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3,67

sur 1888 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mangez-le si vous aimez vous délecter de faits divers plus que dramatiques et presque inimaginables...
Mangez-le si vous aimez vous balader dans la campagne périgourdine...
Mangez-le si la foule ne vous fait pas peur...
Mangez-le si vous avez un bon coup droit, que votre genou peut encore en envoyer valdinguer plus d'un et que votre coup de tête en a assommé quelques-uns...
Mangez-le si vous avez bon appétit et que la viande fraîche ne vous rebute pas...
Mangez-le si vous ne considérez pas plus que ça votre prochain...

Mangez-le si, à l'instar de Jean Teulé, vous pensez que la haine, le mensonge, l'ignominie, la barbarie et l'inconscience font malheureusement partie de l'âme humaine, que vous aimez croquer des personnages hauts en couleurs et absolument stupéfiants et que vous êtes friands d'humour noir et décalé...
Mangez-le si les faits historiques romancés à la sauce Jean Teulé vous intriguent...
Mangez-le si vous aimez le pinard qu'offre cordialement le curé...
Mangez-le si vous voulez... car moi j'en reprends une part...
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C'est une histoire à vous couper l'appétit à défaut du souffle : celle d'un jeune aristocrate intelligent, bon, sensible qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Pris à partie par une foule en furie, il finira lynché et même dévoré par celle-ci. le préfet, sorte de Ponce Pilate du XIXe, qui était censé intervenir pour le sauver, aura ces mots funestes et prémonitoires qui condamneront à une mort certaine un innocent : mangez-le si vous voulez.
le lecteur a l'impression d'une descente en enfer qui ne s'arrête que lorsque l'épouvantable est commis, et que la foule semble se réveiller de sa démence.Effroyable mais vrai.
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Selon l'expression consacrée, ce roman est" inspiré d'un fait réel".
Et l'on peut en rester tout pantois !

Les faits donc : le 16 août 1870, un certain Alain de Monéys, se rend à une foire à Hautefaye village périgourdin.

Pour un propos mal interprété le malheureux va être lynché de la plus atroce des manières !

Ce que va subir de Monéys, bien d'autres l'ont subit , le subissent, "la loi de Lynch", est celle de la violence aveugle, stupide, éhontée du groupe, du troupeau.


Les crises, les émeutes, les libérations après une occupation, d'une ville d'un pays, sont prétextes pour certains à laisser parler leurs instincts les plus vils.

Sans vouloir jouer les misanthropes blasés (quoique !), je dois dire, que je n'ai pas été surpris par la bassesse des actes et des propos rapportés par Teulé.

Notez au passage, que la bande des justiciers, compte une harpie, qui est peut-être la pire du lot (pour ceux qui idéalisent les femmes, désolé, elles sont aussi capables du pire !)

Au final, ce court roman de Teulé (pléonasme !), est assez salutaire, il nous rappelle que sous le vernis de la civilisation, la bestialité reste prête à surgir, quand les circonstances s'y prêtent !
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Alain de Monéys est le nouveau premier adjoint de Beaussac. En dépit d'une légère claudication et d'une faible constitution, ce jeune homme généreux s'est porté volontaire pour combattre les Prussiens. Dans quelques jours, il partira rejoindre son bataillon. Mais aujourd'hui, c'est la foire à Hautefaye et Alain s'y rend pour saluer ses connaissances et rendre quelques menus services. « J'aime aussi Hautefaye et ses braves gens. » (p. 4) Hélas, il fait très chaud, trop chaud, ce jour-là. « L'effondrement du commerce, la sécheresse et maintenant la peur de l'invasion, empoisonnent le climat de la foire. » (p. 18) Il suffit d'un malentendu et Alain de Monéys, accusé de traîtrise, devient la victime de la haine villageoise. le lynchage peut commencer et il ne s'arrêtera que quand le pauvre jeune homme aura été battu, supplicié, torturé, brûlé et même mangé ! « Après l'avoir ferré comme un boeuf, on va le griller comme un cochon ! » (p. 62)

