Attention !
Ce roman noir est une véritable bombe à retardement… Il m'a emporté avec son ton journalistique durant toute ma lecture, jusqu'au dernier chapitre, “véritable explosion”, jusqu'à sa dernière phrase, qui donne un espoir… jusqu'à son dernier mot, “Guerre”.
“
Il était une fois la guerre”, dernier roman d'
Estelle Tharreau, est un condensé de toutes les émotions ressenties par Sébastien Braqui, un soldat brisé par des dommages psychologiques qu'il a subit, brisé par les politiciens qui ne voient que leur intérêt à l'encontre de la vie de centaines, de milliers d'êtres humains. Je l'ai presque perçu le récit comme un documentaire sur la guerre, une intrusion dans un monde noir et terrifiant ou les soldats se soumettent à des ordres qui parfois font froid dans le dos…
Le récit n'est pas raconté par le héros, mais par un reporter de guerre qui témoignera de l'horreur vécu par Sébastien et tous les autres. Je suis devenu alors le témoin du basculement psychologique qui s'installe dans son esprit, des rapports compliqués qu'il vivra avec sa femme qui l'aime pourtant de tout son coeur, avec sa fille, avec qui il refuse tout dialogue, de sa transformation tant physique que mentale. Il se sent humilié, alors il se réfugie dans l'alcool pour “oublier”, et finira par perdre l'estime de lui-même.
Où s'arrête la fiction, où commence la réalité ?
Seule l'auteure le sait.
Estelle a construit son récit d'une main de maître. Pas de phrases inutiles, pas de mots perdus, ils sont percutants et nous forcent à la réflexion sur les aléas de la guerre et le pouvoir de certains. Elle plonge directement, sans épargner ses lecteurs, dans des scènes de conflits violentes, effroyables… Mais pour comprendre la perception du vécu et la déchéance de Sébastien, il nous fallait passer par là, entrer dans sa tête, comprendre sa perdition.
Avec ce quatrième roman lu, Estelle grimpe pour moi une nouvelle marche.
Un roman très visuel, une thématique plus que maîtrisée, un dénouement vertigineux, elle signe un roman qui risque de surprendre plus d'un homme et qui ne laissera de toute façon personne indifférent, qui marquera je l'espère les mémoires…
Je remercie Joël Maïssa des Éditions Taurnada de m'avoir permis de découvrir une nouvelle facette à son talent !
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