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On imagine bien que la guerre peut vous changer un homme, mais on reste finalement bien loin du compte. Dans le livre d'Estelle Tharreau, ce ne sont pas seulement les faits de guerre aussi horribles soient ils qui vont bouleverser la vie de Sébastien et de sa famille. Mais le système militaire, la grande muette comme on appelle souvent l'armée qui va faire preuve d'une lâcheté coupable envers ses hommes. le retour du soldat est difficile, se réintégrer à la vie civile est une grande douleur, l'abandon de la fraternité, de son corps d'arme est une blessure qui semble ne pas vouloir cicatriser et puis il y a les traumatismes. le fameux Stress Post Traumatique qui n'est jamais pris en compte dans le roman et l'alcool aidant, ne va pas s'améliorer. Avec une écriture au plus près des événements, le conflit se passe dans un pays imaginaire d'Afrique mais remplacer le Songha par le Mali et vous avez là un parfait exemple. Contrairement à Ceux Qui Restent  de Jean Michelin voir ma chronique, où l'écriture reste factuelle et permet au lecteur de garder un peu de recul, Il était une fois la guerre vous prend à la gorge et vous laisse un goût amer. Dans les deux livres la place des familles qui restent à attendre le retour du combattant est très bien abordée. L'éloignement, la distance qui se crée avec sa femme et sa fille est terrible. La narration se fait parfois par un personnage extérieur dont on apprendra qu'il était journaliste grand reporter de guerre, son point de vue est aussi pointu. le pouvoir des mots s'exerce et nous sommes proche de la faillite annoncée de cette vie d'homme pour qui un jour tout s'écroule. Un roman où la violence des images suggérer, de l'enfance bafouée, des camps de réfugiés et des missions des soldats raisonneront encore en moi pendant longtemps. C'est percutant, bien écrit et ne laissera personne dans l'indifférence. Bonne lecture.
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C'est un roman choc, dur, terrible, que nous sert l'auteure. Il était une fois la guerre, malgré son titre, n'a en effet rien d'un conte de fée.

Ici, les tourments et les conséquences de la guerre sont décrits avec un réalisme bouleversant. Au travers d'un héros profondément traumatisé, d'une construction intelligente alternant deux types de narration, et de nombreux retours dans le passé, l'auteure nous met face à l'horreur, face aux sentiments ressentis avec force, face à l'indicible.

Incroyablement bien documenté, c'est un récit poignant, aussi authentique que dramatique. On constate avec beaucoup d'émotions tout ce que la guerre vole aux hommes, aux militaires, mais aussi aux familles de ces derniers, bien trop souvent oubliées dans le bilan malgré les lourds sacrifices qu'elles doivent faire.
On rencontre là, un homme, plus soldat que mari, plus soldat que père, en proie à des démons que seul un compagnon d'infortune peut réellement comprendre.

La psychologie est d'une finesse sans pareille, les émotions brutes m'ont transpercée tout du long. Et si je ne peux absolument pas savoir ce que la guerre engendre réellement pour ne pas l'avoir vécue, grâce à ce roman je peux au moins essayer de comprendre tout le mal qu'elle provoque, et ce sans retour, sans aucun pansement curatif possible. Elle laisse ses satanées cicatrices pour toujours et change irrémédiablement la destinée de ceux qui l'ont endurée, directement ou par ricochet.

Estelle nous présente une histoire digne d'un témoignage véritable et nous prouve l'importance, la nécessité aussi, du devoir de mémoire. L'expérience des uns n'est certes pas l'expérience des autres mais il me semble primordial aujourd'hui de ne plus se voiler la face et de réaliser le poids des conflits armés sur ceux qui y sont malheureusement confrontés.

À lire absolument, c'est d'une justesse sans faille et on ne peut plus émouvant. J'en suis marquée à jamais, complètement retournée.
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En bref, un récit de guerre(s) qui prend aux tripes. Estelle Tharreau nous présente un héros brisé par ses missions militaires, abandonné par l'Etat, désavoué par son peuple... le triste revers de la médaille.

Depuis "La peine du bourreau" en 2020, Estelle Tharreau semble avoir pris un tournant dans ses romans : de thrillers de fiction purs et durs, ses récits deviennent des romans noirs, avec pour thème des sujets forts et percutants.
Ici, elle nous parle de la guerre, celle que l'on ne voit pas, celle que l'on n'imagine même pas en étant un simple citoyen français : les sacrifices, les blessures physiques et psychologiques des soldats qui partent en mission sur d'autres continents, souvent pour des enjeux politiques ou économiques qui les dépassent totalement.

