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Avant d'attaquer ce "Debout l'humanité", je ne connaissais que le versant divertissant et ludique de l'oeuvre de Tezuka à travers ses récits d'action ou de science-fiction. C'est donc ma première incursion dans l'oeuvre engagée du légendaire mangaka. Et je n'ai pas du tout été déçue de l'expérience. "Debout l'humanité" est une grande réussite.

Si le dessin peut surprendre, moins en rondeur et moins détaillé qu'à son habitude, le style participe pleinement à la réussite de l'ouvrage. Un peu à la manière des illustrations de presse, le dessin est à la fois simple et précis, le trait est épuré et va à l'essentiel pour une lisibilité parfaite et une narration dynamique. Une forme qui va bien avec le fond.

Avec ce pamphlet anti-militariste, Tezuka brasse nombre de thèmes universels et intemporels : l'esclavage, l'eugénisme, la guerre, la marchandisation de l'Humain, la société de spectacle... de nombreux thèmes donc, peut-être trop. Certains sont survolés et auraient mérité d'être approfondis. Mais pour autant, même effleurés, ces sujets ne perdent pas leur force d'évocation et leur pertinence.

Le récit est foisonnant et très riche mais comme il est très bien mené le lecteur n'est jamais perdu. Tezuka sait raconter une histoire, aussi complexe et vaste soit-elle. Il sait accrocher le lecteur par une intrigue addictive, pleine d'action et de suspense. Une des armes utilisées par Tezuka est l'humour. Ce récit, effrayant par le propos, est souvent très drôle. Mais l'humour déployé par l'auteur n'atténue pas le propos, n'édulcore pas la férocité du ton. L'humour n'est pas là pour créer une distance entre le sujet et le lecteur. A contraire, cet aspect drôlatique renforce la violence des situations en les poussant à l'extrême.
L'émotion n'est pas absente dur récit et "debout l'humanité" offre de jolis passages touchants, voire sincèrement remuants, à l'image d'une conclusion triste et désespérée.

"Debout l'humanité" est donc une grande réussite et donne envie de découvrir d'autres oeuvres engagées du grand Tezuka.

Challenge Meli-melo 2 (A vert normal - en bas à droite)
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Découverte pour moi du fameux Osamu Tezuka, un des maîtres de la BD japonaise. BD, car l'occidental est ici en terrain familier, on est plus près de tintin que des grandes séries de mangas. Comme dit par ailleurs par d'autres babelionautes plus experts, le trait fait penser au dessin de presse, et le récit en a les qualités de dénonciation et d'humour. Nous sommes en 1967, en période de guerre du Viet-Nâm, de développements de la science, c'est aussi l'ère de la consommation et de la communication de masse qui s'ouvre. En même temps, les horreurs de la seconde guerre mondiale ne sont pas encore si loin derrière. Osamu Tezuka met en scène un personnage moyennement fréquentable, Tenka Taihei : petit, couard, querelleur et pas particulièrement respectueux des femmes, il suscite quand même la sympathie par son côté speed, naïf et victimaire. Il est enrôlé de force par un laboratoire de l'armée qui cherche à développer des super-guerriers du futur, et va être le jouet de deux ministres japonais. Le premier, Kurosumi Ôtomo est chargé de la recherche scientifique. Un test médical est fait sur Tenka, et là, incroyable : ses spermatozoïdes ont deux flagelles ! Avec cette particularité unique, il va être utilisé à outrance pour produire des êtres asexués. Si deux vraies femmes de caractère le convoitent, il ne peut jamais faire son affaire, il faut qu'il passe à la trayeuse !!! Entre engueulades, courses-poursuites, déguisements, fortes femmes, meurtres, l'histoire s'enchaîne sans répit, l'expérience se déploie au Taiheitengoku, une sorte de mini-Etat créé pour ça. Les asexués qui sont des clones issus chaque fois du même père Tenka, peuvent prendre comme bon leur semble à tout moment une apparence d'homme ou de femme. Ils deviennent peu à peu des centaines de miliers, des millions, et vont servir, sur l'idée du Ministre de l'Information de chair à canon pour une émission de divertissement, une boucherie à grand spectacle. D'autres servent d'esclaves sexuelles à de gros magnats de la pègre japonaise. Mais bientôt les asexués vont se rebeller et toute cette ignoble machinerie va se retourner contre ses promoteurs.

Ce livre est un pavé de 430 pages où l'on ne s'ennuie pas, vu le rythme et les rebondissements à l'oeuvre. En reprenant quelques codes du nazisme (le ministre de l'information a des airs de Goebbels et Taihei est utilisé et grimé en Hitler pour haranguer les foules, comme l'illustre la couverture), il capte parfaitement, déjà en 1967, les dangers des progrès de la science, de l'eugénisme. Il résonne avec force aujourd'hui dans un monde où la différenciation entre les sexes se réduit toujours plus, mais aussi entre les humains et les robots. Cela en fait une BD visionnaire, dont le propos bien plus grave qu'il n'y paraît (y compris sur la question des sentiments, quel amour et sexualité possible avec ces êtres nouveaux ?), est traité avec humour, car le personnage de Taihei est assez drôle.

Une lecture divertissante et intelligente !
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Debout l'humanité raconte l'histoire de Tenka Taihei, un déserteur de l'armée qui devient leur cobaye après s'être fait capturer. Car s'il n'est physiquement pas taillé en armoire à glace, ni d'une intelligence hors pair, en lui se trouvent des spermatozoïdes à deux flagelles, chose jamais vue qui va pouvoir donner naissance à une nouveauté. Oui mais tous ses enfants seront des clones asexués, (Déjà avant StarWars…) qui serviront de chairs à canons pour ceux distingués mâles et de compagnies pour ceux distinguées femmes. Ainsi est né le père de 260 milliards d'enfants asexués faisant concurrence à Dieu.