Terrible histoire, mais histoire vraie ! Avec sa passion des faits divers, Jean Teulé traite cet épisode de cannibalisme paysan avec une maestria éclatante. Entre superstition campagnarde et négligence des autorités, le sort de ce pauvre Alain est scellé en quelques instants. Il y a bien deux amis qui tentent de le sauver et le curé qui ouvre sa cave en espérant détourner les assoiffés de sang du massacre, mais rien n'y fait. « Cette gestion instinctive et collective du massacre dilue la responsabilité. » (p. 47) le lendemain, ils sont bien embêtés, les villageois de Hautefaye et tous ceux venus assister à la foire : qui n'a pas participé au massacre ? Bien peu… « Plusieurs demandent : ‘C'était qui ?' Ils ont massacré un homme tout l'après-midi sans même s'inquiéter de qui il était. » (p. 68) Mais comment juger tous ces coupables ? Ce n'est pas possible. En plus, la prison de la préfecture ne compte que 21 places : il va falloir chercher les coupables les plus coupables. Drôle d'histoire, à la fois triste et fascinante. Oui, au XIX ° siècle, en France, alors que Paris se dotait de grandes avenues claires, on pouvait mourir sous les coups de dents d'une populace enfiévrée. Ça vous coupe l'appétit ? Tant mieux, le contraire aurait été gênant !
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Aie, mais quelle histoire. Et dire que tout ça est vrai !! Se trouvant au mauvais endroit, au mauvais moment, un aristocrate verra sa vie enlevée. Il aura eu le malheur de répéter qu'une phrase, pour que les villageois se méprennent. Il était bon pourtant cet homme. Et tous l'adoraient. Mais soulevé par un souffle de démence, la foule lui fera les pires atrocités ; ongles arrachés, yeux crevés, démembré, brûlé et même mangé… C'est à vous soulever le coeur. le lecteur crie de dégoût, entraîné dans cette lente (trop) lente descente aux enfers… Difficile à lire. Heureusement la justice le vengera… Une chance que c'est un court récit, parce que le coeur n'aurait pas tenu plus longtemps à lire ce livre.
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"Mangez-le si vous voulez", c'est l'histoire abominable d'un jeune conseiller municipal, élu à l'unanimité qui se voit torturé, tué, brûlé et finalement quasiment mangé par une foule de connaissances et d'amis à la foire du village voisin.
Parti à la foire pour acheter une génisse à une indigente de sa connaissance et commander la réparation de la toiture d'une grange au charpentier pour une autre... Il n'en reviendra pas.
On est prévenus par la quatrième de couverture : "Nul n'est à labri de l'abominable. Nous sommes tous capables du pire." Tous, je ne sais pas, mais les protagonistes de cette lamentable affaire, c'est sur...
Dans "Le cheval dans la locomotive", Arthur Koestler s'attache à comprendre ce décalage si souvent observé chez l'homme entre l'émotion et la raison ; qui plus est en groupe. Nous en avons un bien cruel exemple dans cette sordide histoire (vraie).
Jusque la femme de l'instituteur braillant : "Coupez lui les couilles". Nous voilà replongés au pire moment du Germinal de Zola quand les femmes émasculent l'épicier Maigrat, un autre effet de meute...
Je découvre Jean Teulé par ce petit bouquin (merci Couperine ). Un style vif, sans fioritures, très adapté à la situation décrite... Remarquable. Même si l'on en sort un peu courbaturé.
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Ou comment la folie meurtrière a mené un village à s'en prendre à l'un de leurs voisins, à le tabasser, le torturer, le brûler vif et même le manger...
