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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Mon regard de braise (voyez comment je m'y fais) s'est, ce coup-ci, porté sur Trente secondes avant de mourir de Sébastien Theveny, qu'il me tardait de découvrir, en dépit du fait que le titre m'évoquait cette myriade de torchons scénaristiques à countdown, qui ternissent le Grand Écran, et l'atmosphère faussement dysphorique qui va avec, qui de chaud, qui de froid... Qui qui qui de qui tout de suite matraqués pour exprimer à quel point les procédés énumératifs du récit m'ont gavé jusqu'à l'apoplexie. Mais revenons-y plus tard, voulez-vous ? Ce n'est guère qu'un battement d'ailes de papillon.

L'histoire, des fois que la couverture ne serait pas assez explicite - saluons le génie du Biasotto sur ce coup -, traite des sinuosités de l'effet papillon et tout le tatouin qui en découle ; le récit des pérégrinations d'un groupe d'individus, disparates s'il vous plaît (répété plusieurs fois, ne sait-on jamais), qu'un ensemble d'évènements hasardeux va rassembler ; une toile chatoyante de destins de bric et de broc entremêlés par la force des choses, vous savez, celles qui surviennent au gré du vent et au su de tous, sauf nous, qui du destin, qui du Grand Barbu, qui qui qui de... Gnihihiii.

Alors, d'emblée, je dois dire que la configuration constructive de l'intrigue, aussi usitée soit-elle, me cause. Si d'aucuns raffolent de longues lignes filiformes étalées délicatement de façon chronologique, Sexy boy, lui, aime à voir le roman comme un immense foutoir où rien n'est à sa place ; un démembrement malsain où la verge se retrouve dans la glotte, les yeux dans le bide, les bras dans le cul, et la tête dans le guidon ; une succession de pièces invraisemblables d'un puzzle faramineux, infoutu de poindre le bout de son pif. Autant dire que le procédé descriptif choisi lui refile un bon point, au môsieur. le procédé.

Car lorsqu'on en vient à la description en soi, au récit dans son essence, là, je bifurque, mais alors à 360. Rien que sur le fond, je puis déplorer hic et nunc le contraste paradoxal entre la maturité narrative, abyssale, et la tenue des dialogues, pompés du derche, qui leur ôte toute cohérence, déjà du fait de la vacuité de certains personnages. Dans une des 6 parties constitutives du bouquin, l'auteur livre, louable initiative au moment opportun, une petite galerie de portraits censée mettre en relief les différents traits des uns et des autres. Si ces passages glanent les mérites de la mise en situation et de la caractérisation au moyen des dialogues résultants, ils ne parviennent aucunement à expliquer sinon légitimer leurs motivations respectives, but recherché, et de ce fait courtiser l'empathie du lecteur. La peinture paraît trop superficielle ; ce que je trouve, au demeurant, dommage car il y avait matière à ébrécher, supplanter les scènes répétitifs rabâchées pour meubler et donner de la rondeur à ces petits bonhommes qui avaient tout pour plaire.

Bon, l'usage de l'hyperbole, on en parle ? Cette figure de style que tout auteur de thriller entend caler en fin de chaque chapitre de façon tellement hasardeuse et grotesque que l'on vient à se demander s'il y a, de base, connaissance puis appropriation du procédé, ou juste un besoin de placer parce que c'est la mode, lâcher la petite fulgurance qui claque, la phrase qui "tient en haleine" (avec les points de suspensions pour la route), le climax tellement téléphoné qu'il en perd le crédit. Cadeau. À gradation incohérente, effet pétard mouillé. Voilà ce que j'en dis.

Sur la forme, il n'y aurait que trop à dire, alors résumons.
L'auxiliaire être ne saurait être l'ami de ton être, piètre qu'il est, loin s'en faut, sûr j'en suis, tu suis ?
Un récit infesté de cette douce vétille manque de saveur et dénote un lâcher-prise peu admirableuuh.
Tiens, la fameuse "volatilité de l'élocution" qui aura foutu en marmelade la rétine du pauvre Sergio. Oui, la volatilité de l'élocution m'a troué le trou troué ; elle fluctue, quoi, Sergio, en plus de manquer de consistance. Les adverbes en trop, la structure de phrases basique où le sujet vient toujours en premier, Brady ceci, Brady cela, Tom ici, Tom là, toutes ces bondieuseries deviennent indigestes à un moment. L'écriture pragmatique emmerde ma grandiloquence.

Ciseler certains passages, se lâcher troop souvent : la recette des plus grand, dans la lignée de Dicker, Levy & Co :
"Comme cette femme dont il aperçoit la chevelure bouclée flamboyante qui, soudain, le ramène trois ans en arrière. Comme quoi, un simple petit détail peut vous faire remonter le fil de votre pensée en un clin d'oeil et pfff… vous revoilà de nouveau à …
New York, Thanksgiving 2015 :
- Bon dieu..."

Comme ça, quoi ! Tadam ! Un peu de subtilité, que diantre ! le récit en perd son naturel.