Un très bon roman-graphique en noir et blanc d' Osamu Tezuka sur l'avenir de l'humanité et ses travers de mal utiliser ses nouvelles inventions qui au lieu d'être un progrès en bien, l'est en mal.

Tout au long de son histoire créée en 1967, pendant la guerre du Vietnam qui a influencé l'auteur. Tezuka dénonce la stupidité de l'homme qui ne veut pas subir ce qu'il fait subir aux autres puisqu'il ne se remet pas en questions sur ses actes et ce qui l'entoure. le racisme sur la couleur de peau et le genre de sexe. le business de la traite des hommes et des femmes. Qu'une simple signature condamne l'être humain à la soumission. La manipulation des médias… Et surtout le but de la vie, de l'existence.

Au final l'être humain brasse beaucoup d'air pour rien, en passant à côté d'une vie de paix et d'amour.

Un auteur engagé à lire et relire 😊
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Génial ! Enfin, une intrigue inattendue, décalée et drôle au possible qui tient en haleine jusqu'à la fin. Un dessin direct et expressif !
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Debout l'humanité est une des oeuvres du génie du manga Osamu Tezuka qui combine l'humour de ses travaux satiriques et la créativité de ses tomes de science fiction. Il utilise son style de dessin dépuré et un ton qui vire vers le ridicule pour parler d'une société effroyable qui glorifie la guerre et qui traite ces citoyens comme s'ils ne méritaient pas la vie. le résultat et un manga qui fait plaisir à lire et qui propose une critique lucide des maux du XXe siècle, digne d'amener le lecteur éduqué à la réflexion.

La trame est très étrange à sa manière: Un homme qui est utilisé comme cobaye pendant la guerre découvre qu'il est capable de donner naissance à un "troisième sexe" humain, ni male ni femelle, incapable de se reproduire et obéissant par nature, à la manière des abeilles ouvrières dans une ruche. Par le moyen de la fécondation in-vitro, le protagoniste est capable de produire des millions des hommes sans sexe car la production journalière de spermatozoïdes est conséquente. Ainsi, par cette simple mutation, la terre toute entière va être affectée, et nous voilà dans le cadre proposé par Tezuka.

Derrière l'écran de ce principe fantastique unique, le thèmes de l'esclavage, le racisme, les problèmes de genre et la violence sont décris peu à peu. La narration est très légère, mais l'univers est extrêmement trouble: l'être humain massifié devient un produit, il perd son identité, il devient une chose et il souffre tous les abus imaginables de la part de "l'humanité, la vraie". Nous sommes en face d'une des dystopies le plus effroyables du siècle dernier. Malheureusement, un nombre de critiques ont choisi d'exacerber le côté satirique de cette oeuvre en minimisant l'importance de l'univers engendré par l'auteur, ils parlent d'une caricature. L'oeuvre est bien plus que ça.

Pour ceux qui aiment Tezuka comme humoriste, ici vous trouverez votre compte, ceux qui sont habitués aux oeuvres fantastiques de l'auteur tels que Crater apprécieront le cauchemar tissé par l'auteur ici. le manga peut tout faire, parfois même mieux que les nouvelles. Je pense qu'un lecteur attentif sera du même avis que moi et verra comment Débout l'humanité arrive a dépasser des textes littéraires à sa manière.
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De Tezuka je ne connaissais qu'Astro le petit robot, dessin animé que j'adorais gamine et j'aurais dû en rester là.

Debout l'humanité se veut une oeuvre engagée mais je n'y ai vu qu'une histoire assez banale traitant du sujet de la guerre, des magouilles politiques et du ségrégationnisme entrainant la révolte des opprimés.
En effet, il s'agit de produire des êtres humains asexués pour en faire des esclaves soldats ou bonniches en se basant sur le modèle d'une ruche ou d'une fourmilière. Je le reconnais l'idée est originale, sauf que...
Sauf que les situations et solutions mises en scène ne m'ont paru ni impactantes, ni drôles mais plutôt de mauvais goût... Pourquoi de mauvais goût ? Parce que le géniteur peut se retrouver par exemple attiré par un de ses descendants asexué d'apparence femelle qui l'appelle papa en l'embrassant... Bof bof bof...

Les dessins ne m'ont pas interpellée non plus...

Bref, je ne m'y repencherai pas.
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Ce manga de Tezukaillustre, comme tant d'autres, l'imagination débordante et débridée de celui qui est surnommé le dieu du manga. Les dérives de la science, du pouvoir, de la société du spectacle sont ici au coeur du propos. Tezuka joue aussi pleinement sur l'ambiguïté sexuelle des clones pour proposer des situations entre drame, humour et réflexion sur les valeurs de l'humanité. Il pousse même un peu trop à mon goût le côté scabreux à travers les relations potentielles/supposées entre le géniteur des clones et certains de ses enfants, tout en voulant par là-même montrer la déshumanisation complète via l'absence d'interdit vis-à-vis de ces êtres vivants-objets y compris de la part de celui qui en est à l'origine. Au final, le manga traite de beaucoup de choses (sans doute un peu trop), mais les péripéties, qui semblent parfois ne pas avoir de sens, servent toujours le récit à un moment ou à un autre.
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Je m'initie au manga, doucement, c'est donc un des premiers ouvrages que je termine. Lecture agréable sur un sujet original, des êtres asexués.
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