Jean Teulé ne choisit pas des sujets faciles et très joyeux. Avec Mangez-le si vous voulez, il signe l'une de ses oeuvres les plus dérangeantes. Il nous raconte ce faits divers qui a secoué la France au XIXe siècle. Son style inimitable et incisif met bien en scène le sordide de toute cette situation. On suit le chemin de croix du pauvre Alain, ses tortures et ses douleurs nous sont racontés avec force détails. Arrivée à la moitié du livre, j'ai même pensé que je ne pourrai pas aller jusqu'au bout. Finalement, j'ai été emportée dans le calvaire de ce jeune homme pourtant inoffensif et qui va devenir le bouc émissaire de la ville de Hautefaye. En refermant le livre, j'ai été saisie par un grand sentiment de malaise (malgré la très petite note d'optimisme que fait pointer Jean Teulé à la fin dans le baiser métaphorique d'Alain et Anna dans leurs morts respectives). J'ai eu l'impression d'avoir détesté ce roman, parce qu'il m'a pris à la gorge. Il nous fait ouvrir les yeux sur l'horreur de la folie collective. Un fait divers qui trouve encore des échos aujourd'hui, il n'y a qu'à allumer la télé ou la radio pour s'en rendre compte. Mais au final, ce roman est habilement mené. Jean Teulé restitue avec sa plume habituelle toute l'horreur d'une histoire vraie. A déconseiller aux âmes sensibles.
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une honte, une anecdote ? non ! un fait, une horreur revulsante mais que de plus en plus de gens appellent de leurs voeux. allons y gaiement sans état d'âme. il faut désengorger les tribunaux et accélérer la justice des ... inhumains.
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Ce livre raconte un fait qui s'est réellement passé le 16 aout 1870. Lorsque l'on part de ce postulat, on reste donc atterré face à cette histoire. Comment, des gens ordinaires, des bons travailleurs, artisans, paysans...habitants le village de Hautefaye ont-ils pu sombrer d'un coup dans la folie? Jean Teulé nous donne ici l'exemple parfait de l'hystérie collective. Une broutille qui en quelques secondes prend des proportions démesurés. On a beau donné l'excuse du contexte, la guerre contre les allemands associée à une sécheresse qui inquiète tout le monde. Les gens avaient peurs, une peur de l'ennemi et en même temps un sentiment de frustration, d'inaction....Je ne vais pas ici vous dévoiler l'histoire même si le titre "Mangez-le si vous voulez" est assez explicite. Mais en tout cas je peux vous dire qu'on se laisse porter par la foule, on suit la traque de ce pauvre homme, on se dit que peu être on aurait pu se trouver dans cette foule.Un livre poignant
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Du grand Teulé, à dévorer!!! L'histoire est d'autant plus effrayante qu'elle est vraie. Les descriptions donnent la nausée; âmes sensibles s'abstenir! Mais c'est le style de Jean Teulé : tout dire, de la façon la plus réaliste possible et tant pis si vous tournez de l'oeil! le titre est explicite, on va bien parler de cannibalisme. Mais après tout, le public du 21ème siècle est habitué aux scènes d'horreur avec "the walking dead" et autres séries où les personnages se délectent de chaire fraîche. du coup, j'aurai dû ne pas être ébranlé et pourtant... Parfois, je me suis demandé si j'allais pouvoir continuer ma lecture, tant certaines scènes prennent aux tripes. Et puis courageusement, je n'ai pas sauté une ligne, pas un mot, ai fermé parfois ma pensée pour ne pas visualiser la scène et pouvoir accompagner ce malheureux homme dans sa descente aux enfers. On se demande quand il va mourir et comment se fait-il qu'il reste si longtemps en vie après tout ce qu'il a enduré comme supplices. La bête est dure, elle résiste, elle s'accroche à la vie coûte que coûte et cherche tant qu'elle le peut à clamer son innocence. La délivrance de notre pauvre héros viendra par le feu : feu de l'enfer ou feu de joie? tout dépend où on se place. Mais ce qui fait froid dans le dos, au delà des tortures infligées au personnage, c'est que ce soit l'histoire d'une hystérie collective, d'un homme seul contre tous, qui a beau crié son innocence, essayé de réparer le quiproquo dont il est victime, ne parviendra jamais à se faire entendre. Même les gens qui l'appréciaient , vont oublier qui il était. Il perd son identité, il devient l'inconnu qu'il faut abattre, on ne le reconnait plus, il n'a plus de visage au sens propre comme au figuré et quand quelques rares personnes essaient de lui venir en aide, de raisonner la foule, ils ne font pas le poids et doivent renoncer. Cette histoire met en évidence la folie humaine et l'effet de groupe et montre que personne ne peut être certain de ne jamais glisser vers la barbarie collective.
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