Je passe volontiers sur les répétions. le "hug viril" à chaque rencontre, wesh des mecs, des vrais ; "la chape de plomb qui s'abat" si souvent, boom boom ; "les rêves humides d'adolescents", les caleçons aussi ; "les événements mis bout à bout", oui, tout le temps, sinon ça colle pas ; le fameux "À compter de ce jour, rien ne sera plus comme avant", mouhahaha... le cliché du gay systématiquement efféminé dans ses goûts, fan de Queen, de George Michael, veux faire du ballet (où ça ? Dans le... où ça ? Dans le...), pfiou les gays font du MMA, cassent des noisettes et écoutent du AC/DC de nos jours, le gosse en manque d'affection collectionneur de peccadilles pour se faire remarquer... Et tutti quanti.
Le scénar demeure commode mais il y a une scène qui m'a quand même vaaachement interloqué : une meuf s'enfonce un pistolet dans le vagin, tire, s'explose le minou, mais conserve suffisamment de lucidité pour diriger subséquemment le bordel sur la tempe et se foutre une balle. Il faut m'expliquer. Pardon oh ! (avec l'accent Africain, s'il vous plaît)

Bon, pour le défrichage, on repassera hein ! À mi-chemin, je savais déjà qui était qui et qui avait fait quoi. Quoi que le twist final n'en reste pas moins admirable.

À vrai dire, ce roman aurait pu me faire jouir si la syntaxe n'était pas si peu travaillé, le récit si imprécis, si si ; si je n'avais pas eu l'impression d'être trainé par le pif en mode "Attention, minou, tu vois, là devant, il va se passer un truc. Viens voir. Hop. Tu vois, là, le truc vient de se passer. Mais le truc en question, vois-tu, engendrera des putains de conséquences. Conséquences qui, d'ailleurs, arrivent, regarde regarde... Tadam !". Ai-je l'air d'avoir des courants d'air dans le sifflet ? Des chapitres entiers pour marteler à quel point tout est lié, à quel point l'engrenage trucmuche y a fourré son gourdin, alors que le procédé se trouve clairement énoncé dès la toute première page du bouquin puis tambouriné tout au long. Grossier.

Pour finir, on dira que je plombe le travail des bêtas, mais quand tu as, sur 260 pages, à peine une dizaine exempte de "qui", sans parler des "est" dont les proportions avoisinent celles sus-mentionnées et que l'on retrouve sur certaines pages plus de 14 fois, avouez qu'il y a une certaine négligence, aussi innocente soit-elle, ces raccourcis narratifs ayant (tu vois, cagnardise !) pour seul mérite l'appauvrissement du style.
Le primat du "raconter" sur la qualité ne saurait me séduire même si j'estime qu'il y a un truc à faire de ce bouquin.
Premier rendez-vous manqué pour moi. Je lirai le frère de trop pour voir s'il parvient à me faire jouir. Bon, vous le lisez hein !
Par contre, la playlist dépote sa race :
Dirty Diana, Michael Jackson
Faith, Georges Michael
Hallelujah, Jeff Buckley
Guillaume Tell, Ouverture, Rossini
So what, Pink
Suzanne, Leonard Cohen
Sodade, Cesaria Evora
Lien : http://lesexyconfabulateur.com
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Lecture laborieuse. Rentrée assez facilement dans l'histoire, j'ai très vite décroché. Les flashbacks sont très mal maîtrisés et les chapitres ne s'articulent pas assez naturellement pour rendre l'ensemble fluide.
Je me suis perdue au fil des pages et j'ai trouvé l'ensemble insipide. Aucun des personnages n'a réussi à éveiller mon intérêt.
Ce simili effet papillon est ma foi très mal en point, entre l'état larvaire et l'abus de je ne sais ce qu'il a fumé, l'insecte, mais il est mal parti en tout cas.
Tout comme nous dans cette histoire sans queue ni tête où on ne reconnaît même pas les personnages, qui sont appelés une fois par leur nom une fois par des pseudos sortis de nulle part. Ils se croisent et s'entrecroisent, mais finalement on se fiche complètement de ce qu'il peut bien leur arriver, à ces gens qui passent sans qu'on s'y attache.
Je m'attendais au moins à une chute magistrale, mais là encore, grosse déception. Enfin on va dire que la chute c'est le lecteur qui la subit.
Je dirais bien que c'est dommage parce que l'histoire avait du potentiel, mais je suis désolée, je ne l'ai absolument pas vu.
L'auteur est généralement apprécié semblerait-il, peut-êre essaierai-je un autre de ses forfaits, mais je ne suis pas pressée.
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Je réfléchis encore à ce qui m'a fait aller vers ce livre... L'écriture est pauvre, l'histoire cousue de fil blanc. Comme l'impression de m'être trouvée dans une mauvaise série US.
Les personnages sont tous caricaturaux et sont seuls au monde, du Texas à New York il n'y a qu'eux !
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Pour moi, ce roman est plus un drame psychologique qu'un thriller...
Après avoir lu les critiques, je croyais ne pas être capable de déposer ce livre tellement je serais tenue par l'intrigue. Ce ne fut malheureusement pas le cas. J'ai mis longtemps à le finir par manque d'intérêt.

Les personnages sont bien décrits, l'histoire est bien ficelée mais, pour moi, il manquait ce petit quelque chose qui rend le tout unique et palpitant.
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