montrée ici par Teulé n'est pas l'apanage de leur classe sociale, elle est aussi présente chez la piétaille anglaise. En réalité, cette bassesse est une « qualité » malheureusement très partagée dans notre espèce, mais qui trouve plus ou moins l'occasion de s'exprimer. Les guerres constituent de formidables lieux d'expression pour elle. Et Teulé est un excellent porte-parole !


Merci à Babelio et aux éditions Mialet Barrault (Masse Critique de janvier 2022).


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Comment bien perdre une guerre ?
Jean Teulé nous en donne la notice avec humour.

Quand tout semble gagné d'avance, trop d'assurance et de négligence peuvent engendrer l'inverse.

Entendez-vous la petite voix de la raison qui donne des solutions aux problèmes ?

Une lecture drôle pour rire et passer un bon moment !
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