Je ne suis pas forcément fan des récits de guerre d'habitude, car toutes les parties tactiques et politiques. Mais l'auteure nous parle du côté humain de la guerre, de ce qu'il se passe pour ces hommes qui choisissent de défendre les intérêts de leur pays. On retrouve de nombreuses fois la dichotomie entre le départ glorieux des troupes vers les missions et le retour avec ces reproches, cette violence et ces clichés balancés à la figure des soldats, mais aussi des familles.

J'ai été extrêmement touchée par la vie du soldat Braqui, malgré quelques passages où la chronologie est un peu floue, mêlant les différents départs en mission, les retours et les moments de vie en famille. Cependant, la dérive, lente et insidieuse, est bel et bien là, accentuée par l'abandon total de l'État et de la hiérarchie militaire pour la réinsertion des anciens soldats dans une vie qui leur semble vide et futile après tant d'horreurs endurées.
Ce thème avait déjà été abordé dans ma lecture du roman de Jean-Christophe Rufin, "Le collier rouge" : un siècle a passé et rien n'a malheureusement changé.

Un seul petit bémol me laisse un goût d'inachevé... le final est un peu trop rapide pour moi, pour qu'on puisse prendre toute la dimension de l'impact psychologique sur le héros.
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Ici , il est question de la guerre et de ses atrocités et d'une famille qui part en éclat !
Le personnage principal , le soldat Sébastien Braqui se brise page après page ... tombe peu à peu de son pied d'estale de militaire héroïque et devient une personne quelconque , un perdant , un alcoolique qui et de plus dévaster et traumatiser !
La guerre dans ses côtes les plus sombres nous est livrée ... les massacres , la barbarie etc ...
Je pense que l'autrice à fait un véritable travail de recherche pour nous offrir un roman aussi qualitatif !
Un roman très noir , je trouve , mais très addictive avec une écriture fluide !
On est avec ces soldats, on respire le même air étouffant !
Un jeune reporter de guerre sera marqué à vie à cause de son séjour au Shonga témoin de la descente aux enfers de son ancien camarade.
Je ne vous en dirais pas plus pour ne pas spoiler l'histoire , mais sachez que ce roman est très poignant et très criant de vérité et marquant !
Encore un excellent roman de l'autrice !
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Estelle Tharreau nous livre ici un roman noir dont la lecture peut être éprouvante d'un point de vue psychologique.

Dans “Il était une fois la guerre”, il est question des conséquences que la guerre peut avoir sur les soldats qui la font, leurs familles et les civils qui la subissent.

L'histoire est narrée par un reporter de guerre et relate des faits se déroulant de nos jours et lors des différentes missions du soldat qui est le personnage principal du roman.

Parlons-en de ce personnage principal. Sébastien Braqui est militaire de métier, plein de fougue lors de sa première mission, il va peu à peu la perdre lors de ses allers-retours entre la France et le Shonga. Que ce soit dans un pays ou dans l'autre, il va faire face au regard que portent les autres sur les actions des militaires. Il va peu à peu se sentir rejeté et abandonné (à tort ou à raison) par ses deux familles (son épouse et sa fille et l'Armée).

Braqui ne veut pas voir un psy parce que les psy c'est pour les fous et que non, il n'est pas fou. Alors il n'a pas d'autre choix que de (tenter de) gérer tout seul les différents traumatismes auxquels il est confronté au cours de ses missions et la culpabilité qu'il ressent. Insidieusement, tout cela va le ronger de l'intérieur, le couper des autres, le briser. Mais les répercussions vont également atteindre sa famille.

Certains passages sont très durs psychologiquement parlant et également de par leurs descriptions.

Je ne connais pas l'univers militaire mais on sent le travail de recherche effectué par Estelle Tharreau pour dépeindre la situation. J'ignore quel lien elle a avec l'armée mais le récit est très documenté au point où je me suis demandée si ce n'était pas inspiré d'une histoire vraie. Néanmoins, l'écriture reste fluide et la lecture est aisée (si l'on passe outre le côté sombre qui peut heurter les personnes sensibles).

J'ai beaucoup apprécié les titres des différentes parties qui nous indiquent un compte à rebours. On a peur et on spécule sur vers quoi nous mène l'auteure. On forge des hypothèses, on espère se tromper et on tourne les pages pour se rapprocher le plus vite possible de cette échéance.

Je remercie Joël des Editions Taurnada pour l'envoi de ce roman (psychologique) noir bouleversant et percutant.
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Une fois de plus l'auteure m'a totalement emportée. Un récit qui nous plonge dans une noirceur très intense. Une histoire forte et violente criante de vérité.

L'auteure dénonce à travers ses protagonistes les défauts et les fausses promesses de la réinsertion de ces hommes qui ont pourtant tout donné pour leur pays. Eux qui ont toujours suivi les ordres, eux qui ont vécu l'enfer, eux qui se sont perdus, sont désignés comme responsables de la défaite. Ils sont purgés, délaissés et abonnés.

A travers ses lignes, on découvre un présent en plein effondrement et un passé atroce, déchirant, la guerre dans tout ce qu'elle a de plus horrible. Il y a un avant, un pendant et un après où personne, que ce soit le militaire ou ses proches, n'en ressortira indemne.

Un récit avec une psychologie très fine et très juste qui nous dépeint les ressentis du militaire mais aussi ceux de sa famille. Elle qu'on oublie souvent mais qui, loin des champs de bataille, doit elle aussi survivre. A l'attente de nouvelles, à la peur d'en recevoir, aux injures de ceux qui ne comprennent pas et se permettent de juger sans fondement. C'est une mère et sa fille qui vont, elles aussi, vivre l'enfer.

Les émotions partagées sont puissantes. On est pris dans l'intrigue et on sent notre coeur qui palpite avec celui des personnages. On ressent leur haine, leur colère, leur détresse. Et plus le récit avance, plus on a peur du dénouement.

Un présentation originale sous forme de témoignage qui donne plus de poids au texte en nous le rendant plus réaliste. L'auteure n'a pas choisi un sujet facile mais elle l'a parfaitement exploité pour nous écrire ce récit qui est une belle réussite.
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Bonjour,

Voici un thriller psychologique que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Il était une fois la guerre" de Estelle Tharreau aux éditions Taurnada.

L'histoire du soldat Sébastien Braqui parti plusieurs fois en mission avec l'armée au Shonga. Il y laissera bien plus qu'une partie de lui-même. le retour à la vie quotidienne avec sa femme Claire et sa fille Virginie ne se fera pas sans heurts ni incompréhension.

Un homme brisé par ses expériences sur cette terre africaine que l'armée laissera sur le carreau, que les pouvoirs publics oublieront et qui n'aura jamais la reconnaissance de son pays pour lequel il aura pourtant combattu avec force et honneur.

Encore une fois, Estelle s'est surpassée et nous offre un thriller psychologique dur et percutant. La descente aux enfers de Sébastien et de sa famille est bouleversante, face à "La grande Muette" qui porte ici bien son nom. Les sacrifices ne sont pas essentiellement militaires, ils sont également personnels.

Une immersion dans le quotidien de ces soldats "purgés" qui se retrouvent avec un SPT. Ni la société ni l'administration ne savent les guérir tant elles sont dépassées par leur traumatisme qui ne rentrent dans aucunes de leurs cases à reclassement.

J'ai eu les émotions qui ont palpitées tellement je me suis retrouvée imprégnée dans ce récit si vivant, si empreint de réalité. Une fascination presque malsaine à lorgner cet homme, à attendre qu'il explose. le compte à rebours lancé au fil du récit nous met cette pression autant que doit la supporter le personnage central. Ca monte, ça monte, jusqu'à ce que le petit clic déclencheur vienne tout faire basculer.

Sébastien s'enfonce insidieusement dans les méandres de sa noirceur, quitte à faire plonger avec lui toute sa famille. Il se sent incompris, perçu comme un pestiféré auprès de ceux qui autrefois étaient ses frères d'armes, perdu dans une vie dans laquelle il ne se reconnait pas ou plus. Même le reporter de guerre, avec qui il s'était lié amitié à Shonga, n'imagine pas à quel point le mal-être qui ronge l'ancien soldat Braqui fait l'effet d'une bombe à retardement.

L'escalade de sa dégringolade est for bien décrite, petit à petit, les descriptions de cet état presque schizophrénique sont d'une précision à couper le souffle. le suspense est haletant, les pages sont avalées comme des bonbons. Je me suis laissée emporter par la frénésie du récit qui m'a happée et m'a aspirée dans la spirale de cette histoire humaine incroyable.

Sans conteste, Estelle nous montre toute l'étendue de son talent avec ce nouvel opus d'une puissance magistrale. Vous n'en prenez pas seulement plein les yeux, c'est carrément un déferlement, que dis-je, un tsunami d'émotions pures. A chacune de mes lectures, je reste toujours impressionnée, c'est à chaque fois une vraie claque, une révélation qui ne fait que confirmer sa plume prodigieuse.

Un superbe moment de lecture inoubliable !

Bonne lecture amis Lecteurs !
Je remercie chaleureusement Joël.
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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Il y a des lectures qui vous marque, et celle-ci en fait parti.
Je découvre cette auteure, et ça commence par un tremblement de terre, un séisme, un ÉNORME coup de coeur.
Taurnada enchaîne les succès et futur succès, car ça ne fait aucun doute que ce livre en sera un.
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L'auteure me dit :" bonne rencontre avec Sébastien ".
Elle ne croyait pas si bien dire.
Le genre de personnage qui vous hante, qui vous empêche de dormir. Une psychologie, un charisme hors norme.
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Ce livre nous parle d'une nouvelle guerre, celles qui n'ont pas de frontière, insidieuse, pour ainsi dire sans fin. Celle d'un pays occidentale qui veut aider un peuple en souffrance. Elle se passe dans un pays imaginaire, et où on ne parle pas de religion, juste d'ethnie.
On pense tout de suite au Mali pour ce qui concerne la France, mais on pense aussi au Vietnam, à l'Irak, l'Afghanistan ou encore la Libye. Ces guerres qui broient les hommes.
Sébastien ne dérogera pas à la règle, et le système aidera la guerre à le broyer, ainsi que sa famille, comme une vulgaire allumette.
L'homme de terrain n'est que rarement écouté par les bureaucratie, et se sera la terrible erreur.
Sébastien va s'enfoncer, s'emmurer dans un mutisme, faute d'écoute et d'oreilles.
Une descente en enfer, qui se trouve abyssale.
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Attention. Ce livre est d'une violence psychologique terrible. L'auteure y ajoute une toute petite dose de violence physique pour renforcer le côté psychologique. C'est magistralement dosé.
Et au final, on assiste à un twist totalement inattendu. Bravo.
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Quant au style, ça ressemble à s'y méprendre à une true story. C'est documenté à souhait, on a l'impression de lire un documentaire sur ce militaire, effectué par ce reporter de guerre.
C'est très intelligent.
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Je vais devoir cohabiter avec Sébastien pour quelques jours
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À ne surtout pas manquer.
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Prenant et puissant, Il était une fois la guerre porte bien son titre. On y conte l'histoire d'un soldat, pris dans un conflit hors de ses terres dont son peuple ne veut plus. Entre réalité et fiction, ce récit est celui de tant d'autres, tout comme Sébastien Braqui n'est, lui aussi, qu'un pion parmi tant d'autres. Pourtant Estelle Tharreau réalise ici un véritable tour de force d'intimisme.
Une approche intelligente des conflits de notre siècle, de leur hiérarchisation militaire et de leurs échos médiatiques.
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Poignant de réalisme

Dans ce livre, Estelle Tharreau nous propose une immersion dans le monde de l'armée et de la guerre.
On suit Sébastien Braqui, un soldat qui va effectuer plusieurs missions dans un pays étranger en guerre
On va voir comment au fil de ses missions, sa vie va être bouleversé par ce qu'il va vivre sur place et comment cela va changer sa vie à jamais.
Comment retrouver sa place dans sa famille, dans son pays quand on a vécu tant d'horreurs ? Comment oublier tout ça pour reprendre son petit train train quotidien ?
On va aussi découvrir comment l'opinion publique va le faire passer de Héros à monstre.

J'étais sceptique de la thématique abordée avant de commencer ce livre mais après quelques pages j'ai été totalement happée.
On est dans un thriller psychologique que l'on lit en apnée jusque la dernière ligne.
Donc une très belle surprise avec un sujet lourd et d'actualité.
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